Stefan Zweig est un écrivain, dramaturge et journaliste autrichien né en 1881 et mort en 1942 à l'âge de 60 ans. Il est notamment connu pour ses romans Amok, La Confusion des sentiments ou La Pitié dangereuse. En tant que Juif, il a dû fuir son pays en 1934 pour échapper à la montée du nazisme.
Très touché par ce que devient son Europe, qu'il considère comme "l'échec d'une civilisation", Stefan Zweig décide de quitter le Vieux Continent en 1936 pour l'Amérique du Sud. À la fin de sa vie, il écrit une célèbre lettre d'adieu avant de se suicider par empoisonnement en 1942 : "Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j’éprouve le besoin de remplir un dernier devoir : adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m’a procuré, ainsi qu’à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j’ai appris à l’aimer davantage et nulle part ailleurs je n’aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l’Europe, s’est détruite elle-même. Mais à soixante ans passés, il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d’errance. Aussi, je pense qu’il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde. Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l’aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux."
C'est le producteur français Denis Poncet qui avait proposé à la réalisatrice Maria Schrader de mettre en scène un film sur Stefan Zweig : "Je me suis particulièrement intéressée aux dernières années de la vie de Stefan Zweig. On peut lire ce passage de sa biographie comme un récit allégorique de l'exil. Il avait échappé à la guerre mais était hanté par elle. Il ne pouvait s’empêcher d'imaginer ce qui se passait à l'autre bout du monde. Cette empathie et cette sensibilité témoignent des qualités humaines qui ont contribué à sa gloire d'écrivain mais causèrent sa perte", explique la cinéaste.
C'est l'acteur autrichien Josef Hader qui prête ses traits au célèbre écrivian Stefan Zweig : "Je voulais trouver un interprète autrichien pour jouer Zweig. Je tenais à ce que la langue maternelle de chaque comédien corresponde à celle du personnage historique qu’il interprète. A partir du moment où il a été question de Josef Hader, je n'ai plus pu imaginer qui que ce soit d’autre. J’aime sa manière de l’incarner. Il a dépassé toutes mes espérances. Ce choix peut surprendre mais Josef est lui-même un auteur, un artiste qui exprime ses positions à travers ses textes. Lui aussi s’expose aux critiques et a une responsabilité en tant que personnalité publique, un statut qu'il partage avec Stefan Zweig. En outre, c’est un acteur formidable qui offre toute son intelligence, sa sensibilité et son exigence à celui qu'il interprète", relate Maria Schrader.