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    HHhH
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    3,6
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    299 critiques spectateurs

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    benoitG80
    benoitG80

    3 430 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 juin 2017
    "HHhH" un titre qui n'évoque pas tout au niveau de son explication pourtant simple au regard de la phrase qu'il dissimule...
    C'est sans doute ce que l'on ressent aussi confusément dans ce film de Cédric Jimenez qui privilégie plus l'action qu'un réel travail sur la complexité du personnage de Reinhard Heydrich...
    Le réalisateur s'est en effet un peu éparpillé dans la façon de romancer le roman éponyme de Laurent Binet, qui de plus tourné en anglais pose un problème de crédibilité plutôt gênant comme l'était aussi mais en moins gênant le récent "Seuls dans Berlin".
    Maintenant après un début plutôt académique, le film prend une certaine dimension dans la démonstration de la montée de la peur, des doutes qui envahissent les esprits et ce malgré la détermination de ces jeunes Jan et Jozef fraîchement entraînés à Londres et prêts farouchement à tuer celui que l'on nomme "le protecteur de la Bohême-Moravie".
    Le réalisateur montre et démontre la mise en place de la terreur, sans faire semblant.
    Les exécutions se multiplient en nous glaçant le sang, les règlements de compte et la vengeance opèrent à chaque coin de rue sous l'œil du zélé et très renseigné Heydrich, dont le côté implacable et cruel n'ont d'égal que ce regard dur et froid à vouloir servir Himmler et Hitler coûte que coûte !
    Le spectateur n'a durant cette partie, que ses yeux et ses oreilles pour encaisser ce cauchemar...
    Ensuite la construction du film s'articule avec cette nouvelle partie qui nous replonge brutalement en arrière, en se plaçant sous un autre angle, à savoir celle de l'opposition et de la résistance à ce régime effrayant de dictature sanguinaire.
    Toute l'organisation de ces hommes de l'ombre est plutôt bien dépeinte, et intéressante par la réflexion sur la prise en compte des retombées suite à cet attentat.
    Alors quelquefois maladroit, simplificateur sans doute, le film de Cédric Jimenez est tout de même assez efficace et impressionnant dans ce qu'il apporte mais il est sûr qu'un plus grand respect du Prix Goncourt de Laurent Binet, aurait davantage permis d'entrer dans la psychologie, voire la folie même de ce terrible personnage qu'interprète Jason Clarke "Le cerveau de Himmler" !
    Et tout de même pour marquer encore plus les esprits, il fallait absolument que la langue allemande soit le choix ultime et indispensable pour donner tout l'impact nécessaire à ce tragique épisode de l'Histoire...
    Marclille
    Marclille

    25 abonnés 107 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 juin 2017
    Excellent film sur un sujet passionnant film maîtrisé et bien interprété. Permet de mettre en lumière l'histoire d'hommes et de femmes qui ne sont pas des supers héros hollywoodiens mais des opposants au nazisme qui ont contribué à la chute du fascisme.
    On regarde quoi aujourd'hui?
    On regarde quoi aujourd'hui?

    186 abonnés 130 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 juin 2017
    J'ai mis un bon moment à me convaincre moi même de trouvé cette oeuvre incroyable tant l'histoire est dérangeante.
    HHhH ,""Himmlers Hirn heißt Heydrich""( traduction : le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich ) est un biopic historique palpitant et captivant . Ce film biographique traite avec honnêteté les méandres de l'esprit fou de Reinhard Heydrich responsable de la création de la ""solution finale"" . On assiste à son commencement ,son évolution jusqu'à son assassinat qui arriva en mai 1942 . Réalisé par Cédric Jimenez , réalisateur Français efficace à qui l'on doit l'excellent ""La French"" et ""Aux yeux de tous"" , celui ci confirme son talent indéniable de jeune cinéaste productif à l'oeil pertinent .

    Le récit possède une structure incisif et saisissant qui dépeint (sans le côté enquête interview) l'Allemagne d'avant guerre économiquement pauvre et improductif ; ainsi que ses débuts de lutte armée qui conduise malheureusement à la grandeur du 3 ème Reich et à la richesse de son pays via l'invasion . Il est assez déstabilisant de rentré dans une telle intimité qui ne prend aucun partie , mais qui montre simplement comment les Allemands en sont arrivés à élire Hitller et comment une personne comme Heydrich à pu gravir si haut les rangs des nazies . L'intrigue applique de sérieuses thématiques qui nous impose une véritable réflection autour de l'homme qui fut responsable de tant de radicalité et d'horreurs .C'est certainement cela que j'ai trouvé le plus fascinant et surtout déroutant , voir un homme pointilleux aimant de sa femme et de ses enfants à l'origine de telle abomination ; à mon sens c'est désorientant et clairement loin de l'image monstrueuse que je me faisait de cet homme . Je trouve cela du coup encore plus flippant .

    Intriguant et démonstratif on assiste dans l'ombre à la naissance d'une conviction aux graves et lourdes conséquences . Le long métrage est ingénieux car il se départage en deux partie bien distincte :
    - La première qui dure un peu plus de la moitié et qui ne ce centre que sur Heydrich et sa femme .
    - La seconde qui elle se focalise fortement sur la résistance et ceux désignés pour essayer d'assassinés le personnage principal .
    À titre privé, c'est une vision au concept profitable et engageant qui ne faiblis pas un instant et qui livre bon nombre de part historique intéressante mais aussi et surtout personnel . La réalisation est soignée et agréablement accompagné d'une mise en scène surprenante qui arrive à être à la fois inventive , profonde et confidente tout en restant crédible quand au fait véridique . Une part contemplative et immersive et une autre plus sommaire et porté sur les actions qui peut certes avoir quelques longueurs .

    La ou je met un 20/20 c'est à la musique qui est formidable . Que des mélodies instrumental qui vont et vient constamment et qui fond figure de fond particulier et sincère . Un excellent travail qui fais gage de qualité dans chacune des séquences ou elles apparaissent . Il y a un point que les plus méticuleux pourraient à la limite critiquer c'est le fait que les voix des nazies quand ils parlent sont quelques fois en Allemand puis d'autre fois en Francais ou Anglais tout dépend de la version vu et je sais que pour les biopic ce genre de procéder passe assez mal . Mais bon ce genre de problème d'authenticité des langages n'est en rien primordial pour démystifié cet oeuvre car sa na pas empêcher des production comme ""Walkyrie , Les rescapés de Sobibor , La liste de schindler..."" d'être des oeuvre de grande envergure .

    Le casting est vraiment bon , Jason Clarke en criminel de guerre au tempérament froid et trompeur est fabuleux ... que dis-je il est phénoménal! La performance dont fais preuve l'acteur est sans faille , il est totalement possédé par son personnage et méconnaissable , franchement il mérite une nomination pour le meilleur acteur dans la prochaine cérémonie . Il se dégage de lui une expression de fureur et de rage imparable , on le sent dangereux et capable de tout .Mais la ou le protagoniste est surprenant c'est qu'il est représenté comme un homme tout ce qu'il y a de plus anodin et limite fragile capable d'amour et de tendresse envers ses proches et de monstruosité envers ceux qu'il extermine .

    Rosamund Pike est comme à son habitude ""PARFAITE"" elle impressionne par son charisme,sa rudesse et son implacabilité qui n'est pas sans rappeler son personnage dans Gone Girl . Sous les traits de l'épouse de Heydrich l'actrice fais preuve de charisme et ne se laisse pas dépasser par le talent de son acolyte . Il est intéressant de voir un véritable rapport de supériorité entre les deux soupirants et il est au départ difficile de dire qui est le plus redoutable des deux. Je regrette seulement qu'elle soit quasiment délaissée à partir de la seconde phase alors que durant la première elle y brille de talent et d'idéologie qui entraîne Reinhard Heydrich à la position qu'on lui connaît tous .Tout les autres comédiens sont bon et incarne à merveille le reste de l'équipe bien que ce ne soit pas au même niveaux que Clarke et Pike , je retiens en particulier Stephen Graham dans le rôle de Heinrich Himmler et la petite mais badass et efficace apparition de Gilles Lellouche .

    CONCLUSION :

    HHhH est un film que je conseille tant il est empreint de bon nombre de qualité et de volonté d'un réalisateur inspiré et Français , Cédric Jimenez . Cela faisait un bon moment que je n'avais pas vu une oeuvre sur la seconde guerre mondiale pertinente et congru qui fais vraiment du bien . Une oeuvre glaçante incarné par deux acteurs au top avec un Jason Clarke surprenant faisant part d'un talent que je ne lui connaissait pas .A voir absolument !
    4,5/5 Excellent !!!
    jeff21
    jeff21

    67 abonnés 296 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 juin 2017
    Film bien mené sur un épisode de la Seconde Guerre Mondiale peu connu. Montage, suspense, décors réussis. Présentation d'un des plus extrémistes bourreaux du troisième Reich tout en froideur et médiocrité. Le film aurait gagné toutefois en laissant les Allemands dans leur langue et non pas en anglais. Dans l'ensemble, un bon fil historique.
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    637 abonnés 1 403 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 juin 2017
    Cet énième film sur la seconde guerre mondiale se place au cœur du chaos, là où l'horreur apparaît comme simple procédé pour arriver à ses fins. On découvre le personnage de Reinhard Heydrich, qui a réellement existé, et son évolution au sein de la dictature sous Hitler. Sa mission est de "nettoyer" la ville de Prague des juifs et, chaque soir, il rentre chez lui retrouver sa femme et son fils autour d'un bon repas accompagné d'une note de violon. La réalisation du français Cédric Jimenez est troublante car elle raconte très bien l'embrigadement d'une nation et de sa population dans une terreur totale. "Mein Führer" a permis de laver le cerveau "simplement" de nombreux allemands qui pensaient alors agir pour le bien de leur pays en élisant Hitler au pouvoir. L'Allemagne étant en pleine crise, les changements se veulent radicaux et des postes sont à pourvoir pour garantir une exécution minutieuse des ordres données par le Troisième Reich. Jason Clarke et Rosamund Pike, couple neuf à l'image d'un Macbeth et de sa Lady, en deviennent effrayants lorsqu'ils saisissent cette opportunité, absolument convaincus que c'est la meilleure chose à faire. On est donc de l'autre côté, à l'intérieur même de la cruauté sans morale, et les nazis sont en fin de compte représentés comme des personnes humaines anodines avec leurs problèmes, leurs priorités et leurs convictions. J'ai trouvé ce point de vue très déstabilisant car il n'est pas sans rappeler d'autres cas de figures plus actuels ! Parallèlement à leur quotidien, on suit l'arrivée tumultueuse de deux jeunes rebelles à Prague (Jack O'Connel et Jack Reynor) et ils ont pour objectif d'assassiner Heydrich qui représente un danger de plus en plus menaçant. On se rend compte du calvaire que c'était pour rester discret aux yeux des autorités et à la fois efficace pour arriver à leurs fins. Ils sont aidés par des collabos (Céline Salette et Gilles Lellouche, en langue anglaise) qui risquent leurs vies et celles de leurs proches en agissant ainsi. "HHhH" est une mission suicide qui montre qu'il y aura toujours de l'espoir face à une autorité écrasante. Celle-ci fait écho à des violences de notre société actuelle, et en cela, le film de Cédric Jimenez est très important, à l'image d'un film témoin vers lequel notre réalité ne devrait plus jamais se tourner. Réalisation au cordeau, retranscription historique parfaite et casting efficace ; le résultat est poignant et bouleversant. "HHhH" est un film à voir absolument car je crois que bon nombre en tirerait des leçons...
    LeFilCine
    LeFilCine

    183 abonnés 581 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 juin 2017
    HHhH a pour ambition de nous montrer l’ascension du dignitaire nazi Reinhard Heydrich et la mise en place d’une opération courageuse destinée à l’éliminer. Ce qui marque en premier lieu dans le film de Cédric Jimenez c’est la très grande qualité de sa réalisation. La scène d’introduction en est d’ailleurs une bonne démonstration puisqu’elle est tout simplement superbe. Avec ses décors et costumes magnifiques, de très bons choix de mise en scène et une musique prenante, HHhH est un long-métrage d’une excellente facture sur le plan technique. Les décors sont vraiment époustouflants, surtout en extérieur. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un film, se déroulant durant le second conflit mondial, aussi soigné visuellement. Les évènements historiques relatés (Shoah par balle, opération Anthropoid, massacre de Lidice) font véritablement froids dans le dos et sont peu connus de nous français. Pour cela, HHhH est aussi une belle leçon d’histoire. Le casting est quatre étoiles (Jason Clarke, Rosamund Pike, Jack O’Connell) mais ces interprètes ne réalisent pas des prestations inoubliables. Les scénaristes ont fait le choix de séparer quasi complètement l’ascension d’Heydrich et la mise en place de l’opération destinée à l’éliminer. C’est le gros point négatif du film car l’imbrication des deux récits aurait sans doute été plus à même de captiver le spectateur. Alors qu’on a le sentiment, durant tout le film, qu’à vouloir trop en raconter on passe un peu à côté des choses.
    Stephenballade
    Stephenballade

    402 abonnés 1 239 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 juin 2017
    Poignant. Si vous n’êtes pas rebutés par l’idée de voir un film de plus sur le nazisme et quelques-unes de ses pires exactions, alors vous pouvez y aller. D’autant plus que "HHhH" n’est pas un film sur le nazisme comme les autres, car il se focalise principalement sur la destinée de Reinhard Heydrich et de ceux qui ont gravité autour, qu’ils soient sympathisants ou ennemis. A vrai dire, je vous conseille vivement d’aller le voir de toute manière, car le spectateur va être secoué par le fait que les S.S. ne respectaient rien : ni les êtres humains, ni la religion. Autrement dit, ni Dieu... ni sa création. En cela, le spectateur n’apprendra rien car il le savait déjà : nul n’ignore cet épisode noir qui est aujourd’hui le plus grand crime contre l’humanité du monde moderne. Mais de le voir mis en images, ça ne laisse jamais indifférent. A plus forte raison lorsque la mise en scène est maîtrisée, dopée par un réel sens du cadrage, une interprétation sans faille de tous les acteurs, et une B.O. sublime. Je vais revenir sur chacun de ces points les uns après les autres, que je viens de jeter un peu en vrac. Chers lecteurs, chères lectrices, je pense que vous comprendrez aisément que c’est encore sous l’emprise de l’émotion que j’écris cet avis. "HHhH" ne bénéficiant pas d’une promo tapageuse, je n’en attendais pas grand-chose. La claque cinématographique n’en a été que plus monumentale ! Car ce film est d’une forte puissance. Irrésistible comme l’Allemagne l’était lorsqu’elle a envahi l’Europe, il emportera le spectateur à coup sûr. Et ça commence dès les premiers instants, durant lesquels s’élèvent doucement les premières notes musicales venues accompagner une succession de courts plans, alors qu’on entend monter crescendo la voix du Führer. De quoi vous faire vivre le premier frisson à vous en faire hérisser le poil. Le ton est donné et on sait désormais que "HHhH" s’annonce sous les meilleurs auspices pour nous faire vivre un grand moment de cinéma. Bien que non sous-titrée, cette allocution prend toute sa dimension, alors que l’image comporte un grain qui apporte un certain charme vintage et qui, de ce fait, n’a aucun mal à transporter le spectateur en 1942, plus précisément le 27 mai. Et assurément, même si on se promène beaucoup dans le temps par l’intermédiaire de retours en arrière, la reconstitution des costumes, décors et véhicules nous font rester sans aucun mal dans cette première moitié du XXème siècle. Au gré du parcours de celui qui a été surnommé le Boucher de Prague, le spectateur va passer par divers états d’âme. Cela va du sourire (quand on entend la valse alors que deux êtres sont en train de copuler ardemment) au profond dégoût suscité par les massacres. C’est d’ailleurs à propos de ces scènes que l’avertissement est donné au jeune public. Car ce n’est pas tant l’horreur de la guerre qui est montrée : on ne voit qu’assez peu de sang et encore moins de mutilations. Mais quand la froideur, l’indifférence (qu’on peut aussi qualifier de totale absence de morale) et la conviction d’une cause (si on peut appeler ça une cause) font face à la résignation, à la peur et aux pleurs de toute une population opprimée, excusez-moi mais ça soulève le cœur pour vous bouleverser jusqu’au plus profond de votre être. Alors que dire de la scène avec le gosse ? Elle est tout bonnement insoutenable ! Ce gamin est littéralement extraordinaire, à moins qu’il n’ait été vraiment poussé dans ses retranchements pour rendre la scène la plus crédible possible. Aussi soit on le reverra s’il a vraiment fait parler son talent, soit dans le cas contraire il restera trop marqué pour poursuivre sa jeune carrière, du moins dans un premier temps. En tout état de cause, il emporte ma mention spéciale. Quant à Jason Clarke, il est tout simplement stratosphérique dans la peau d’Heydrich ! Sa prestance d’une rigidité extrême, son visage empreint de malsanité collent parfaitement à la psychologie de son personnage. Nous le voyons évoluer, et pas en bien au fur et à mesure de ses affectations. Je pourrai parler de chacun des artistes, mais ce serait bien trop long. Ce que je peux dire en revanche, c’est qu’ils sont tous au même niveau, tous au diapason autour d’un sujet qui fait encore mal aujourd’hui, plus de soixante-dix ans après. Oui tous, de Rosamund Pike dans le rôle de Lina (pour qui le spectateur aura presque de la peine) à Gilles Lellouche (Vaclav Moravek), en passant bien entendu par Jack O’Connell (Jan Kubis) et Jack Reynor (Jozef Gabcik), ces deux personnages envers lesquels le spectateur ressentira peu à peu une certaine forme d’empathie. Quant à la réalisation, elle est dynamique et bien rythmée sans jamais véritablement connaître de temps morts, ou plutôt de longueurs (désolé, je peine à trouver mes mots). Malgré la gravité du sujet, ça ne tombe jamais dans le pathos. Le réalisateur Cédric Jimenez a fait de "HHhH" une œuvre éminemment humaine, sans quoi son long métrage ne susciterait pas autant d’émotions. Il a même réussi à rendre "l’homme au cœur de fer" humain avec son penchant pour le sexe et son statut de père, sans toutefois l’humaniser. Une performance ! Et quand on voit le résultat, non seulement il sait diriger les acteurs, mais en prime il sait manier la caméra. Certains plans sont sublimes : passage du résistant qui part à vélo à sa dulcinée qui le regarde s’éloigner depuis sa fenêtre ; ou le mouvement de caméra qui finit à ras du sol pour montrer le tapis de douilles… Alors que la croix gammée est un symbole qui fait peur, il est parvenu à rendre les couleurs de l’Allemagne nazie belles par un splendide coucher de soleil ! Je pourrai en citer encore beaucoup comme ça, mais est-ce bien utile ? Le spectateur notera par contre qu’un bon nombre de séquences ont été tournées à l’épaule, avec par moments une succession rapide de petits plans, le tout reflétant à merveille le chaos du moment, lequel engendre la précipitation pour répondre à l’urgence de la situation (poursuite dans la rue, visite des appartements…). Le risque est bien évidemment de rendre les scènes illisibles, mais ce n’est pas le cas. Mais au fait… j’en suis venu à parler de scènes d’action, mais… n’étions-nous pas censés voir un biopic ? Oui eh bien l’air de rien, Cédric Jimenez détourne le spectateur sans même qu’il s’en aperçoive du chemin qu’il pensait emprunter en se rendant devant le grand écran. C’est pour les immenses qualités techniques qu’il a montré que je donne volontiers aussi ma mention spéciale au cinéaste français. Et c’est bien grâce à sa maestria, mais aussi à celle des acteurs qu’il est parvenu à ce tour de force, à se démarquer un peu du biopic sans toutefois s’en détacher. Ainsi le spectateur a droit à de superbes moments de tension, dont l’apogée arrivera lors de la montée crescendo de la musique de Guillaume Roussel qui a eu la bonne idée à CE moment-là de reprendre l’entêtant tic-tac d’une pendule comme rythme et thème de base. Oui, la partition est remarquable, et même si elle sert énormément de support, elle ne subit jamais de faiblesses. Elle vient même meubler avantageusement des séquences sans dialogues, rendant ainsi le consortium mise en scène/musique/images particulièrement éloquent. Je donne donc ma dernière mention spéciale au compositeur, lui aussi français. Après, j’ignore si l’adaptation cinématographique est respectueuse du roman de Laurent Binet, et/ou si elle est conforme aux faits historiques. Dans les grandes lignes, c’est sûr car on ne peut réécrire l’Histoire. Mais au fond… est-ce si important quand on a une œuvre maîtrisée de la sorte, qui nous fait vivre des émotions durant deux heures au point de les rendre bien courtes ? En tout cas, moi, ça ne me donne pas envie de creuser davantage, préférant rester sous le choc de ce film… qui en marquera plus d’un. Et j’en ai eu suffisamment pour mon compte pour pardonner volontiers le fait que tout le monde parle la même langue sans accent apparent, bien qu’on aurait gagné encore en crédibilité si les langues locales avaient été utilisées.
    clamarch
    clamarch

    14 abonnés 217 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 juin 2017
    très bons acteurs ; ce moment d'histoire relate les faits d'armes des résistants tchécoslovaques, souvent oubliés. Le rôle de la femme de Heidrich dans ce qu'il deviendra est également inédit et intéressant. J'ai néanmoins été très gênée par la VO en anglais : entendre des nazis parler anglais me perturbe ; la VF aurait été moins déstabilisante pour moi.
    Alice025
    Alice025

    1 683 abonnés 1 371 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 juin 2017
    C'est un film très intéressant et qui fait aussi froid dans le dos, sur le portrait d'un homme nommé Reinhard Heydrich, personnage méconnu mais qui a gravi les échelons pour se retrouver chef de la Gestapo, soutien inconditionnel de Himmler et Hitler. C'est également lui qui a eu l'idée du plan d'extermination des Juifs. L'histoire raconte donc sa montée au pouvoir, ses actes horribles, mais aussi sa vie de famille et la relation qu'il entretenait avec sa femme.
    La seconde partie du film nous raconte l'histoire de deux soldats tchèque et slovaque qui se sont engagés dans la Résistance et qui vont élaborer un plan pour assassiner Heydrich. Stratégie, discrétion au possible et stress rythmeront leur vie jusqu'au jour fatidique.
    Le scénario est bien construit, les acteurs sont tous impeccables et l'histoire nous tient en haleine jusqu'à la fin. C'est un film qui instruit et qui nous permet d'en savoir plus sur un personnage moins connu mais qui n'en a pas pour autant été moins important dans le rôle du nazisme, ainsi que le courage de deux soldats qui ont fait sacrifier leur vie dans cette guerre.

    cinephile-critique.over-blog.com
    littleplayer77
    littleplayer77

    74 abonnés 948 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 juin 2017
    Rares sont les biopics historiques à avoir un tel traitement : en effet, "HHhH" (qui veut dire "Himmlers Hirn Heist Heydrich" - un titre peu vendeur il faut le reconnaître) traite à la fois du "héros" (Reinhard Heydrich) mais aussi de ceux qui l'ont assassiné. Le film se décompose donc en deux parties dont la particularité est l'absence de parti pris et permet de comprendre le destin d'un soldat refoulé de l'armée Allemande qui a réussi à accéder aux plus hautes fonctions (il fut même le géniteur des camps de concentration et de la solution finale ...). Très intéressant et forcément un peu flippant ...
    GG1944
    GG1944

    6 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 7 juin 2017
    Nul. J'ai lu le livre et connait très bien l'histoire d'Heydrich et de sa neutralisation car passionné d'Histoire. Quel mauuvais film. Que des erreurs historiques, que des clichés, avec des scènes de sexe ridiculement inutiles. Les décors sont faux et le réalisateur n'a même pas pris le temps de choisir un lieu qui pouvait ressembler à celui historique. Le rôle de sa femme et ses états d'âmes sont faux historiquement. Après les acteurs jouent ils bien? Comment savoir car en VF c'est doublé par des personnes qui récitent dans leur studio et en VO ( vu le trailer ) écouter Mme Heydrich parlait avec un accent sorti d'Oxford décribilise. Ce film m'a gâché mon souvenir du livre fantastique. Un navet. Suis parti avant la fin...

    Annecdote du livre authentique, Heydrich mélomane arrivant à Prague demande aux SS d'enlever la statut de Mendelhsson car Juif. Les SS ne le reconnaissant pas décident d'enlever celui qui avait un nez correspondant aux normes juives nazi. Manque de chance il enlevère Wagner...
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    56 abonnés 1 168 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 juin 2017
    Le film est adapté du livre éponyme (2010) de Laurent Binet (pour qui il a obtenu le prix Goncourt du premier roman à 38 ans) et dont le titre est l’acronyme de « Himmlers Hirn heißt Heydrich » qui signifie « Le cerveau d’Himmler s’appelle Heydrich ». Le film comprend 2 parties. La première raconte l’ascension de Reinhard Heydrich spoiler: après avoir été renvoyé (en cour martiale), de la Reichsmarine en 1931 pour indignité (suite à la plainte d’une précédente maitresse à l’annonce de son mariage avec Lina Von Osten, fervente nazie. Il rencontre alors Heinrich Himmler, chef de la SS, qui lui demande de prendre en charge le service de renseignements de la SS. On assiste à la nuit des Longs Couteaux du 30 juin 1934 qui permet l’élimination de nombreux membres de la SA, organisation paramilitaire du parti nazi.
    Sportif (il pratique le fleuret), violoniste et initiant un de ses fils au piano, Heydrich n’en reste pas moins une brute qu’Adolf Hitler surnomme « L’homme au cœur de fer ». C’est d’ailleurs le titre (en anglais) du film dans sa version internationale. spoiler: En septembre 1939, il participe à l’invasion de la Pologne et aux exactions des SS. Il est nommé à Prague en 1941 comme vice-protecteur de Bohême-Moravie. Le 20 janvier 1942, il participe à la conférence de Wannsee à Berlin avec d’autres dignitaires du IIIe Reich afin de mettre au point la solution finale et de passer à une élimination massive via les camps d’extermination
    . Dans la seconde partie, on assiste à la préparation de l’assassinat de Heydrich par 2 résistants tchèques, entrainés en Ecosse, Joseph Valčík et Jan Kubiš. spoiler: L’attentat a lieu le 27 mai 1942. Heydrich est blessé par l’explosion d’une grenade après la fusillade manquée et il meurt d’une septicémie 8 jours après. Sa mort entraine des représailles dans le village de Lidice soupçonné d’avoir hébergé les 2 agents tchèques : les hommes du village sont tués avant l’incendie de leurs habitations.
    L’attention est maintenue (le film dure 2 h) grâce à l’alternance de flash-backs, un montage efficace, une photographie restituant bien l’époque (tournage en Hongrie principalement) et une interprétation sans failles (y compris des rôles secondaires comme ceux de Mia WASIKOWSKA, Céline SALLETTE et Gilles LELLOUCHE). Sans oublier le rappel d’événements historiques, moins connus en France. Même si le film de Fritz Lang, « Les bourreaux meurent aussi » date de 1943 et traite de ce qui se passe après l’assassinat, tout en s’éloignant de la réalité historique. Cedric Jimenez a de l’avenir et pourrait être un successeur de Costa-Gavras [cf. « Amen » (2002)]. .
    traversay1
    traversay1

    3 650 abonnés 4 879 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 juin 2017
    En adaptant HHhH, le roman de Laurent Binet, Cédric Jimenez l'a bien entendu expurgé de ses aspirations littéraires. C'est compréhensible. Ce qui l'est moins, même s'il s'agit d'une production destinée au monde entier, c'est d'avoir fait parler oppresseurs allemands et résistants tchèques et slovaques avec un impeccable accent anglais. Autant pour la crédibilité. La première partie, centrée sur l'irrésistible ascension de Heydrich, avec son arriviste de femme en machiavélique mentor, aurait pu être convaincante si elle ne se parait pas de purs effets de style, une esthétisation qui ne s'impose pas vraiment quand il est question de décrire les acteurs d'une aussi sinistre barbarie. Le film bascule à mi-chemin pour conter les coulisses de l'assassinat du "boucher de Prague" et la répression qui s'ensuivit. Le réalisateur, qui vient du cinéma policier, n'est pas un manchot pour les scènes d'action mais s'il réussit les moments les plus intimes (l'amitié entre les deux héros), il n'échappe pas à l'outrance dans la démonstration de la violence, dramatisée à l'extrême avec une musique pompeuse. Tout cela manque d'arrière-plan historique, en définitive et d'une vraie plongée dans la psychologie horrifiante des monstres du 3ème Reich. Comment Heydrich est-il devenu ce haut dignitaire qui en remontrait aux deux H plus haut placés en matière de cruauté et d'inhumanité ? Pourquoi les britanniques ont-ils décidé de faire éliminer le "protecteur" de la Bohème-Moravie, sachant les conséquences terribles de cet acte pour la population tchèque ? Ce n'est pas le propos du film qui s'en tient, pour la plus grande part, aux conventions du film d'action.
    Nico F
    Nico F

    213 abonnés 711 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 juin 2017
    Très tr§s fort .. une vraie claque ... Film très dur ... mais qui transpire la réalité..... on en ressort ko
    Yves G.
    Yves G.

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    1,0
    Publiée le 8 juin 2017
    « Himmlers Hirn heißt Heydrich » : « Heydrich est le cerveau de Himmler ». Eclipsé par ses aînés, Reinhardt Heydrich est une figure méconnue de l’histoire nazie. "HHhH" en relate la vie : le début de sa carrière dans la Marine dont il est radiée pour une sombre affaire de mœurs, son mariage avec une femme qui le convainc de rejoindre le NSDAP, sa rencontre avec Himmler qui en fait le chef du service du renseignement de la SS, sa nomination à Prague au poste de protecteur de la Bohême-Moravie. HHhH raconte surtout sa mort : Heydrich tombe le 27 mai 1942 sous les balles d’un commando de Tchèques libres parachutés d’Angleterre.

    Il y aura deux catégories de spectateurs qui iront voir "HHhH". Les premiers sont ceux qui, comme moi, ont lu et adoré le livre de Laurent Binet. Ils seront très déçus. Car, de ce livre, qui parlait moins de Heydrich que de Binet en train d’écrire un livre sur Heydrich, le film de Cédric Jimenez ne retient pas la construction intelligente. Alors que Binet proposait une réflexion stimulante sur les devoirs de l’historien et les défis du romancier, Cédric Jimenez se contente de filmer platement un film de guerre.

    Les seconds, qui n’auront pas lu le livre de Binet et qui espéreront voir l’histoire d’un criminel nazi et de son assassinat, ne seront pour autant guère moins déçus que les premiers. Car Cédric Jimenez, malgré les moyens hollywoodiens qu’il a mobilisés, ne réussit pas à susciter la moindre émotion. La faute à Jason Clarke dont les cheveux blonds et les yeux bleus ne suffisent pas à faire un Nazi convaincant. La faute au reste d’un casting hétéroclite – où cachetonnent pour de brèves apparitions les Français Céline Salette et Gilles Lelouche parlant l’anglais avec un accent soi-disant tchèque – d’où émerge toutefois Rosamund Pike dans le rôle ingrat de l’épouse du SS-Obergruppenführer. La faute également à un montage qui, au lieu d’entrelacer, comme le faisait finement Binet dans son livre, l’histoire de Heydrich et celle du commando voué à le tuer, enchaîne paresseusement ces deux histoires.
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