Ils ne sont pas sept, ils sont un tout seul, mais ils sont aussi des centaines. Le mercenaire tout seul, c'est Soane, un jeune wallisien de Nouvelle-Calédonie, très, très costaud. Recruté pour aller jouer en France métropolitaine par Abraham, un agent aux méthodes qu'on qualifiera de mafieuses, Soane brave l'autorité d'un père violent et s'envole vers une nouvelle vie dont il espère beaucoup. Quand il arrive en tongs et sans valise, le club d'Agen, trouvant qu'il y a tromperie sur la marchandise, refuse de l'engager. C'est dans un club d'un moindre niveau, Fumel, qu'il va trouver refuge, un club où il va toucher 400 euros par mois. Sacha Wolff, qui vient du documentaire, nous fait partager la vie difficile de Sacha, confronté au racisme, à l'animosité de wallisiens jouant dans d'autres clubs, à la tentation du dopage mais aussi à l'amour de Coralie. Il a tenu à faire jouer de véritables rugbymen, on rencontre même un pilier international argentin et le vice-président du club de Fumel joue son propre rôle. Le fait que ce mercenaire soit wallisien de Nouvelle-Calédonie apporte un plus à un film qui a déjà pas mal de qualités : une partie du film a été tourné en Nouvelle-Calédonie et les rapports difficiles entre Sloane et son père sont peints avec beaucoup de vérité. Sloane est le mercenaire du film, mais il y en a des centaines d'autres dans le rugby hexagonal, d'autres joueurs venant du Pacifique, des géorgiens, des argentins, ... . On retrouve le même phénomène dans le football, cette fois-ci surtout avec des joueurs africains : beaucoup d'appelés et peu d'élus ! Il est bon d'insister sur le fait que ce film est susceptible d'intéresser tous les cinéphiles, même celles et ceux pour qui le rugby ne présente aucun intérêt.