Josef Bousou, fils et frère de ferrailleurs, des gitans sédentarisés (pour charger la barque, côté "exclusion" ?...) habite dans un village du Lot-et-Garonne - à part les propriétaires de l'épicerie/café, il n'y a quasiment que des agriculteurs dans la commune (un "gros", et des petits). Un artisan menuisier vient cependant de s'y installer à son compte, avec femme et enfant (Camille, 3 ans), qui tire le diable par la queue. Josef tient le rôle d'"idiot du village", en version contemporaine : pris en charge par la collectivité, logé/nourri chez ses parents, il a investi son AAH dans une voiturette, qu'il utilise pour circuler un peu partout sur le territoire communal, effrayant les troupeaux, "animant" les rues avec de la "musique" tonitruante..... Voilà pour la phase "débonnaire". Mais cet été-là, c'est la canicule, et "Coup de chaud" aidant, qui fait souffrir bêtes et cultures, Josef devient franchement odieux, titillé par ses hormones (horrible épisode "Odette"... après une cuite), il multiplie aussi les incivilités, et s'attire l'inimitié grandissante de certains de ses concitoyens. Et puis arrive l'orage une nuit, extrêmement violent... Le drame rôde, puis s'abat (qui est montré dès le prologue - l'essentiel du film se proposant d'en décortiquer la genèse). Raphaël Jacoulot choisit (tout le monde s'accorde sur ce point) de conter avec ce 3e "long" une sorte de fable sur la "différence", et donc sur son corollaire social, l'"exclusion", sujet bien-pensant si à la mode, adapté à la ruralité. Il évite heureusement de surcharger, préférant suggérer. Le débile agaçant est un bouc émissaire tout trouvé - quand on dérobe la nouvelle pompe communale, quand la fille des bistrotiers/épiciers a été violentée.... Mais l'exposition (lieu, personnages) est vraiment très lente, et le ton général languissant - ce qui est largement à mettre au négatif. Comme le portrait en creux du « poujadisme » local (pour reprendre une expression de la critique pro bobo), un poil trop partisan. L'idiot, c'est Karim Leklou, saisissant de véracité. Les "villageois" (le maire, 3e génération d'édiles et vétérinaire - JP Darroussin - le menuisier/Grégory Gadebois, l'agricultrice en grave difficulté/Carole Frank...) ne déméritant pas, dans l'ensemble.