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    Que viva Eisenstein !
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Que viva Eisenstein !" et de son tournage !

    Genèse du projet

    A l'origine, Que viva Eisenstein ! ne devait pas être un long-métrage de fiction mais un documentaire. Peter Greenaway, grand amateur du cinéaste soviétique, a finalement décidé de privilégier la piste de la fiction mais en gardant quelques ressorts du documentaire puisque le film inclut différents documents de ce dernier comme des photographies, des images d'archives ainsi que des extraits de certains de ses films.

    Un cinéaste admiratif

    Sujet principal de Que viva Eisenstein !, Sergueï Eisenstein figure en bonne place au rang du panthéon cinéphilique de Peter Greenaway. Le cinéaste britannique a découvert le réalisateur britannique il y a plus de quarante ans et ce fut alors comme une révélation : "J'ai découvert Eisenstein par hasard, à 17 ans, en 1959, dans un cinéma de l'East End de Londres, 11 ans après sa mort à l'âge de 50 ans. J'ai été fasciné par La Grève, un film qu'il a réalisé alors qu'il n'avait que 27 ans. Je n'avais encore jamais vu de film datant des prémices du cinéma véhiculer un contenu aussi sérieux. A côté, les films américains avaient un côté tape-à-l'oeil et sentimental, les allemands étaient extravagants et invraisemblables, et les français trop égocentriques et littéraires. A l'inverse, le cinéma d'Eisenstein était porteur d'un vrai message, transmis de façon réfléchie et rapide, avec une véritable intelligence cinématographique."

    Un long travail de documentation

    L'oeuvre d'Eisenstein occupe une place très particulière dans la vie de Peter Greenaway. Ce dernier est plus qu'un simple passionné du cinéaste soviétique, c'est un véritable spécialiste. Au fil du temps, le réalisateur britannique a lu tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à Eisenstein mais s'est également déplacé sur les différents lieux de tournage de ses films, que ce soit à Odessa ou Saint-Pétersbourg ainsi qu'à Alma Alta au Kazahstan, lieu de l'exil forcé de ce dernier. En outre, Peter Greenaway a également organisé une exposition de peintures à Londres intitulée "Eisenstein at the Winter Palace".

    Un film inachevé

    Le titre du film de Peter Greenaway rend hommage à un film éponyme réalisé par Sergueï Eisenstein en 1931. Ce long-métrage est resté inachevé notamment à cause d'une post-production chaotique et des prises de vues du Mexique éparpillées à travers le monde après son départ du pays. En outre, l'irascibilité du cinéaste ainsi que son goût de la provocation à cause d'une affaire de dessins érotiques placés dans sa valise n'ont pas aidé le film et n'ont fait que contribuer davantage à son échec.

    Trouver le bon acteur

    Pour le rôle d'Eisenstein, Peter Greenaway cherchait un acteur capable de se donner sans retenue. En effet, le cinéaste britannique exigeait un certain niveau d'intensité du comédien qui allait incarner le réalisateur soviétique : "Je cherchais un acteur prêt à me confier temporairement son coeur, son âme, son esprit, son corps et sa queue pour dresser le portrait d'un homme on ne peut plus humain, mis à nu, aussi bien émotionnellement que physiquement - vomi, merde, pleurs, baise, sueur et hurlements compris. Il n'a jamais été question de tourner une hagiographie. Avec un peu de chance, le film serait un portrait cinématographique réaliste de dix jours dans la vie d'un des géants du cinéma, mais toute génuflexion admirative était formellement exclue."

    La perle rare

    Venu du théâtre, Elmer Bäck est la véritable révélation du film dans le rôle d'Eisenstein. Ce n'est qu'au terme d'un long processus de recherches intensives que Peter Greenaway a réussi à mettre la main sur cet acteur finlandais. Le réalisateur déclare à son sujet : "Il avait trimé des heures durant dans les salles de répétition du théâtre radical non subventionné de Berlin, il connaissait bien toutes les vicissitudes et le dénuement de la vie théâtrale. Son élocution était naturellement prometteuse, mais il m'a ensuite montré un accent russe qui a achevé de me convaincre, même si je ne pouvais pas garantir que cet accent serait considéré comme authentique à Saint-Pétersbourg ou Vladivostock. Après tout, il y existe de multiples accents en Russie, et Einsenstein venait de Riga, en Lettonie, où apparemment il a parlé exclusivement allemand jusqu'à l'âge de cinq ans. Elmer Bäck était vraiment convaincant en Eisenstein."

    Une esthétique particulière

    Le film de Peter Greenaway est un habile mélange d'effets spéciaux et de ce que l'on pourrait qualifier de "bricolage". Le réalisateur qui a vraiment tourné à Guanajuato, ville où Eisenstein s'était réellement rendu, a développé avec son film toute une esthétique en rapport avec ce site très photogénique et visuel. Peter Greenaway a notamment souhaité jouer avec les attentes des spectateurs en faisant croire à la présence d'effets spéciaux lorsqu'il n'y en avait pas et inversement, en éliminer lorsque cela était trop prévisible.

    Une sélection à Berlin

    Une fois n'est pas coutume, Peter Greenaway a eu les honneurs d'un festival de cinéma des plus prestigieux pour présenter en exclusivité son dernier film puisque Que viva Eisenstein ! a concouru en sélection officielle lors de la dernière édition du Festival de Berlin.

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