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Laurent C.
256 abonnés
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3,5
Publiée le 10 octobre 2016
Ils sont rares, les films, à évoquer le rugby et surtout les contrées lointaines de Wallis et Futuna. C'est tout le projet de "Mercenaire" qui raconte l'exil d'un jeune-homme, malgré les pressions de son père, en métropole, exil qui s'apparente à une sorte de marché de bétails immonde, à coup de kilos sur la balance, de muscles et d'intérêts sportifs. En cela, "Mercenaire" fait preuve d'une grande originalité. Le réalisateur quitte le reportage pour la fiction, mais l'œil sociologique demeure, particulièrement lorsqu'il regarde les traditions des peuples dans l'hémisphère sud. Les acteurs sont a priori tous des non professionnels, rappelant la trempe d'un Bruno Dumont, tant on croit à ces personnages. De facture assez classique s'agissant d'un film sur le sport, "Mercenaire" montre avec brio la pression psychologique qui s'exerce sur ces jeunes sportifs dans l'univers argentier, sinon ultra-libéral, de la compétition. L'intrigue policière n'est pas forcément ce que le réalisateur traite le mieux, mais il est demeure difficile de résister à la détresse et à la détermination de ce jeune-homme qui accomplit une sorte d'éducation sentimentale et sociale en France. On pense au film de Teddy Lussi-modeste, "Jimmy Rivière" dans la façon que le réalisateur a de regarder les minorités sociales et d'engager une réflexion sur les enjeux interculturels dans notre société contemporaine. Mais la comparaison s'arrête là. Le film n'a pas la fougue de celle de Teddy Lussi-Modeste dont on attend d'ailleurs le retour. "Mercenaire" est donc une œuvre honnête, ambitieuse et généreuse.
Un film qui m'a touché de part l'histoire de ce jeune homme qui quitte nouméa pour aller tenter sa chance en Métropole dans le Rugby ainsi que par la personnalité de l'acteur qui est un vrai joueur et de son jeu tout en sincérité. On y voit l'envers du décor de ce sport que je ne connais pas avec ses failles (dopages, difficultés de trésorerie ...) C'est un sujet très peu traité au cinéma cela est bien dommage.
Film réaliste sur le monde du rugby mais pas aussi intense que ce à quoi je m'attendais. Ça n'empêche pas le film d'être plus que recommandable notamment grâce à une chouette interprétation et une mise en scène simple mais qui tient la route. Ça manque juste d'un peu de proximité avec le personnage. On regarde donc ce jeune joueur des îles parti tenter sa chance en métropole et qui va devoir se faire sa place et se débrouiller seul après avoir les frais des requins du milieu prêts à tout pour se faire du pèze.... mais on suit le parcours difficile du sportif sans vraiment ressentir son désarroi - il y a tjrs une petite distance gênante qui m'a empêché de m'attacher un minimum à ce personnage et à ce qui lui arrive. Dommage de côté là.... Mais le film reste malgré tout plus que recommandable pour son coté réaliste et crédible.
Un film qui dénonce le statut des jeunes immigrés qui viennent en France dans l'espoir de devenir une vedette sportive, avec un agent rapace qui veut gagner de l'argent dans un contrat avec un grand club. Dans le cas présent, l'histoire de ce jeune de Wallis qui fait le voyage pour devenir pilier de rugby est assez triste finalement. Les dialogues ne sont pas très bons, dommage.
Au delà de cette vision du sport moderne cette belle réussite nous raconte l'histoire d'un drame familiale et d'un parcours initiatique. Autant prévenir certaines scènes sont très dures mais Soane trouvera son chemin malgré ses erreurs, les embûches, et le choc culturel. Car ce film est aussi l'occasion de nous faire découvrir un peu la culture de ces îles du Pacifique, qui est très différente de la nôtre. Le haka final est très émouvant.
Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2016, Mercenaire raconte l’histoire de Soane, jeune Wallisien de Nouvelle-Calédonie qui brave l’autorité de son père et donc de sa culture pour partir jouer au rugby en métropole. Pour atteindre cette liberté, le mercenaire va devoir arpenter une odyssée violente au travers d’épreuves qu’il devra affronter seul. Sacha Wolff livre un film bouleversant. Nous qui pensions le jeune Toki Pilioko trop faible face à l’envergure de l’histoire, nous le découvrons se construire au fur et à mesure des coups et des échecs qu’il rencontre. Mais faut-il obligatoirement être seul pour être indépendant dans ses choix ? Sacha Wolff a réalisé de nombreux documentaires et pour sa première fiction, il sème le doute en employant des acteurs non professionnels. Cette frontière effacée dérange car on se demande alors quel en est l’objectif. Face à un scénario si poignant, on regrette que le réalisateur n’est pas assumé pleinement le fait d’être dans une allégorie. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44
En voilà une jolie découverte. Mercenaire dépeint les dérives du rugby pro en nous montrant l’itinéraire d’un Walisien arraché à son île pour jouer dans un tout petit club pour des clopinettes. C’est brillamment mis en scène (c’est la première fois que je vois des scènes de rugby à peu près crédibles dans un film) il a un côté intimiste qui nous plonge au côté de son personnage principal et en fait une personne que l’on apprend à connaître. Dans ce rôle on découvre le jeune Toki Pilioko, une vraie révélation, faisant cohabiter sa présence physique avec une pudeur qui transparaît à l’écran il arrive à rendre très touchant un rôle déjà très bien écrit. C’est très simple et c’est aussi très beau.
La bande-annonce de « Mercenaire » est de celles qui mettent l’eau à la bouche. Car ce premier film d’un réalisateur fraîchement émoulu de la Femis traite de deux sujets rarement vus sur grand écran. Le premier : les Wallisiens, ces Français d’outre-Pacifique, leurs tatouages, leur langue doucement chantante, leurs rites mâtinés de christianisme. Le second : le rugby – un sport rarement sinon jamais filmé au cinéma – ses ambiances viriles et ses petites magouilles.
« Mercenaire » raconte l’histoire d’un jeune joueur de rugby wallisien recruté par un club de rugby du Lot-et-Garonne. « Comme un lion », qui suivait un jeune joueur de football sénégalais recruté en France, entretient une fausse ressemblance avec « Mercenaire ». Le film de Samuel Collardey dénonçait un nouvel esclavagisme. Tel n’est pas le propos de celui de Sacha Wolff, même si son titre, réducteur, souligne cet aspect des choses.
« Mercenaire » a de plus grandes ambitions. C’est un documentaire quasi anthropologique sur une communauté en situation postcoloniale. C’est une chronique du racisme ordinaire qui frappe un étranger dans une petite ville de province. C’est une tragédie grecque sur l’amour monstrueux d’un père pour un fils qu’il refuse de perdre.
C’est beaucoup pour un seul film. Et c’est trop pour les épaules – pourtant tout sauf frêles – de l’acteur principal, le jeune Toki Pilokio, qui peine à endosser un rôle trop grand pour lui.
Un jeune wallisien est recruté pour jouer au rugby en France métropolitaine contre l'avis de son père. Rapidement refusé à sa descente d'avion, il va essayer de se débrouiller pour rester malgré le fait qu'il soit livré presque entièrement à lui-même. Sur fond de rugby, ce film dresse surtout le portrait d'un homme livré à lui-même dans un cadre qui lui est inconnu avec l'impossibilité de retourner chez lui. A travers ce qu'il traverse, le fait de grandir et la manière dont il s'accomplit est justement développé.
Mercenaire propose de remonter aux fondements de la société wallisienne en adoptant le motif de la boucle : un jeune homme quitte son foyer et la violence qui le caractérise pour renaître en France mais, parce qu’il y trouve une violence similaire – l’équipe de baseball est définie comme une famille, et les joueurs comme des frères –, doit revenir au pays, mourir et renaître en implorant son père avant de lui succéder. Soane est sans le savoir porteur de la violence qu’il fuit, gravée en lui par des tatouages qui le raccordent à son histoire familiale, à son hérédité ; ses altercations se transforment en scènes de boucherie alors que son visage à lui paraît doux et posé, celui d’un gros nounours. C’est cette tension entre apparence physique et rage intérieure que le long métrage de Sacha Wolff capte le mieux, aidé en cela par la prestation de l’acteur principal, Toki Pilioko, tout simplement excellent. Mais le propos ne saurait combler la faiblesse d’une mise en scène qui manque de force : constamment prise entre deux eaux, elle aimerait se faire documentaire et esthétique à la fois, débouche donc sur une bipolarité malheureuse parce que figée. Nous avons l’impression que la caméra ne sait pas quoi faire de son personnage : impressionnée par son corps, fascinée peut-être par sa carrure, elle le contraint à l’immobilisme et à la lourdeur, sans incarner à son tour son dilemme, soit la lutte entre l’emprise d’une violence écrite et la libération que confèrent temporairement les paradis illusoires – la France, la nouvelle équipe, la romance amoureuse qui devient mariage. En résulte un film inégal et anecdotique qui a toutefois deux mérites : celui de révéler un acteur, celui de représenter une culture trop absente de nos écrans de cinéma.
Mercenaire est un film que je redoutais un peu (de part ses longueurs et son thème un peu particulier) et bien je me suis fait du mouron pour rien car j'ai vraiment beaucoup aimé !! Quelle prestation de ce jeune acteur amateur !! Quel charisme, quelle présence !! La scène du Haka dans les vestiaires m'a donné des frissons et rien que pour ça je ne regrette pas d'avoir vu ce film !! C'est dur, tendre et réaliste (surtout les scène sur le milieu du sport) et on apprend énormément sur la culture des îles et c'est très enrichissant !! Un film hors norme à voir absolument !
Il y a dans ce film une dimension quasi anthropologique, mythologique également, sociétale aussi. Le rugby est un sport d'hommes. Les femmes sont d'ailleurs rares dans ce film. Les wallisiennes chantent. Leurs chants emportent toute la communauté, ils font lien entre passé et avenir en se déroulant dans un présent. L'affrontement père-fils reflète une sorte de parcours initiatique. Le devenir homme oblige Soan à partir loin contre l'avis de son père. D'une île lointaine du Pacifique, Soan se retrouve au coeur du sud-ouest de la France. Nous effectuons alors une autre immersion dans le monde du sport associatif semi professionnel. C'est d'ethnologie sportive, dont il est alors question. Le dopage est une donnée incontournable. Ce qui est remarquable dans le personnage de Soan, c'est qu'il peut passer d'une voix quasi enfantine à une voix gutturale lorsqu'il profère des hakas. Il est d'une douceur infinie et d'un grand respect pour l'élue de son coeur, qui, elle ne se respecte pas. On ignore son histoire et ce qui la/l'a conduit(e) à se laisser approcher par tous les hommes. C'est l'annonce du sexe féminin de l'enfant qu'elle porte, qui nous laisse entrevoir une histoire pas simple. Parfois, chez les héros de ce film, les vomissements viennent en place de l'indicible. "Mercenaire" est un bon voyage cinématographique vers des contrées peu explorées.