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weihnachtsmann
1 153 abonnés
5 137 critiques
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4,0
Publiée le 27 décembre 2023
Un beau film sobre qui parle autant de son œuvre, sa richesse, que du personnage. Il se distingue en quelque sorte des films autour de l'œuvre des sœurs Bronte. On met en avant la pensée philosophique et la pure beauté poétique de la langue autour de musique et d'images chatoyantes et d'une grande douceur.
Les décors et les costumes sont exceptionnels. Pour autant, j'ai trouvé ce film caricatural, ennuyeux et oppressant, à l'image des dialogues pompeux qui semblent récités froidement.
Le film se tient surtout à un endroit et les gens parlent d'une manière contrite. Ça ressemble plus à du théatre qu'à un film. Enfin, on voit quand même mieux de quoi elle s'agissait. Une fille qui se cloitrait elle-même et se refusait des plaisirs sauf celui d'écrire. Bien joué et crédible.
4 568 abonnés
18 103 critiques
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1,0
Publiée le 30 juillet 2020
Jamais la phrase «Je souffre pour mon art maintenant c'est ton tour» n'a été plus juste. Cynthia Nixon est en fait très bonne en tant que poète torturée Emily Dickinson. C'est juste que le scénario est trop lent. Terence Davies souhaite si servilement dépeindre le monde intérieur et sombre d'Emily sans parler de son noir psyché intérieure qu'il oublie à quel point il est ennuyeux pour le public. La vie de Mozart n'était guère un tonneau de rires mais le film Amadeus était émouvant et plein de vie. Quand il y avait des scènes animées elles impliquaient principalement une personne mourante ou Emily qui se déchaînait avec sa sœur où était méchante avec un inconnu. C'est vraiment dommage que les premières scènes ensoleillées sombrent dans la morosité du projet à la fin du film. Pourquoi Davies ne pouvait-il pas se concentrer sur les personnes avec lesquelles Emily a échangé des lettres ? Pourquoi ne pas montrer comment ses poèmes ont été sauvés après sa mort ? Pourquoi n'y avait-il pas de scènes sur la façon dont les générations ont été inspirées par son travail ? Elle a peut-être changé des vies. Au lieu de cela nous obtenons un morceau de salon ennuyeux qui était si sombre que je pensais que je pourrais devenir aveugle...
Il faut surtout aller au-delà du premier quart d'heure du film où les acteurs jouent faux. Un film entier basé sur eux aurait été impossible car trop hermétique, mais heureusement avec l'arrivée d'actrices exceptionnelles comme Cynthia Nixon et de Jennifer Ehle, le film retrouve son équilibre. Il est certes difficile et ésotérique, mais chaque minute en vaut la peine. Terence Davies conçoit un film lent et stoïcien. La beauté austère de ce film est néanmoins fascinante. L'enfermement d'Emily Dickison introduit un rapport étrange (pour nous) que la poétesse instaure avec son environnement direct. Même le franchissement d'une porte lui est impossible, pourtant elle n'a commis aucune infraction. Elle se punit elle-même ou n'a-t-elle pas besoin de cette claustration pour vivre ? Et pour ne rien arranger à sa situation, elle est touchée par la maladie. Beaucoup de questions autour du personnage complexe d'Emily Dickison, pourtant la sexualité de la poétesse est évacuée. Il est vrai que le puritanisme de l'époque est très bien décrit par le réalisateur, et comment franchir le pas pour l'héroïne si c'était le cas ? Comment aller au-delà de sa chambre ? Est-ce finalement la raison principale de son abandon à son isolement ? Quand on lit ses poèmes, on se dit que la mort omniprésente aurait dû plutôt l'inciter à sortir de sa chambre et à s'adonner au plaisir terrestre, mais elle préfère le rigorisme et la séparation avec le monde des mortels (des corruptibles ?) comme si elle était déjà au-delà, ailleurs. Vous avez deviné que Emily Dickinson, a quiet Passion est un film intense qui puisse chez Bresson pour la sobriété voire la sévérité.
Une oeuvre riche et fournie qui décidément ne peut s résumer en quelques lignes : la forme est quasi parfaite, intelligente et fine et le fond est à l'image du sujet , soit une poétesse immense , encore trop méconnue en France . Et qui résiste étonnamment à la traduction , en perdant beaucoup, mais pas l'essentiel , ce qui est rare en poésie .
Raté à sa sortie en salle, je voulais pourtant voir ce nouveau film de Terence Davies. J’avais beaucoup aimé deux de ses précédents opus Chez les heureux du monde et The deep blue sea. Des somptueux portraits de femmes à chaque fois bouleversant. Son Emily Dickinson, a quiet passion est une nouvelle fois une réussite, tant sur le fond que sur la forme (la direction artistique est splendide). Aussi fort et passionnant que les deux précédents nommés. L'histoire est dure, le récit se déroule sur un rythme lent, les dialogues sont magnifiques. La mise en scène est tout sauf nerveuse mais elle est surtout d’une belle élégance et beaucoup moins académique qu’il n’y parait. Alors que je craignais le pire, je ne me suis pas ennuyé une seule minute, l’ensemble étant beaucoup moins austère qu’attendu. On retrouve en tête d’affiche l’étonnante Cynthia Nixon, complètement à contre emploi, elle que l’on a surtout vue dans des séries télé comme Sex and the city ou The big C. Elle est formidable ici et porte tout le film sur ses épaules. Au final, un très beau moment, pas facile d’accès et que je classerais donc dans ma catégorie « films qui se méritent ». Metteur en scène et actrice nous offrent là le magnifique portrait d’une femme libre et moderne très en avance sur son temps. Magnifique !
poétesse méconnue femme forte au tempérament affirmé joué a la perfection dans un film réalisé avec un soin extreme, dans des décors luxueux . très difficile au 19 ème siècle d'affirmé ses choix religieux dans un monde d'hommes , Emily force les conventions et écrit des poèmes la nuit. ce film au rythme lent et truffé de bons mots est un régal, et écouter les comédiens avec une diction parfaite est un bonheur. du vrai grand cinéma classique .
Après le soporifique "Sunset Song", j'ai voulu laisser sa chance à Terence Davies seulement, je n'aurais pas du... Son nouveau film n'est pas forcément mauvais, mais je suis totalement hermétique à son cinéma et j'ai de nouveau passé deux heures vraiment pénibles. Il s'intéresse à Emily Dickinson, une poétesse qui a vécu toute sa vie enfermée dans la demeure familiale et ce n'est qu'après sa mort que son travail fut réellement reconnu. Deux éléments qui ne prédisaient rien de bien palpitant puisque l'impact n'est pas immédiat et que l'on a affaire à un huis clos seulement le récit sur sa vie pouvait être intéressant ce qui n'est malheureusement pas le cas. Ce biopic littéraire qui est terriblement classique s'intéresse à des petits instants de vie qui pour la plupart n'ont rien en commun et ne se suivent pas. Le problème est que cette femme a eu une vie sans intérêt qu'elle a dédiée à son art. Elle a pourtant des envies, un besoin de s'affirmer et d'indépendance, mais cela ne va jamais plus loin que la simple idée ce qui fait que l'on assiste encore et toujours à la même chose. Le film est sur la forme élégant et les dialogues bien qu'interminables sont bien écrits, mais c'est un film vaniteux qui donne l'impression d'assister à quelque chose auquel l'on n'a pas été invité et que l'on est de trop. Bref, pour moi, c'est terriblement ennuyeux, poussif et sans intérêt.
Belle intention que ce biopic hommage à la poétesse américaine Emily Dickinson, dont la vie, moralement austère, endeuillée et physiquement douloureuse, semble cependant bien peu cinégénique. Belle maîtrise de la mise en scène, qui oppose les lumières et les parterres fleuris printaniers à la pénombre automnale des intérieurs au coin du feu et des somptueux costumes d'époque. La force de la poétesse, croyante mais contestataire, féministe avant l'heure, s'enchante de la présence à ses côtés d'une sœur complice et d'une amie à l'ironie féroce, mais, précocement, l'existence de l'artiste sera flétrie et aigrie par la solitude, en partie choisie, le poids des conventions religieuses et du patriarcat de sa société qui ne lui reconnaîtra pas son talent de son vivant, par les deuils et la maladie également. Si le réalisateur excelle à mettre en scène la souffrance et l'enfermement du personnage - on se souviendra du très beau et long panoramique circulaire au salon qui dit l'intimité familiale autant que la fermeture de l'espace et du temps de la poétesse, mais on tentera d'oublier les plans fixes impudiques, car réitérés, sur le personnage pris de spasmes à la fin de sa vie - et si Cynthia Nixon joue à la perfection ce personnage qui mêle vulnérabilité et inflexibilité, sensibilité et agressivité, il est cependant regrettable que la poésie de l'auteure n'ait pas représenté un enjeu plus majeur pour Terence Davies.
Un film indéniablement esthétique et avec des décors et costumes superbes mais qui survole la vie d'une femme sans vraiment y rentrer..D'une Emily jeune et enthousiaste,bousculant les conventions et la religion puritaine a outrance de sa famille on passe en une heure a une femme se cloitrant dans sa chambre,réticente a accueillir des invités et leur parler en face a face et préférant les correspondances épistolaires,et a une femme révoltée devenant aigrie,frustrée, et presque insupportable a vivre..on n'a aucune explication sur le pourquoi finalement ce changement radical de comportement et cette mélancolie et tristesse qui devient plombante malgré de très belles proses..une heure a voir une femme devenant de plus en plus renfermée et lugubre malgré de très beaux poèmes et sévère sans en comprendre la raison a été pesant pour moi qui suis pourtant une bonne cinéphile malgré tout l'esthétisme et beauté du film ,des décors..j'ai du aller sur wikipedia pour comprendre les raisons de cette tristesse et qu'Emily dickinson cette femme méconnue en France avait vécu trop de pertes depuis l' adolescence,pertes successives non digérées et vivait dans la hantise de la mort..mais elle aimait les enfants ceux de son frère et du voisinage ce qui' n'est pas dit dans le film..Dommage..ni le pourquoi de sa haine envers son frère et le détachement envers sa mère..Bref ce film va trop en surface ne donnant qu'un aperçu sommaire de cette femme aux multiples facettes et même si la musique est très belle elle ne comble pas la vacuité a certains moments.Dommage..
Voici un film qui ravira les amateurs de poésie tout autant que d'un cinéma profondément maîtrisé et réfléchi dont tous les plans sont calculés au centimètre près, où tous les acteurs donnent le meilleur d'eux-mêmes, où le souci de beauté est omniprésent. C'était sans doute un fameux pari que de réaliser un film sur l'une des vies d'écrivains les moins spectaculaires qui se puissent concevoir. On connaît à peu près le destin de cette femme qui s'opposa d'abord avec une fermeté inhabituelle à son époque au puritanisme ambiant ainsi qu'à l'éducation et aux pratiques religieuses qui l'accompagnaient. On sait aussi combien la vie d'Emily Dickinson fut traversée de traumatismes qui devaient la conduire à une réclusion volontaire jusqu'à la fin de ses jours. On sait enfin combien la poésie fut le seul exutoire pour cette femme hypersensible aux menus faits d'un quotidien souvent marqué par une infinie tristesse. Et pourtant la première partie du film nous présente une jeune femme radieuse et pleine d'esprit, volontiers insolente, qui sait tenir sa place dans une société où les apparences sont reines. Mais le film s'assombrit progressivement et la figure solaire d'Emma Bell est remplacée par l'admirable Cynthia Nixon qui va prendre en charge désormais toute la douleur de la poétesse incomprise. Film à costumes comme l'on dit ? Certes, on ne saurait y couper. Mais rien de tape-à-l’œil, rien qui puisse ressembler à une reconstitution hollywoodienne. Le film de Terence Davies privilégie la vie intérieure, celle d'Emily dont le quotidien se borne à un entourage familial et à quelques amis, tantôt profondément chéris, tantôt source de déceptions voire de traumatismes. Rien ne nous est épargné du calvaire que vit physiquement et psychologiquement la poétesse. Et les dernières minutes du film peuvent sans conteste être qualifiées d'éprouvantes tant la volonté du réalisateur de cerner la souffrance et le mystère de la mort se fait explicite. Or malgré ces scènes parfois difficiles à supporter, l'esthétisme est omniprésent : chaque image est travaillée avec une précision qui renvoie à des modèles picturaux dont celui de Whistler semble l'un des plus évidents; chaque plan fait l'objet d'une virtuosité qui n'est jamais gratuite, mais toujours en accord avec cette volonté d'aller à l'essentiel en montrant combien ce monde d'Emily est limité, étroit et de plus en plus irrespirable. Mais ce film est également sonore en ce sens que l'essentiel provient des poèmes lus en voix off qui justifient la grandeur de cette femme qui parvint à s'échapper mentalement de son monde grâce à ces quatrains curieusement ponctués où se lit une attention constante aux choses, mais aussi une interrogation permanente sur le mystère de la vie. Enfin il semble essentiel de souligner la qualité des musiques qui accompagnent jusqu'au générique final ce film d'exception : de Beethoven à Charles Ives en passant par Bellini et Schubert, l'oreille a de quoi se réjouir. C'est Terence Davies qui a choisi personnellement les différents morceaux qui constituent la bande originale et l'on ne peut qu'apprécier la parfaite adéquation qui en résulte avec un film d'exception.