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dominique P.
833 abonnés
2 027 critiques
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3,0
Publiée le 22 février 2016
Le propos de ce film m'a intéressé et j'ai donc souhaité le voir. Au final j'ai trouvé ce film moyen. Voilà mes raisons : tout d'abord l'histoire est intéressante : un réalisateur coréen, la quarantaine marié et père de famille, va passer 48 h dans une ville pour présenter son film. La veille de la projection il va rencontrer, au cours d'une promenade, dans un temple, une jeune femme d'une vingtaine d'années. Ils vont parler, lier connaissance et passer ensemble le reste de la journée jusqu'au soir, d'abord dans le temple ensuite dans l'atelier de peinture de la jeune femme, puis dans un salon de thé, puis dans un bar et enfin chez des amis à elle. La projection du film aura lieu le lendemain après-midi. L'autre intérêt de cette histoire c'est que le film présente deux versions de cette histoire et à chaque version les choses ne se déroulent pas tout à fait de la même façon. En effet, cela dépend de ce que chaque protagoniste peut être amené à dire, à taire ou à faire... J'ai trouvé ce procédé vraiment génial. Aussi le film est très bien réalisé et interprété, c'est charmant et délicat. Mais ce qui plombe le film c'est la lenteur générale, on s'ennuie vraiment beaucoup, c'est soporifique et pour finir le film est trop long (2 h). Dommage qu'il y ait cette lenteur et cet ennui car vraiment l'histoire est intéressante. Je le conseille tout de même et je suis contente de l'avoir vu.
Chaque chronique d'un film de Hong Sang-soo pourrait s'écrire avec les mêmes mots tellement son cinéma ressemble à d'infinies variations sur des thèmes récurrents et provoque des sensations similaires. Comme Woody Allen ? Non, encore plus dans le malaxage d'une pâte que Hong ne cesse de travailler, celle des sentiments. Dans Un jour avec, un jour sans, il est encore et toujours question d'un réalisateur (lui-même ?) en rade, d'une rencontre fortuite, de dialogues anodins, de flirt léger et ... d'ivresse alcoolisée. Le film est scindé en deux : la même histoire mais qui bifurque à un moment, pour un simple détail. Elle est douce et suave cette sensation de voir deux fois les mêmes scènes ou presque, de pointer les différences, de s'amuser de la façon dont le metteur en scène fait vibrer les relations humaines et particulièrement amoureuses en montrant que la sincérité, fut-elle brutale, vaut mieux que la dissimulation. Petit à petit, Hong fait son nid et nous enchante par la seule musique des mots et des regards. Un jour avec, un jour sans est sans aucun doute l'une des meilleures illustrations de son savoir faire et de son humanité. 2 heures de plaisir simple comme une conversation avec un ami que l'on souhaite retrouver très vite pour reprendre le dialogue là où on l'a laissé.
Il y a les spectateurs qui ne pensent même pas à regarder l'heure sur leur portable durant la projection, citent, on se demande pourquoi, Rohmer, trouvant en Hong Sang-soo sa réincarnation version coréenne.... sans doute pour le côté minimaliste de la réalisation parce que côté dialogue c'est one point pour le français et côté direction d'acteurs c'est KO debout pour le coréen. Bref les inconditionnels, y vont comme à la messe, les yeux fermés ( non, quelle est la méchante langue qui a dit qu'ils dormaient ? ) et en ressortent émerveillés, les poils dressés de bonheur et les mêmes adjectifs en bouche (toujours les mêmes d'ailleurs) : merveilleux, délicat et magique. Et puis, parmi les spectateurs, il y a les autres. D'abord, ceux qui atterrissent par hasard dans la salle et qui, comme pour ce film, la quittent à la moitié du film, non pas parce qu'ils s'ennuient ( mais ça reste à vérifier) mais uniquement parce que l'apparition de ce qui ressemble à un carton de générique apparaît à l'écran, leur intimant illico de claquer le siège et enfiler leur doudoune! Les sots ! Ils ne savent pas que c'est une facétie du maître qui en fait annonce une deuxième version de l'histoire. ( ok, faut deviner ou lire le coréen, mais là faut pas demander l'impossible !) Ensuite, il y a ceux, comme moi, qui se sont préparés mentalement à cette projection, qui ont ingurgité leur TéléramaInrocksMondeetLibé, médication absolument indispensable pour profiter pleinement des sous-entendus qu'un lait/banane avalé dans le temple de la bénédiction peut engendrer comme références érotiques et comme sous texte dans un cheminement créatif hors norme. Là, ils apprécient les longues minauderies d'une jeune peintre un peu timide voire un poil niaise, les atermoiements d'un quarantenaire qui drague gentiment pour ne pas effaroucher sa proie, tout cela en longs plans fixes et avec boissons de plus en plus alcoolisées au fur et à mesure que les lieux s'enchaînent ( lentement,je vous rassure, nous sommes chez un AUTEUR). Ils s'ennuient discrètement, appréciant de temps en temps un joli plan sur la frêle nuque de la gracieuse actrice, s'agaçant de cet acteur qui remet toujours en place son improbable mèche post adolescente dès qu'il a dit une fadaise qui ne fait rire que lui, se barreraient bien après la longuette première partie bien plate. Mais, eux ils ont pris leur potion de critiques et savent que tout le sel a été mis dans la deuxième partie. Et ils ont raison au final. Les variations proposées dans cette deuxième version plus vraie, plus honnête, plus ouverte sexuelle (mais je ne dirai pas s'ils sortiront leur préservatif à la fin) est bien plus amusante, intrigante et ludique. On peut quasiment jouer au jeu des erreurs en comparant des plans quasi identiques où juste un ou deux détails ont été changés, indiquant de manière subtiles les sentiments des protagonistes. C'est plus enlevé, plus frais, plus réel, sans pour autant atteindre la verve d'un "Smoking/No smoking". Plus sur le blog
"Un des grands succès du cinéaste c'est de nous montrer l'intimité d'une société plus fermé que la notre, en plus d'arriver à nous faire nous identifier avec les personnages grâce à leurs défauts, et pas grâce à leurs mérites.
Sang Soo a toujours été le triomphe de la simplicité. L'émotion sans artifices. La tendresse brute. Le deuxième morceaux marche grâce à une espèce d'effet papillon. Une subtil variation qui amène le film vers des vois bien différentes. Avec cette expérimentation, le réalisateur vainque encore une fois sachant comment nous fendre le cœur. Un homme désarmé qui se met à pleurer face à son objet de désir quand il réalise comment est-il de pathétique. Une femme qui, s'ayant laissé détruire ses défenses, voit comment son cœur s'amollit face à l'écran de cinéma"
Lisez la critique en entier en cliquant sur le lien.
C'est un film astucieux, magnifique, calme, poétique. C'est très agréable et cela nous change des films avec des effets spéciaux et autres films lourdingues et/ou vulgaires. Ce genre de films doux sont les bienvenus. C'est émouvant et très intéressant.
Avec son nouveau film Un jour avec, un jour sans, le plus européen des coréens, Hong Sang-Soo livre à nouveau un film arrosé de soju et d'amours fugaces. Ou comment désosser encore plus son film par rapport aux précédents pour arriver au cœur de son métier de cinéaste.
Un début assez ennuyeux, mais un scénario qui réserve une surprise (il ne vaut pas mieux lire les critiques trop détaillées) et finalement j’ai été bien emballée par ce film.
Formellement expérimental, exercice de style, dans son contenu il apporte une réflexion très intéressante sur le pouvoir des mots.
Comment , un mot, une remarque, la teneur, le sens qu’on y met peuvent donner une toute autre dimension à votre journée, la rendre plus belle, ou alors à oublier !
Cette démonstration subtile et convaincante constitue tout l’intérêt du film.
Hong Sang-Soo ne change toujours pas de style : mais sûrement, à force de répétition, il gagne en qualité. Un jour avec, un jour sans, c'est une grande simplicité mais un parti pris pourtant audacieux : celui de filmer deux fois la même histoire, avec des variations dues à l'état d'esprit du personnage principal. La démonstration pour vanter les mérites de l'honnêteté dans les relations n'est pas forcément très fine, mais on se laisse facilement séduire par ces dialogues qui ne manquent ni de charme ni d'humour.
Dans la filmographie récente Sang-soo Hong, j'ai trouvé "Un jour avec, un jour sans" particulièrement faible. Le jeu avec le spectateur tourne singulièrement en rond, à son détriment. C'est trop dialogué, pas touchant du tout tellement ce cinéma est finalement prévisible et mécanique. Dire que je me suis ennuyé serait beaucoup trop gentil pour le film. Sang-soo Hong se répète à l'infini et les subtilités dévoilées n'ont aucun intérêt.
Si la mise en scène et les acteurs sont prodigieux, le scénario par contre me laisse quelque peu pantois... il manque quelque chose. Sentiment d'inachevé dans la construction de ce récit en double... Peut-être un sujet trop simple... Est-ce un défaut ? Il me restera malgré tout des images et une impression fortes. Le cinéaste qui se cherche dans ce film n'est-il pas un peu comme nous qui nous cherchons au long de nos expériences et de nos aventures amoureuses ?
Certains trouvent que les films de Hong Sang-Soo se ressemblent tous, au prétexte qu'ils mettent toujours en scène le même type de relations homme / femme, et qu'ils sont parsemés des mêmes gimmicks (café, alcool, réalisateur).
Ils n'ont pas tout à fait tort. Le cinéaste coréen cherche visiblement depuis plusieurs films à travailler sur la forme de ses scénarios, plutôt que sur leur contenu.
Ici le prétexte est séduisant et casse-gueule à la fois : raconter la même histoire deux fois de suite.
Dans les deux cas, nous assistons à une rencontre entre un jeune cinéaste venu présenter son film dans une petite ville et une jeune femme artiste. Les deux parties du film comprennent en gros les mêmes épisodes, les mêmes décors et parfois même les mêmes dialogues. Les mouvements de caméras ne sont pas les mêmes, les scènes présentent des variations parfois notables et surtout le caractère des personnages (ou leur humeur ?) semblent différent entre les deux versions de la même histoire.
Les conséquences de ces variations sont plus ou moins importantes et rendent la conclusion du film différente dans les deux cas.
Un jour avec un jour sans est donc un jeu subtil et délicat qui pourra en rebuter plus d'un, et si on est allergique à l'obséquisité naturelle des Coréens, le film pourra être franchement rebutant.
Pour les curieux qui aiment disséquer les différences d'ambiance et de tempo, qui cherchent à voir des signes là où il n'y en pas, et qui aiment en général couper les les cheveux en quatre (voire en huit, ou seize), le film paraîtra un nectar délicieux explorant le champ des possibles.
Pour ma part, j'ai oscillé pendant tout le film entre les deux points de vue.
Alors que tout le monde cherche à transcrire l'intensité ou la pureté de l'amour, Hang Sang-Soo par les procédés les plus simple réussit à renouveler constamment la magie de l'instant pendant une séduction conçu comme une musique légère faite de répétitions et variations.
Maître incontesté de la déstructuration de la narration cinématographique, Hong Sang-soo nous propose un millésime 2015 élégamment écrit et monté. D’une subtilité extrême, un grand cru enivrant à consommer sans modération. Plus de détails sur notre blog ciné :