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Un visiteur
3,5
Publiée le 16 octobre 2016
J'aime le cinéma et j'aime le rugby. Et bien ce film me fera voir ces "mercenaires" et le rugby différemment desormais. De la fraicheur, un regard nouveau.Un angle de vue différent, tout ce que j'aime, etre surpris. Même s'il y a quelques imperfections, le film se tient de bout en bout. Et les acteurs sont tres justes. Plus juste que nos stars "bancable" car ils amènent un peu de leur vie dans les personnages. Mention spéciale au pilier du film, tout en douceur et force!
Le film de Sacha Wolff nous montre un aspect de l’envers du décor dans le rugby. Il nous montre que les joueurs venus du Pacifique (Wallis-et-Futuna ou la Nouvelle –Calédonie) sont à ce sport ce que les joueurs africains sont au foot : de la main-d’œuvre à bas coût que des agents véreux envoient en métropole contre de juteuses rétributions et qui arrivés en France sont soumis au bon vouloir des directeurs de clubs, quand ils ne sont tout bonnement pas obligés de rentrer au pays les poches vides. L’histoire de Soane suit donc ce schéma de joueur au physique impressionnant envoyé dans l’hexagone pour servir de chair à canon dans un club de troisième division pour un salaire de misère. Racisme, dopage, travail au noir, tous les travers de la professionnalisation de ce sport sont présents. Au milieu se dresse la personnalité attachante de Soane, qui fait face et malgré les nombreuses avanies ne lâche pas son rêve de percer dans le rugby et de fonder une famille pour prouver à son père qu’il a eu raison de partir. Une intrigue touchante qui a aussi l’avantage de nous rappeler que dans le Pacifique des îles confettis sont aussi des bouts de France et que ces citoyens de l’autre bout du monde sont aussi des Français à part entière et non des étrangers du Tiers Monde ou des citoyens de seconde zone. Un long-métrage passionnant qui sur des sujets assez inédits au cinéma construit une intrigue solide qui sans en faire un chef-d’œuvre en fait tout de même un film remarquable. A voir sans hésitation.
Plutôt dans l'empathie, ce parcours initiatique vers l'âge adulte et la maturité professionnelle dans le milieu du rugby manque réellement de poigne et mise beaucoup trop sur son jeune talent qui joue bien le gros nounours mais ne retient pas notre attention. Pour ce qui est du sport et du social, le discours porte haut.
Un récit initiatique intéressant, servi par des comédiens attachants, mais qui ne décolle jamais, le scénario peinant aussi à trouver un épilogue réellement crédible. Toutefois, avec lucidité, la représentation des petits clubs de rugby avec leurs magouilles et leurs trafics intraveineux nous rappelle que l'univers du sport ne permet plus d'accomplir les rêves innocents.
Même si je n'ai pas totalement adhéré à la vision parfois un peu trop caricaturale (ex: les dirigeants) qu'a portée Sacha Wolff sur le milieu semi-pro de notre rugby à XV, je reconnais avoir été secoué par l'émouvant parcours initiatique qu'aura du subir notre “mercenaire” wallisien, alias Soane - le héro - pour sortir de sa médiocre condition d'expatrié wallisien ayant émigré à Nouméa. Et tenter de prouver à son père (violent, alcoolo, incapable d'exprimer son amour à son fils) qu'il a fait le bon choix. Et quel choix : il accepte l'offre d'un club de la métropole (Agen je crois ... mais peu importe !) négociée via des recruteurs locaux wallisiens aux pratiques mafieuses. Le prix à payer est lourd : son départ s'organise sur fond de rupture totale avec son père. A l'arrivée dans le sud-ouest, la déconvenue est brutale. L'agent du club recruteur le refuse .. pas assez lourd ! 120 kg au lieu des 140 kg promis et attendus. L'opportunité de rebondir (quoique ..) et de jouer (dans un club semi-pro, à Fumel .. club sans envergure et mal géré) lui est offerte grâce à un natif installé localement dont il a eu les coordonnées avant de partir. A partir de là, on suit le parcours d'une intégration difficile voire impossible tant le jeune wallisien n'est considéré qu'à l'aune de sa masse et de ses muscles (accessoirement, il fera des extras > videur dans la boîte d'un des responsables du club), de sa capacité à respecter les consignes (démolir tel ou tel joueur d'en face), de son absence de rébellion (on lui fait ingurgiter des pilules douteuses - stéroïdes a priori). Il reste, au sein du club, et dans le regard des autres, le "primitif" venu des îles. Ses seuls "amis" sont eux-mêmes des (joueurs) émigrés. Je le redis, c’est émouvant ... J'ai été impressionné par la force de la séquence finale (je n'en dis pas plus) !
Soane, un jeune wallisien (Wallis et Futuna), joue au Rugby et un recruteur va se jouer de lui ! Mais le tendre se fera dur et grandira; je résume.
Il y a un marché -et une mafia !- dans le recrutement des jeunes sportifs, auxquels bien évidemment on fait miroiter « fortune » à sortir de la misère parents et famille.
Le jeune réalisateur Sacha Wolff montre cela très bien et sans excès, ni la fioriture de scènes démonstratives. Son premier long métrage est resté confidentiel, gageons qu’avec le doux dur et dense « Mercenaire » son audience va gagner quelque peu.
Soane est interprété en douceur tenace par Toki Pilioko, 21 ans, dont c’est le premier film, et, si quelques réalisateurs ont de l’imagination, d’autres devraient suivre, tant l’acteur impose une présence.
A ses côtés -elle campe « la-pov’fille-qui-couche »- Iliana Zabeth est très convaincante en Coralie, un peu déboussolée par ce bon gros qui l’aime. On avait pu la voir dans « Les Cowboys » ou « L’Apollonide », on la reverra.
Le Rugby enfin, puisque c’est de cela que « Mercenaire » parle : de gars des 4 coins du Monde qui viennent jouer en Europe afin de gagner quelque argent et faire vivre leurs familles.
Le Rugby de « Mercenaire » est un rugby de tous les combats (terrain, contrats, triche). Il y est filmé ici au plus près, au cœur de la mêlée, où Soane est pilier droit. Le Rugby est sans doute -parmi les sports- la plus juste métaphore de la vie !
être collectif: tout tient à la passe être solidaire: mêlée, on pousse ensemble avancer avec handicap : la passe se fait en arrière pour progresser dépasser ses « faiblesses » : en touche on fait sauter les Gros* enfin la ligne à ne pas dépasser y est érigée en règle. Le film nous montre bien cela, soutenu par une bande-son originale.
*: communément et affectueusement, on appelle ainsi le Pack des avants.
Avec un sujet rarement traité dans le cinéma français, Mercenaire se distingue de la masse grâce à une réalisation racée, une interprétation de grande tenue et une volonté de dépasser les clichés pour plonger au cœur d’un monde finalement assez méconnu, à savoir le trafic de Wallisiens qui servent à alimenter les clubs de rugby en chair fraîche. La greffe avec la métropole se fait généralement très mal et cela est parfaitement démontré ici, même si on ne peut pas généraliser. L’histoire est plutôt poignante, notamment lorsqu’il s’agit d’évoquer les relations familiales tendues dans des populations au mode de vie rude. Vraiment passionnant.
Toki Pilioko est incroyable dans son rôle. L'histoire est originale et les images sont belles. Il faut le voir, pour le sport, pour le cinema pour Soane.
J'ai mis trois étoiles car le sujet est vraiment très intéressant et le début du film laisse entrevoir un grand film; malheureusement le traitement est caricatural et la déception est grande.
Je suis allé voir Mercenaire avec quelques appréhensions; le titre, l'affiche et le synopsis semblait refléter un univers violent, un univers, un univers de mec ! Mais non ! Soane est d'une tendresse comme on n'en voit plus, ses 120 kilos de douceur nous fait totalement craquer. Quelle belle surprise ! Les acteurs, bien que non-professionnels, sont très bons; les images sont magnifiques et le scénario est digne d'une épopée grecque.
Encore un film qui commence de manière très prometteuse mais qui s'achève de manière décevante. On est d'autant plus intéressé, durant la première moitié du film, qu'on découvre une communauté inédite, me semble-t-il, au cinéma, celle des Wallisiens ayant quitté leur île pour s'implanter en Nouvelle-Calédonie. Soane, l'un d'eux, malgré l'hostilité très brutale de son père, décide d'accepter un marchandage le concernant. Le voilà donc envoyé en France métropolitaine pour intégrer un club de rugby. Mais, en fin de compte, il doit se contenter d'échouer dans un club de deuxième zone et de faire le vigile à l'entrée d'une boîte de nuit. Il tombe très amoureux d'une "supportrice" des rugbymen mais doit supporter moqueries et brimades de toutes sortes. Il accepte tout avec calme jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Eclate alors sa colère en même temps que son haka! Regrettable. Que nous dit ce film? Que, pour s'en sortir, il faut nécessairement passer par la violence? Ou même qu'il faut que Soane fasse surgir de ses entrailles les instincts primitifs qui y étaient assoupis? Cela me laisse pour le moins perplexe. 7/10
Très bonne surprise que ce "Mercenaire" dont je n'attendais pas grand-chose étant donné mon peu d'appétence pour le rugby. Pas grave, ce sport ne constitue que la toile de fond de ce drame ô combien puissant et prenant ! Difficile en effet de ne pas s'émouvoir du sort de ce jeune wallisien, renié par son père et "exilé" dans un pays ne répondant pas à ses attentes. Il faut dire aussi que le film est parfaitement porté par son jeune protagoniste pourtant amateur et par une réalisation solide. Film à la fois dur et tendre, riche en émotions et aux thématiques intelligemment traitées. L'occasion aussi de plonger dans le monde du rugby (et ses travers) et la culture polynésienne. Je recommande vivement !
Le récit initiatique brutal d’un jeune wallisien sur le thème du déracinement dans les coulisses du monde du rugby fédéral. Malgré quelques maladresses scénaristiques, un film réaliste et émouvant.
Ils sont rares, les films, à évoquer le rugby et surtout les contrées lointaines de Wallis et Futuna. C'est tout le projet de "Mercenaire" qui raconte l'exil d'un jeune-homme, malgré les pressions de son père, en métropole, exil qui s'apparente à une sorte de marché de bétails immonde, à coup de kilos sur la balance, de muscles et d'intérêts sportifs. En cela, "Mercenaire" fait preuve d'une grande originalité. Le réalisateur quitte le reportage pour la fiction, mais l'œil sociologique demeure, particulièrement lorsqu'il regarde les traditions des peuples dans l'hémisphère sud. Les acteurs sont a priori tous des non professionnels, rappelant la trempe d'un Bruno Dumont, tant on croit à ces personnages. De facture assez classique s'agissant d'un film sur le sport, "Mercenaire" montre avec brio la pression psychologique qui s'exerce sur ces jeunes sportifs dans l'univers argentier, sinon ultra-libéral, de la compétition. L'intrigue policière n'est pas forcément ce que le réalisateur traite le mieux, mais il est demeure difficile de résister à la détresse et à la détermination de ce jeune-homme qui accomplit une sorte d'éducation sentimentale et sociale en France. On pense au film de Teddy Lussi-modeste, "Jimmy Rivière" dans la façon que le réalisateur a de regarder les minorités sociales et d'engager une réflexion sur les enjeux interculturels dans notre société contemporaine. Mais la comparaison s'arrête là. Le film n'a pas la fougue de celle de Teddy Lussi-Modeste dont on attend d'ailleurs le retour. "Mercenaire" est donc une œuvre honnête, ambitieuse et généreuse.