Hong Sang-Soo est certainement un des réalisateurs les plus importants de notre époque. Un jour avec, un jour sans, est un film admirable, tellement riche qu'on est fasciné de voir ce film. D'abord les deux parties sont bien sûr indissociables. Vous ne verriez que la première partie, certes vous seriez charmé par la légèreté de l'être, mais il faut que la seconde partie s'imbrique dans la première pour que le film prenne une proportion ébouriffante. Si j'emploie l'adjectif "indissociable" c'est que la notion de sociabilité est très importante pour comprendre le film. Alors où nous mène d'être accueillant et honnête ? Est-ce que cela peut changer le cours de l'histoire ? Mais d'être dur, tranchant et même blessant, peut-il entrainé forcément des effets si négatifs ? Rien n'est simple donc. Il ne s'agit pas d'être doux, gentil, et bienveillant pour remporter la mise. Prenons exemple sur la scène chez la jeune femme qui montre ses peintures au cinéaste. Dans la première partie, il se montre indulgent et même complaisant car on voit bien qu'il n'est pas désintéressé par la jeune femme, et pourtant la relation n'aboutira pas. Alors que dans la seconde partie, le personnage du cinéaste se montre équitable et intègre dans ses jugements sur les tableaux peints par la jeune femme. Celle-ci prend très mal ses critiques et lui dit même :" Comment pouvez-vous démolir ma peinture comme ça !?" Vous ne réfléchissez pas avant de parler ?" Et pourtant c'est bien dans cette partie que les deux personnages se rapprochent vraiment. D'ailleurs ce qui est intéressant dans le film est que le changement de comportement, le changement d'un mot, peut provoquer des bouleversements de l'histoire, et ce qui est brillant, pas toujours dans le sens qu'on imaginerait. Mais les personnages sont-ils mieux dans la première ou dans la seconde partie ? Où se situe la vérité ? Je pense qu'il faut piocher ici et là, car les personnages peuvent s'égarer, se tromper, et ce qui est important, un mot par exemple qui semble bien choisi, peut pourtant ne mener à rien. Donc il ne sert à rien d'être aimable et cordial. Il faut être soi-même. Alors bien sûr on retiendra les piques sur le milieu du cinéma. J'ai adoré quand le cinéaste dit au sujet d'un critique dans la première partie :"C'est un ignorant, d'une ignorance crasse. Comment peut-il critiquer ? Il se croit intelligent". Mais voilà le non aboutissement de sa relation avec la jeune femme, le pousse t-il à dire cela ? Mais c'est dans cette même première partie le cinéaste dit à son ancienne assistante :"Essaie de découvrir quelque chose à chaque seconde, chaque jour... Tout ce qui t'entoure c'est la voie vers la solution." Donc ces mots si vrais, si touchants et profonds peuvent nous faire penser aussi que le cinéaste pense vraiment ce qu'il a dit au sujet d'un critique, Alors cela nous renvoie à ce qu'a dit le personnage de la jeune femme (joué par l'éblouissante Kim Min-Hee) :"Réfléchir avant de parler", oui mais on voit bien que cela peut converger sur une impasse.
Un film ludique et plein de charme où Hong Song-soo donne à ses personnages (un cinéaste et une peintre) la possibilité de recommencer une première rencontre qui s'est mal terminée. Et de fait, au milieu du film, celui-ci recommence à zéro avec quelques variations par rapport à ce qui s'est déjà passé. Voir ma critique complète sur mon blog :
Si la première partie est excellente pour dormir : 7 personnes sur 26 dormait en salle, la deuxième partie qui est une copie de la première mais légèrement améliorée nous garde un peu plus éveillés. Ce film est un vrai exemple de ce qui est du mauvais dialogue. On se demande en sortant comment cette louange au zoom sans intérêt au recadrage pendant le tournage d'un plan et aux panoramiques douteuses a réussi à avoir des fonds. À croire que les coréens n'ont que ça à exporter.
Quoi qu'il en soit les courts métrages de nos étudiant devraient avoir plus de temps en salle Vs ce type de film.
J'avais beaucoup d'attrait pour ce film tant le scénario me semblait original (ce qui est le cas). Cependant, les personnages et le déroulé du film est vraiment pesant et lourd, ce qui, je pense, est un choix de la part du réalisateur. Dommage car cela ne capte pas l'attention et laisse un brin de déception.