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inspecteur morvandieu
40 abonnés
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2,0
Publiée le 28 février 2024
Dans le film de Godard, on voit Paris, la région parisienne (le "elle" du titre) en chantier; on voit une jeune mère s'occuper de sa famille et à l'occasionspoiler: se prostituer (une récurrence dans le cinéma de Godard); et on entend les commentaires chuchotés d'un cinéaste devisant confusément de la guerre du Vietnam, du rapport entre l'image et le langage et de deux ou trois choses intellectuelles... Le cinéma expérimental de Godard et son propos ésotérique ne laissent entrevoir qu'une critique de la nouvelle société industrielle des trente Glorieuses et, en conséquence, de la société de consommation, au sein desquelles le travailleur, selon le cinéaste, n'est plus guère qu'un prostitué.
Dérouté par les propos obscurs de Godard, déconcerté par sa mise en scène destructurée et anarchique, où aucune scène ne semble liée à la précédente, j'ai vite perdu le fil de l'histoire. A ma curiosité initiale, confronté au cinéma hors norme et inventif du réalisateur, succède rapidement une incompréhension résignée! Quoiqu'il en soit, il émane de ce cinéma abscons le sentiment d'un cinéma de liberté, avec ses incongruités qui sont comme des blagues de potache: les cadrage volontairement imprécis et d'autres procédés anticoformistes, jusqu'à l'utilisation du Cinémascope. C'est ce qui fait le charme du cinéma de Godard, quand il ne rebute pas.
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2,0
Publiée le 13 décembre 2023
Jean-Luc Godard l'insaisissable! Un cinèma de recherche exigeant qui a pas mal vieilli pour le coup! Le script du film pourrait se ramener à une seule phrase : Les 24 heures de la vie d'une jeune femme de la pèriphèrie parisienne qui, sous la pression de la sociètè de consommation, devient une prostituèe! L'oeuvre se rapproche par son expèrimentation formelle à plusieurs films à venir du cinèaste ("La chinoise", Le gai savoir"...). On ne comprend pas tout ce que l'on voit et entend, on s'y perd d'ailleurs devant les blocs d’habitation de La Courneuve, mais on ne peut innover sans volontè et sans audace! Tournè en plein ètè 1966 "Deux ou trois choses que je sais d'elle" appartient à cette catègorie de films dont le scènario importe peu! Côtè actrice, Marina Vlady (28 ans), Anny Duperey (19 ans) et Juliet Berto (19 ans) irradient de jeunesse et de beautè! Bref, pour les initiès de JLG qui s'amuse comme un p'tit fou à casser les codes en chuchochant (la tèlècommande pour augmenter le son est recommandèe). Pas inintèressant mais difficile d'accès quand même...
D'un abord âpre, cette réflexion sur la vie citadine se présente sous une forme hybride difficilement définissable entre voix off s'interrogeant sur le quotidien de Paris (véritable sujet féminin), commentaire du réalisateur sur sa propre oeuvre dans une interrogation métatextuelle sur l'image et son sens, monologues intérieurs énoncés par les actrices qui se mélangent avec leur personnage et pamphlet sur la consommation des régimes "démocratiques". Quoi que riche sur le fond et les remises en questions impliquées tant à titre personnel qu'artistique, la forme travaillée, verbeuse, pompeuse établit une distance certes voulue mais nuisible pour aviver un intérêt constant du spectateur face à cette non-narration. Un film-concept particulier...
Jean-Luc Godard est au sommet de sa créativité : nous assistons à une symphonie, c'est à dire un ensemble de choses variées qui forment un bel ensemble, dont les ingrédients sont les mots, les livres, les sons et les bruits, les actrices, les décors réels de Paris, le montage, la direction d'acteurs avec ces regards caméra, qui ne masquent pas que les dialogues sont soufflées à l'oreillette par le réalisateur sur le plateau. Mais aussi la voix off de Jean-Luc Godard lui même qui chuchote, un texte de prime abord sans intérêt, mais qui donne une texture et un charme aux images et à son actrice. Car comment ne pas associer cette volonté du réalisateur de parler sur l'image de son actrice, qui regarde la caméra, à son magnétisme et le charme qu'elle exerce sur son metteur en scène. Un sommet de créativité pour servir un sujet politique, ou plutôt des sujets politiques : la politique de la ville (Paris, le "elle" du titre) et sa déshumanisation, dénoncer le capitalisme et l'impérialisme états-uniens.
La grande qualité du film est sa distribution féminine, avec Marina Vlady, Annie Duperey, et toutes les autres que Jean-Luc Godard filme magnifiquement, leur regard, leur manière de tourner la tête, leurs dialogues.
La bande son est comme d'habitude très travaillée, avec des silences, avec la voix off de Jean Luc Godard qui chuchote, les bruits d'ambiance qui participent de la dénonciation de la ville, bruits qui quelquefois se superposent aux dialogues comme Jean-Luc Godard fera très souvent.
Cet ensemble abouti à quelque chose qui n'est pas léger, très insistant par moment. Mais la profusion d'idées maintient l'attention du spectateur.
Réalisé en 1966 par un Jean-Luc Godard très prolifique et de plus en plus politique, Deux ou trois choses que je sais d’elle est à la fois un portrait de la banlieue parisienne, dont la construction de grands ensembles allait modifier radicalement la physionomie, et de Juliette Jeanson (Marina Vlady), une nouvelle habitante de ces quartiers, qui se prostitue occasionnellement – le scénario s’inspire d’un article du Nouvel Obs qui révéla ce phénomène. Expérimental, déstructuré, abscons : ce long-métrage appartient aux films peu généreux d’un Godard certes peu connu pour son altruisme, mais qui laisse ici le spectateur dans une grande solitude, à la fois fasciné par un objet qui capte avec force l’air d’une période révolue mais complètement désarçonné par un montage qui prend un malin plaisir à l’égarer et à le laisser en rade. À la fois magnétique, prétentieux et ennuyeux.
On retrouve quelques unes des marottes de Godard dans ce film : juxtaposition d'images (qui culmineront dans son film de 2018 le Livre d'images), scènes déstructurées, critique du capitalisme, voix off... Mais au final, cela donne un film pénible à voir, sans message clair. Les comédiens peuplent le film sans but ni vrai dialogue, à l'image de Marina Vlady et Annie Duperey qui marchent avec un sac sur la tête dans une des scènes. On attend vainement un évènement qui ne vient pas. Reste une photographie documentaire de l'Île de France des années 60, avec la construction des grands ensembles (encore tout propres) et des premiers échangeurs.
Le premier film de la grand rupture pour Godard; Finit le récit narratif, la poésie , la légèreté ; le romanesque. On déstructure, beaucoup de texte abscons lu hors champ. Des plans fixes sur une tasse de café. Un vague scénario inspiré par un article du Nouvel Obs, sur la prostitution dans les cités de banlieue. Et beaucoup de politique déjà avec des allusions incessantes à la guerre du Vietman , à l'anti-américanisme primaire. Les bonnes parties sont celles avec Marina Vlady, superbement filmée ( on apprendra que Godard en était fou amoureux ,et l'avait demandé en mariage) ). De bons seconds rôles , (incroyable Annie Duperey, toute jeune candide) ou de personnages réels qui se racontent mais les pauvres doivent répéter des textes philosophiques ou politiques que Godard leur dicte dans une oreillette, , sans lien avec la pseudo fiction . Godard dénonce la société de consommation , et il faut lui reconnaître d'être prémonitoire , pour un film sortit en 1967 ,et qui annonce clairement ce qui se passera en mai 1968. Mais ce cinéma déstructuré , non -narratif, politisé à outrance , mènera Godard dans une impasse , et nous y perdrons un artiste hors du commun qui produisit 2 ou 3 chef d'oeuvre du cinéma.
J'aime bien voir les images de cette époque, les voitures, les gens, les habits. On a le droit à une séance d'ASMR avec des chuchotements face caméra mais aussi en présence de bruits de travaux ! C'est décousu et plutôt des amas de réflexions . Pour moi le moins pire de Godard ->xd ! 2,5/5
On s’ennuie ferme dans ce Godard de 66 tourmenté – à juste titre - par le Viet-Nam, Hiroshima, Budapest, Auschwitz, la famine, la société de consommation et le capitalisme qui fonce dans les murs de La Défense sans savoir où il va. Tous ces maux dénoncés par un narrateur chuchotant de crainte qu’on ne l’entende. De trop rares pointes d’humour et : « Le langage c’est la maison dans laquelle l’homme habite » ou « Je n’arrête pas de me trouver coupable alors que je me sens innocent » ou « Si vous n’avez pas de quoi acheter du LSD, achetez la télé en couleurs… » Et à l’époque, on ne parlait pas encore d’écologie !
Dans Deux ou trois choses que je sais d'elle, Jean-Luc Godard pousse l'expérimentation encore plus loin que dans Masculin féminin (Exercice de genres) son film précédent. Le premier carton du film nous renseigne sur l’entité sur laquelle le chef de file de la Nouvelle Vague annonce savoir deux ou trois choses. « Elle » n’est ni Marina Vlady, quand elle tourne la tête vers sa droite, ni son personnage Juliette Jeanson, quand elle tourne la tête vers sa gauche. Pourtant tout le film gravite autour d’elle(s), figure(s) féminines opaque dénuée de psychologie. « Elle » est la région parisienne, celles des grands ensembles urbains en pleine expansion outrancière. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/la-rochelle/2019-2/
je me suis pas mal ennuyée... voix nasillardes, scénario non travaillé, pas d'analyse ni de profondeur on dirait... Le seul truc que je retiens est la robe en coton rayé...
Une partie du film me passe au-dessus, à cause du goût un peu pénible de Godard pour l’aphorisme et la citation. Une autre partie a mal vieilli, parce que le cinéma de Godard est un cinéma du présent, ce qui rend certaines de ses dénonciations difficiles à comprendre, à une époque où ce qui était nouveau pour lui est devenu banal ou obsolète pour nous (grands ensembles, télévision, stations essence, magasins, flipper, livres de poche, etc.). Le reste m’a paru d’une naïveté qui est parfois gênante (mettre toutes les formes de domination dans le grand sac indifférencié de l’anticapitalisme) et parfois très belle (la réflexion sur le langage, déjà présente dans Vivre sa vie, la nostalgie d’une vraie présence au monde). L’ensemble est plutôt réussi, mais je suis gêné par le simplisme consistant à faire du monde moderne une prostitution géante, tout en habillant ce propos d’effets inutilement compliqués.