Pour son dernier film, Garry Marshall retrouve une pretty woman perruquifiée. Rien à voir, par contre : le rôle de Roberts est modeste, elle se perd dans la large gente féminine de Mother’s Day pour occuper la chaire de la star moyenne.
C’est curieux de la retrouver si loin d’anciens succès, comme réconciliée avec ses premiers rôles gnangnans qui pourtant avaient cent fois plus de cinéma sous la peau. Car enfin, Mother’s Day rassemble tellement de symptômes de la télé que c’en est presque effrayant : beaucoup de caméras pour des plans de pas grand chose, des cadrages à la sitcom, un thème qui ne s’en réclame pas moins, des réactions aussi naturelles qu’un pouf Louis XVI sur le Lac Baïkal… C’est un festival du drama de voisinage et de cancans rédempteurs.
Roberts joue d’ailleurs une star de la télé qui ne dépare pas. On est plus sur une tentative d’équivalence de The Family (Luc Besson, 2013) que sur une reproduction de Potins de Femmes (Herbert Ross, 1989) (une vraie réussite du cinéma cancanneur en pleine town américaine, celui-là !). La surabondance hypocrite d’émotions en circuit fermé donne mauvaise allure à tous les genres que tente de se donner l’œuvre : comédie beauf, feel good avec une très mauvaise musique, drame sans implications, rien ne marche.
Ce qui finit par fonctionner, c’est la vie que s’inventent ces gens, découpant à l’arrache leur existence dans celle d’une ville qui sert de prétexte puisqu’on n’a aucun lien avec elle (on passe juste de lieu en lieu, comme une sitcom théâtrale à laquelle Aniston est suffisamment habituée pour ne pas y être insupportable). On dirait que tous les personnages se prennent au sérieux, comme s’ils vivaient une vie de people les uns pour les autres, et une fois circonscrits, ça passe. On peut remercier pour ça le travail de Margo Martindale.
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