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GéDéon
89 abonnés
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3,0
Publiée le 1 janvier 2023
Après avoir été le célèbre présentateur du journal télévisé de 20 heures durant les années 1980, Bernard Rapp se lance dans le cinéma. Pour son deuxième long-métrage, sorti en 2000, il réalise un thriller psychologique malaisant. Lorsqu’un riche industriel (l’excellent Bernard Giraudeau) embauche un jeune homme (Jean-Pierre Lorit) pour devenir son goûteur particulier, ce dernier ne peut imaginer la tournure que va prendre son emploi. Dans un jeu de pouvoir et de manipulation, le rapport entre ces deux hommes ne cesse d’évoluer de manière malsaine. Si cette relation toxique maintient une forme de suspens, on reste un peu à l’écart du contenu tant ce jeu pervers semble irrationnel. Bref, un film troublant qui tente de montrer les abîmes de la fascination.
Ce thriller teinté de drame, vaut surtout, pour le rôle ambigu de Bernard Giraudeau. Engagé comme goûteur par un riche industriel, un jeune serveur, se lient d'amitié avec cet homme, qui lui apprend à vivre sa vie, ses goûts, ses vêtements et même son tempérament. Un scenario bien fourni, même si la réalisation manque de vigueur. Les seconds rôles passent inaperçu. Charles Berling sort un peu du lot. Un film en puzzle qui reconstitue et donne l'image finale, la raison.
Bernard Rapp, journaliste réputé ( présentation du journal télévisé et d'émissions littéraires) se lança dans la mise en scène de cinéma.
Emporté jeune sexagénaire par la maladie, il eut le temps de réaliser quatre longs métrages dont " une affaire de goût " fut le deuxième et est resté le plus connu.
Histoire de manipulation de la part d'un homme d'affaires phobique et pervers à l'égard d'un jeune homme qui tombe sous son emprise.
Le prétexte à déjà été abordé dans le cinéma contemporain hexagonal avec par exemple "une étrange affaire " de Pierre Granier Defferre.
"Une affaire de goût " est une réussite même si dans sa deuxième partie, le film tombe malheureusement dans la caricature, l'exagération.
Il faudrait être un homme de l'art pour diagnostiquer les pathologies des deux personnages ( la docilite masochiste du jeune homme joue aussi son rôle dans cette histoire) Sans aller aussi loin que dans le scénario, le thème de l'emprise d'un être sur un autre est bien connu et c'est finalement le thème principal du film.
"Une affaire de goût " donne le meilleur dans la première partie, qui est particulièrement soignée et réussie.
On notera que Bernard Giraudeau, excellent, décèdera comme le réalisateur dans les années qui suivront la sortie du film.
Florence Thomassin est une découverte mais malheureusement la suite de sa carrière ne sera pas à la hauteur de la présence et du charisme qu'elle montre devant la caméra.
Si "une affaire de goût " n'est pas un chef-d'oeuvre, c'est néanmoins un film qui attire comme un aimant l'attention du spectateur.
Un thriller psychologique culinaire, voilà comment on pourrait définir cette affaire de goût, un film aussi pervers que raffiné. C’est un film sur l’emprise, le pouvoir, la perte d’identité pour des miettes de pouvoirs, la façon dont on peut se renier soi même pour la réussite. Joliment mis en image, il est aussi suffisamment rythmé pour que l’emprise s’étende à son rythme sans jamais que le film ne soit ennuyeux. Il bénéficie enfin d’un excellent Bernard Giraudeau qui donne corps à son personnage, le complexifie pour le rendre le plus crédible et déstabilisant possible. Ce fut pour moi une excellente surprise.
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3,5
Publiée le 15 octobre 2020
Une affaire de goût est une histoire quelque peu lente sur un étrange homme riche et la façon dont il séduit progressivement un autre homme d'une manière apparemment non sexuelle. Le jeu des acteurs Bernard Giraudeau et Jean-Pierre Loritet est excellent. L'écriture est bonne mais ce que j'aime vraiment c'est la façon dont le film peut être interprété et rien n'est complètement expliqué pour le spectateur. Certains trouveront sans doute cela exaspérant mais je pense que cela faisait du film une très bonne étude psychologique. Il vous reste tellement de questions possibles telles qu'est ce qui n'allait pas psychologiquement chez le riche car cliniquement il est assez difficile à cerner. Est-ce que le pauvre gars est également fou. Je suis sûr que si vous voyez le film vous aurez encore plus de questions. Moi j'ai bien aimé ce film de Bernard Rapp. Mais comme le titre le dit tous ca est Une affaire de goût...
Un thriller d’emprise psychologique qui joue à fond la carte crypto-gay, avec une construction en flashbacks et un sujet qui rappellent la série Damages. La première demi-heure fonctionne bien: c’est assez intriguant, rythmé et bien joué, malgré une réalisation digne d'un petit téléfilm des années 2000. Ensuite, ça se gâte. Les dialogues trop écrits se multiplient et donnent quelque chose de théâtral et d’artificiel au film, qui m’a fait penser au Crime d’amour de Corneau, autre thriller du même acabit, qui sombrait lui aussi dans le ridicule en voulant jouer sur l’ambiguïté d’une relation.
Fascination, attirance, perversion, dépendance, fanatisme et délivrance. Le film surfe sur tous les tableaux de la relation entre deux êtres. Étrangeté évidemment car on ne saisira pas la nature de leur relation.... n'est pas sans rappeler le "servant"
Un film choc. Rien à redire sur le scénario, les dialogues et ses subtilités, le jeu des acteurs. Parfait. Bravo franchement. Ce film m'a hanté toute la nuit après l'avoir vu ! La baignoire au début, la baignoire à la fin, la boucle est bouclée. Deux hommes fascinés l'un par l'autre, un manipulateur qui n'assume pas son homosexualité latente, un autre plus fragile en apparence qui tombe dans une espèce de passion dont il ne se sortira pas. Une telle pression psychologique si bien orchestrée, qu'on en aurait presque qu'envie qu'ils tombent, enfin !!! libérés, spontanés, simplement, dans les bras l'un de l'autre pour assouvir ce qu'ils n'acceptent pas et ce à quoi ils vont préférer la mort...
Un film jubilatoire avec un Giraudeau extraordinaire dans son rôle de magnat obsessionnel. Lorit lui donne très bien la réplique et Jean-Pierre Leaud, en guest star, fait un juge parfait. Seule la chute, peu crédible, est décevante. Rapp avait bien du talent !
Adapté du roman éponyme de Philippe Balland, "Une Affaire de Gout" est un film étonnant puisqu'il part d'une idée un peu bizarre avec un grand homme affaire qui engage un goutteur, un fait peut-être classique dans ce milieu là mais qui va donner lieu à une véritable machination perverse. La relation entre les deux hommes est semblable à une mauvaise relation amoureuse entre les coups tordus, l'addiction et la pression psychologique tout y est. En plus d'une histoire aussi troublante que fascinante le film peut se reposer sur Bernard Giraudeau qui dans le rôle du manipulateur est vraiment excellent.
Une affaire de goût, Le goût des autres, deux films avec goût dans le titre nominés au César du meilleur film en cette année 2000 même si c'est finalement le film d'Agnès Jaoui qui a remporté le trophée. Deux films à la mise en scène assez plate, où les protagonistes parlent beaucoup. Est-ce gênant ? Non. Dans Une affaire de goût, le journaliste Bernard Rapp arrive par moment à distiller une ambiance poisseuse mais c'est par moment justement. Le reste du temps, comme la réalisation, le film dans son ensemble reste trop sage, trop en surface, trop scolaire avec ses flash-back explicatifs qui perdent surtout le spectateur en début de film. Je ne peux m'empêcher de me demander quel aurait été le résultat si, derrière la caméra, il y aurait eu un Claude Chabrol à la place. Je reconnais tout de même que les acteurs sont bons en particulier Bernard Giraudeau trop tôt disparu. Ce qui est la moindre des choses puisque le film joue à fond la carte du face à face entre un riche industriel et son goûteur. Une relation professionnelle dérivant peu à peu vers une relation perverse, bouffant le quotidien des deux hommes. Assez frustrant, donc.
Bernard Rapp réalise là un film à la forme quelconque mais au fond plutôt intéressant. En effet, si la construction en flash-back n'apporte pas grand chose au film, le duel entre Giraudeau et Lorit se révèle particulièrement original. Grâce à l'opposition de leur jeu d'acteur, la tension est palpable, et la relation entre les deux différents personnages s'éloigne des clichés. Le fameux rapport évolutif dominant-dominé, avec celui qui l'on croyait être le dominant et qui se révèle être finalement le dominé est ici laissé de côté. Ce qui nous est proposé, c'est une relation de fascination mutuelle, retranscrite à l'écran avec subjectivité, et donc intelligence. "Une affaire de goût" est globalement bien tenu, même si son final, presque attendu et finalement imparable, nous laisserait presque sur notre faim.