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brunocinoche
96 abonnés
1 107 critiques
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3,0
Publiée le 10 juillet 2019
Godard a perdu Karina et son cinéma a du coup perdu toute émotion. Portrait peu crédible d'une banlieusarde se prostituant, le pendant social de "Belle de jour" est loin d'être au niveau. Reste Marina Vlady dont le charme slave donne un peu d'âme à un film qui en manque terriblement. Par contre, l'inventivité de la mise en scène de Godard est indéniable.
Lorsqu'il réalise ce film, Jean-Luc Godard, même s'il conserve celles de la critique, n'a plus les faveurs du public. Et ce, depuis "Pierrot le fou", sorti trois ans plus tôt. "Deux ou trois choses que je sais d'elle" est un film bien en adéquation avec son temps. Car nous montrant ces cités HLM en construction ou qui s'étendent. Paris et sa banlieue en pleine mutation. Et au milieu de cet urbanisme grandissant, le portrait d'une jeune femme vivant dans l'une de ces cités HLM. Le problème, c'est que bien que ce film propose quelques pistes de réflexions intéressantes quant aux scènes de la vie quotidienne, Godard s'arme de la plus grande prétention qui soit et croit nous proposer une étude sociologique. Or, il s'agit davantage d'un bazar cinématographique. Qui n'est en plus pas aidé par une voix chuchotante déblatérant au mieux des inepties, au pire des trucs complètement incompréhensibles. Même Marina Vlady semble se demander ce qu'elle fait là. Qu'a voulu faire Godard ? Allez savoir. Le savait-il lui-même ?
50 ans plus tard, "2 ou 3 choses que je sais d'elle" sonne comme une tentative d'analyse ethnographique d'un monde qui se transforme : banlieue, moeurs, famille. La magie des couleurs, cadrages, décalages, dialogues abscons fonctionne toujours, tant ils restent rares. Sur le fond, le film sonne plus comme une oeuvre résignée, un passage à la maturité et au désenchantement où rien ne vient sublimer la démonstration.
Jean-Luc Godard évoque la prostitution dans "2 ou 3 choses que je sais d'elle", mais il la banalise au point d'en faire un élément constitutif du Paris des années 60. On est ainsi loin du lyrisme de "Pierrot le Fou" : les scènes sont décousues et commentées par une voix off murmurée refusant toute manifestation d'émotion. On a droit à de nombreux témoignages de personnages face caméra, des scènes de la vie quotidienne ou des discussions banales sur la guerre du Vietnam, si bien que le portrait de la société semble objectif et fidèle, alors que le point de vue du cinéaste est omniprésent. Celui-ci se permet de nombreuses audaces, avec des intertitres ou un semblant de collage d’œuvres pop – tout de même moins présent que dans "Pierrot le Fou" –, mais aussi un décalage entre le commentaire et les images. On retiendra surtout la plongée vertigineuse dans une tasse de café ainsi que la mise en scène des prostituées par les clients. Refusant tout naturalisme, Godard effectue néanmoins une analyse très pertinente d'une société de consommation en pleine expansion. Le beau plan final est d'ailleurs représentatif de cette pensée, celle d'un réalisateur qui constate mais refuse de juger.
Sous couvert d’analyse sociologique de la banlieue parisienne (car le « elle » du titre n’est pas le personnage de Marina Vlady, qui ne sert que fil conducteur entre quelques morceaux du film, mais bien l’Ile de France), Jean-Luc Godard s’essaie à des méthodes de narrations expérimentales avec la prétention intellectualiste qui caractérise son œuvre. Mais, alors que le discours se prétend être politiquement engagé, l’insupportable voix-off chuchoté ne fait que déblatérer que des inepties et des lieux communs sur les grands débats des années 60 (explosion du consumérisme, guerre du Viêt-Nam, politique industrielle…) tandis qu’à l’écran défilent des scènes sans rapports les unes avec les autres. Le travail de patchwork scénaristique et de collage d’images de Godard était, avec Deux ou trois choses que je sais d’elle, est encore balbutiant et n’a abouti qu’à un objet cinématographique flou et vide de sens, mais qui marque les prémisses de ce style que le réalisateur ne lâchera plus, sans se soucier de perdre en chemin le soutien du public amateur de la façon qu’avait le cinéma de la Nouvelle Vague de raconter des histoires concrètes.
Non, non, non non et non......... Prétentieux est encore trop faible. Une bonne grosse critique de la société de consommation et de ses travers.... ben voyons comme si on était pour l'injustice....... Si vous aimez les films politisés alors courez, si non, passer votre chemin sans vous retournez ni perdre 2 minutes de votre vie à voir le café tourner dans une tasse....... si si.......
Tu commences le cinéma de Godard avec ce film tu auras deux solutions, le suicide en t'arrachant les yeux, ou cracher un venin de haine a l'égard du réalisateur . Ce "film" est typiquement le genre de truc auquel il faut avoir un minimum de préparation mental au risque ne pas trop comprendre ou l'on a foutu les pieds . Enfin bon quant on a vu le mépris on peut voir ce film sans choc psychologique, mais il faut clairement savoir ce qu'est le cinéma de Godard en regardant ce film .
Ce n'est pas vraiment un film car il n'y à aucun scénario . C'est une succession de plans, de gens qui parlent, de paysages, de scènes en tout genre . Mais tout ceci avec un fond, bien qu'il n'y ait aucun scénario ce film a un très gros fond . Celui de la dénonciation de la société de consommation, de la guerre, de la misère, de la prostitution .
C'est intelligent, bien réalisé, bien écrit, les propos sont bons et la voix off hypnotique dans des plans sans le moindre son . La réalisation offre quelques plans parfait comme celui du café . Comme un gros fuck ce film dénonce, dénonce et ne fait que ça , et oui au final ça manque d'un petit quelque chose quand même .
Un poil prétentieux sur les bords (pour ne pas dire beaucoup), mais surtout le film a vieilli, certains propos sont encore d'actualité mais globalement ça mérite un coup de neuf tout ça . Par exemple lorsque ça parle de la guerre du Vietnam .
Je ne sais pas quel note donner a ce film, c'est une vision de notre société c'est donc intéressant mais c'est finalement très vain et très je pète plus haut que tout le monde .
Difficile de résumer ce film car il n'y a pas vraiment d'histoire ; c'est plutôt un collage de scènes, à l'image du patchwork de l'affiche. Godard a dynamité la narration classique, se livrant ici à une sorte d'essai qui brasse - tous azimuts - des réflexions sur la société française des années 1960 (société de consommation qui aliène l'individu), la politique de la ville, la guerre au Vietnam, le langage et la sémiologie... Cette déconstruction du discours est très moderne, certes, mais aussi confuse, voire hermétique, et prétentieuse dans son peu de souci en matière de communication. Toute cette broderie intello est globalement agaçante, parfois ennuyeuse. Heureusement, la liberté de ton donne aussi quelques moments étonnants et drôles, notamment grâce à Christophe Bourseiller, alors tout jeune. L'entendre raconter un rêve sur le Vietnam du Nord et le Vietnam du Sud, ou disserter sur la camaraderie à l'école, est assez réjouissant.
Avec ce film, Godard aborde un sujet récurrent dans son oeuvre : la prostitution. Mais plutôt que de faire le portrait d'une prostituée, il nous offre la journée d'une femme obligé de vendre son corps. Ce choix scénaristique s'impose par le contexte dans lequel le film à été fait et inspiré par un article sur la prostitution. JLG y retrouve Marina Vlady, ancien amour, qui campe l’héroïne du film. Néanmoins, Godard se perd parfois dans son sujet et, de ce fait, le film accuse parfois des lenteurs. Ce film reste cependant très bon si l'on passe outre ces choix.
Acerbe pamphlet contre la société de consommation (ou de prostitution pour reprendre la comparaison de Godard), «2 Ou 3 Choses Que Je Sais d'Elle» peut pourtant être appréhendé d'une multitude de façons, qu'elles soient sociologique, politique, philosophique, artistique, etc. S'il constitue l'un de ses premiers films « éclatés » (ou fumeux pour ses détracteurs), dans la droite lignée de «Masculin Féminin» il garde pourtant encore bien des éléments qui le rattachent à quelque chose de tangible, ne serait-ce qu'à son cinéma passé. Par où commencer? Peut-être d'abord par le point principal : la société, notre société (du moins celle qui fut la sienne dans les années 60, pas si éloignée de la nôtre, la preuve!). Godard s'interroge en effet sur ce qui lie les gens, sur leurs rapports, mais aussi sur ce qui les meut, sur leurs désirs, leurs aspirations... Et le constat est accablant : n'y a-t-il donc plus que le bien-être matériel et le statut social qui intéresse les hommes et les femmes? Le phénomène n'est pas nouveau, tout comme la prostitution. Seulement de plus en plus il évolue en dépit du bon sens et des réelles nécessités humaines. Il s'agit aussi d'un film sur le bonheur, et donc sur l'amour. L'amour faux et l'amour vrai, qu'est-ce donc? Et puis sur l'art, sur le cinéma qui se filme, sur l'artiste qui fait son autocritique en direct : que faire, que dire, que montrer, comment s'exprimer, comment faire pour dire? On pourra discuter de la réponse apportée par Godard dans son oeuvre, audacieuse mais déstabilisante, voire exaspérante (sans doute le corollaire). Dès «2 Ou 3 Choses..» l'on peut se demander en effet si toutes ces pensées, ces slogans, ces aphorismes, bref ce flot continu de paroles ont leur place au sein du 7e art. Mais l'interaction entre son et images est belle et bien là, dommage qu'elle se fasse parfois aux dépens du pouvoir suggestif des dernières, souvent « réduit » (c'est bien sûr relatif) à un contrepoint du langage parlé. Du pur Godard. [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Une chose est claire dans mon esprit après avoir visionné ce film, je préfère de loin Godard lorsqu'il s'interroge sur la société qui l'entoure, sur le concret, lorsqu'il réfléchit presque à voix haute comme ici. en effet, dans 2 ou 3 choses que je sais d'elle, j'ai la sensation qu'il pénètre beaucoup plus efficacement certaines vérités, qu'il évoque quelque chose, beaucoup plus en tout cas que dans l'abstraction de la théorie politique de La Chinoise de la même année en tout cas.
Lorsqu'il parle de la ville, Godard décrit avec la précision d'ethnologue qu'il revendique ce qui parait put être la pire monstruosité possible, c'est à dire ce parasitage permanent du langage. Par le bruit qui couvre les conversations le montage sonore souligne régulièrement la pensée du cinéaste. Et puis, peu à peu, on passe au questionnement sur les signes du monde, qui nous sollicitent, nous agressent ou nous attirent selon les cas, puis on en vient à l'image elle même et à sa vérité plus ou moins fuyante.
En définitive, ce film soulève plus de questions que de réponses et engage à l'action. "Si l'on me réduit à rien, je pourrais tout reprendre à zéro". C'est peut être là le véritable message de Godard. Tout le film, avec ses ruptures, ses longues conversations interrompues tout à coup, ses évocations pas conclues, ne montre au final que ça: la permanence du chaos même dans la banalité et la normalité étouffante des villes. Filmer et traduire en image la déambulation philosophique et pratique, c'est quelque chose de difficile et très beau quand c'est réussi. Pour moi, c'est le cas ici.
J'ai l'impression d'être devant un Godard tout ce qu'il y a de plus classique et de plus pénible avec lui. Le film possède des moments mais qui sont absolument géniaux (je pense au plan final, à l'introduction, aux voix off) et parfois on se tape des longues scènes qui franchement ne me font ni chaud ni froid, alors ok ça a un sens, mais je pense que Godard n'est jamais plus intéressant que lorsqu'il parle lui de ce qu'il fait, de ce qu'il montre, de ce qu'il dit, de ce qu'il veut dire, lorsqu'il met des personnages (si on excepte la période pré Pierrot le Fou) j'ai l'impression qu'il perd quelque chose à essayer de raconter un semblant d'histoire. C'est un film batard, d'un côté le génie à l'état brut et de l'autre une espèce de chose molle où je ne sais pas trop quoi dire.
Facile pour un spectateur de 2010 de démolir un tel film, mais faut se remettre dans le contexte : époque politisée à l'extrême où la culture baignait dans une sociologie marxisante. ça se voit ici, Godard se dresse, intellectuellement, contre "le grand vilain méchant Kapital et son complice le pouvoir gaulliste". Mai 68 va bientôt arriver...Sur le fond, le discours, bouillie philosophique gauchiste est incroyablement daté et franchement lourdingue. D'ailleurs on décroche sans arrêt. Sur la forme maintenant : film complètement déstructuré, sans queue ni tête, touché parfois, on ne sait trop par quels miracles, par quelques instants de poésie et de grâce précieux : la voix susurrée de Godard, le regard de Marina Vlady (le plus beau du monde, sans doute !), un gros plan sur une tasse de café...
Ce qu'il y a de bien avec Godard, c'est qu'il ne laisse jamais indifférent. Il nous livre ici un film prout-prout, à base de phrases bien souvent sans queue ni tête. Blablabla. C'est chiant et cela n'apporte rien. La forme est en revanche plus intéressante, avec l'alternance de monologues, de scènes du quotidien, d'images sur lesquelles apparaissent les thèmes abordés, de chuchotements du narrateur. Le cadrage sort lui-aussi de l'ordinaire. Pourtant, le résultat est décousu et assez ennuyeux. On ne saisit pas pourquoi on passe d'une séquence à une autre. On ne comprend même pas parfois certains passages à cause de la qualité déplorable de la bande son. Bref, il s'agit pour moi d'un beau bordel qu'on veut nous vendre comme une brillante analyse sociologique.