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    El Club
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    alain-92
    alain-92

    318 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 décembre 2015
    Un scénario parfaitement écrit et documenté met en avant l'hypocrisie des dignitaires de l'Église catholique face à ses représentants. Ici, au Chili. Sous la surveillance d'une "religieuse" bienveillante, des anciens prêtres, coupables du pire, semblent se plier au règlement imposé, tout en se livrant à la lucrative course de lévriers. La photographie est noyée dans une brume permanente. Elle n'en sert que mieux le propos. Il en va de même pour la bande son d'Arvo Pärt, associée aux musiques sacrées de Bach. Les silences sont pesants, les dialogues tout autant. L'ensemble du casting est remarquable. Pablo Larraín réussit, avec un incroyable brio de captiver l'attention en dépit de l'horreur du propos. Grand prix du Jury à la Berlinale 2015, le film est nommé pour les prochains Golden Globes. El Club serait en lice pour représenter le Chili aux Oscars 2016. "Je crois aux choix responsables de chacun, que la lumière peut succéder aux ténèbres. C’est un film sur la liberté de conscience", a déclaré Pablo Larraín en réalisant ce long-métrage dérangeant, courageux et parfaitement réussi.
     Kurosawa
    Kurosawa

    585 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 novembre 2015
    Après le solaire et très réussi "No", Pablo Larrain signe un film plus sombre et plus grinçant avec "El Club", prenant la forme d'un réquisitoire contre les prêtres pédophiles et l'hypocrisie de l'Eglise. Ce discours-là est en fait très vite annoncé (dans les vingt premières minutes) et ne cesse d'être rabâché par des dialogues lourdement explicites. Mais le plus embarrassant réside dans le fait que Larrain pense développer son propos en dévoilant progressivement de nouvelles informations relatives aux personnages. Ce qui est dit par exemple du Père Vidal ou de la Mère Monica est plus un moyen de leur donner une certaine épaisseur que d'approfondir le discours, dont on connaît les grandes lignes grâce aux médias et autres reportages. Le film se suit néanmoins sans réel ennui, surtout parce que sa mise en scène retranscrit une atmosphère poisseuse et dérangeante à travers un travail étonnant sur le son (thème musical mystérieux, ampleur disproportionnée des voix des personnages) et sur l'image avec une multiplicité de plans en contre-jour, le plus souvent dans une météo peu favorable, et un goût prononcé pour des gros plans aussi imprévisibles qu'angoissants. Un film qui sort largement des sentiers battus, à la réalisation originale et judicieuse mais qui manque de consistance dans son fond.
    islander29
    islander29

    864 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 novembre 2015
    Un film chilien cru et sans concession.....Attention au vocabulaire très expressif voire choquant....En gros un vagabond , ancienne victime de curés, vient hanter ses bourreaux...Le film montre les dégâts psychologiques, tandis que les retraités moroses font des paris de lévriers pour agrémenter leurs journées......On reprochera à l'image un léger voile brumeux par moments, mais souvent les paysages caressées par le spleen sont très expressifs....Le film clairement vise le clergé chilien et ses exactions morales....IL le fait de façon à remuer, ou plutôt déranger le spectateur.....Le trait est fort, mais l'on est en droit de se poser les justes question concernant les victimes.....La fin est très subtile et aura de quoi décontenancer le spectateur.....A voir que l'on soit concerner par le sujet ou pas, la subtilité et la grossièreté du film en font un plaidoyer efficace et plus que sensible....
    poet75
    poet75

    272 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 21 novembre 2015
    En fait de club, on a affaire à une maison isolée du Chili dans laquelle vivent des prêtres dévoyés. Ils sont censés vivre de prières et de pénitence, mais s'adonnent aussi à leur passe-temps favori, les courses de lévriers. Cela paraît quelque peu étrange, mais pourquoi pas? Le réalisateur traite ce sujet délicat avec intelligence et mesure pendant une bonne première moitié du film. La communauté des prêtres est harcelée par un homme qui crie sa souffrance car il a été la victime d'un prêtre pédophile. Quelqu'un est envoyé sur place pour enquêter et éventuellement fermer cette maison. Il y a quand même déjà une présence étrange et assez invraisemblable, la maison étant régie par une ex-religieuse. Si elle a quitté la vie religieuse, on se demande bien ce qu'elle fait là. Mais le film bascule dans l'invraisemblance surtout dans ses scènes finales. Se suivent alors deux séquences: l'une pendant laquelle on assiste médusé à des actes de violence abjecte et la suivante où l'on accueille au sein de la communauté l'homme dont on voulait se débarrasser. Cela m'a laissé complètement interloqué. Je me demande bien comment un film au scénario aussi peu convaincant a pu obtenir un ours d'argent au festival de Berlin... 4/10
    Cinemaniakmontreal
    Cinemaniakmontreal

    20 abonnés 103 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 février 2016
    Gagnant de l’Ours d’Argent au 65e Festival de Berlin, El Club de Pablo Larrain, l’un des réalisateurs chilien les plus renommé, nous plonge de manière à la fois latente et brutale dans un univers religieux où le passé pédophile hante chacun des personnages. ♥♥♥½

    Un conseiller de crise est envoyé par l’Église catholique dans une petite ville de bord de mer du Chili où les prêtres et les religieuses disgraciés, soupçonnés de crimes allant de la maltraitance des enfants au drame familial, vivent isolées, après qu’un incident se soit produit. Ils devront faire face à leur passé et apprendre à vivre avec cet inconnu, ce conseille qui bouleverse leur quotidien tranquille en grattant les plaies temporairement refermées.
    El Club, un passé trouble qui veut faire surface.

    El Club est un film qui aborde de manière frontale les drames pédophiles dans le milieu religieux. La présentation de ces personnages au passé trouble est faite avec humaniste mais jamais sans nuances. Pablo Larrain caresse à la fois l’espoir d’une guérison, ou à la rigueur, d’une amélioration de l’état psychologique de ses personnages. Or, il touche aussi à leur peine, à leur remords ainsi qu’à leur impossibilité de revenir en arrière. On découvre rapidement le quotidien de ces anciens prêtres, entre prières et repas, mais l’espoir d’une reconnexion avec le monde se fait par l’entremise d’un chien de course qu’ils entrainent. Et ce chien, mis à part le symbole de reconstruction qu’il incarne, joue un rôle important dans la narrativité du film et nous emmène lentement dans les zones extrêmement sombres dans lesquels le film se conclue.

    Pablo Larrain fait de El Club un film d’une intensité incroyable. Sujet fort et d’actualité (l’opération Malaise et l’affaire Claude Jutras), mise en scène sobre et symétrique, image brumeuse et dense comme le passé des personnages, ce dernier opus du réalisateur chilien à de quoi ravir par sa puissance et sa maîtrise. Du grand art!
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    754 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 1 avril 2017
    Je me suis laisser tenter par "El Club", car ce n'est souvent que passe à la télé des films en provenance du Chili. Et si nous avons le droit à une très bonne interprétation du casting, pour le reste ce n'est franchement pas fameux. Le scénario ne propose pas grand-chose de très convaincant, la mise en scène est beaucoup trop lente et il y a en plus la présence de dialogues qui ne sonnent pas tout a fait juste. Bref, j'ai pas pris beaucoup de plaisir à visionner ce drame chilien qui s'impose comme une petite déception.
    Fritz L
    Fritz L

    184 abonnés 767 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 janvier 2016
    Souvent dans les cauchemars, la vision générale est comme déformée, entachée d’un halo, et donne l’impression d’être plongé dans cette univers horrifique sans y être tout à fait pour autant. C’est ce procédé que choisit Pablo Larrain pour attiser le malaise, et démultiplier le traumatisme provoqué par « El club », véritable diatribe mystico-intellectuelle au service d’une parabole virulente contre un pays qui n’en finit pas de panser les meurtrissures d’un passé terrible.

    Au suicide du nouvel arrivant, la paisible maison d’accueil de prêtres mis aux rebuts, va être bouleversée par l’arrivée du père Garcia, venu enquêter sur cette mort suspecte. Si le prisme retenu est celui de la religion, très prégnante au Chili, les comportements décrits dépassent ce seul cadre et visent plus haut.

    Pablo Larrain, choisit les ressorts de la tragédie antique pour illustrer son propos. Il se compose d’un chœur et de son chef (les quatre prêtres résidents et une sœur) véritables stigmates de la société sous la dictature de Pinochet (atteintes aux droits de l’homme, corruption, clergé dépravé et ce que l’on ose imaginer encore). La sœur qui les encadre semble représenter la clémence, en opposition avec le père Garcia, figure de la nouvelle église et bras armé de la justice. C’est le messager, en la personne de Sandokan (victime d’actes pédophiles par des prêtres) qui viendra bouleverser en sens contraire les faits, semer le trouble, réveiller les vieux démons, renversant un à un le statut de chacun.

    Il y a bien longtemps qu’un film aussi engagé n’avait pas atteint ce niveau de perfection, sur la durée (courte et parfaitement calibrée), sur le soin esthétique qui y est apporté (éclairages crépusculaires, décors fantomatiques et désœuvrés), les mouvements de caméra (cadre épuré, gros plans nauséeux…), l’interprétation éblouissante… Cette boîte de « pandeur » (la pandémie de l’horreur) n’a de cesse d’éclabousser la mémoire et de faire ressurgir un passé que tous semblent vouloir dénier, par culpabilité ou omission hypocrite.

    « El club » est sans doute le film le plus perturbant et déchirant qu’il m’ait été donné de voir. Cette constante opposition entre froide quiétude (des lieux, comportement ambigu de la sœur ou des prêtes coupables, les regrets de Sandokan d’avoir été abandonné…) et violence du propos et des actes (absence de remords, cruauté, ignominie) dévaste tout sur son passage. Toute cela est bien réel, proche et se passe sous nos yeux, « El club » nous livre l’inhumain dans ce qu’il a de plus abject. Pablo Larrain, ne se pose pas en donneur de leçon, il cherche juste à maintenir une certaine vigilance. Dans une démocratie, qui cherche à se stabiliser depuis une décennie, la résurgence des travers d’hier, et par là même l’ombre de Pinochet, est un risque réel. Comme un soleil au coucher, le Chili pourrait bien être replongé dans l’obscurité, voire l’obscurantisme le plus complet.
    pierre72
    pierre72

    137 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 novembre 2015
    Si vous projetez quelques vacances au Chili, pas sûr que la vision du magnifique " Le bouton de nacre" de Patricio Guzman sur les différents génocides qui ont secoué ce pays associée à celle de "El club" cette semaine vous fassent foncer dans la première agence de voyages venue.
    Pourtant, le film de Pablo Larrain se situe dans ce qu'il semble être une petite station balnéaire. Il démarre sur une plage de sable plutôt noirâtre ( pas terrible pour étendre sa serviette ) où un homme joue avec un chien... Le temps est gris, l'image brumeuse sans que l'on sache vraiment s'il s'agit d'un brouillard naturel ou de filtres ad hoc ( en fait, des filtres utilisés dans de vieux films soviétiques). Bref, c'est déjà un peu glauque et la suite ne va pas infirmer cette première scène puisque nous voilà au sommet d'une colline où un groupe d'hommes à la mise sans âge et sans goût, observe à la jumelle une course de lévriers dans laquelle on reconnaît le chien de la plage, cornaqué cette fois-ci par une dame en sweat Gap. Le chien ayant remporté la course, nous retrouvons ce groupe autour d'une table, dînant presque en silence. J'ai pensé être parti pour un de ces polars où des marginaux vont subsister et se battre avec d'autres amateurs tout aussi à l'écart via de minables courses de clébards. Grossière erreur ! La suite va nous apprendre que ces hommes sont d'anciens prêtres mis à l'écart et que le Vatican soustrait à la justice des hommes même s'ils ont commis des actes répréhensibles (pédophilie, trafic d'enfants, ...). En gros, l'Amérique du sud en plus d'avoir été un repaire d'anciens nazis, est également spécialisée dans l'organisation de colos de vacances à vie pour les brebis galeuses de l'église catholique romaine.
    Ce petit monde vit à l'écart, faisant quand même profil bas. L'arrivée d'un nouveau prêtre délinquant va bouleverser cette tranquillité. Le père Lazcano pensait se mettre au vert au bord de l'eau, mais c'est sans compter sur le hasard qui le met face à face avec un sdf qui n'est autre qu'une de ses anciennes victimes. Ce dernier hurle dans la rue, à qui veut l'entendre et avec les détails les plus crus, ce que le prêtre lui a fait subir. Devant ce déballage, l'ancien curé se tire une balle dans la tête. Branle bas de combat dans l'église chilienne et le Vatican. On dépêche vite fait un démineur de situations tendues, à savoir le jeune et beau père Garcia chargé de fermer cette maison...
    Tout est malaise dans ce film! De ces prêtres qui n'ont aucun remord sur leurs actes à l'image constamment grise qui les enveloppe dans une brume sinistre.
    La fin sur le blog
    FaRem
    FaRem

    8 662 abonnés 9 536 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 mai 2016
    On nous avertit que des propos ou autres peuvent choquer la sensibilité de certains spectateurs et l'on n'a pas besoin d'attendre vingt ans pour entrer dans le vif du sujet puisque dès le premier quart d'heure, on assiste à une scène marquante lorsqu'un homme, qui sous les effets de l'alcool, vient plus ou moins régler ses comptes avec le prêtre qui lui a infligé des sévices quand il était jeune. Il n'y a pas besoin de violence, de haine ou de cri pour nous interpeller, car ses mots sont très forts. C'est comme ça pendant tout le film avec des dialogues très crus, ça fait son petit effet au début seulement ça devient vite redondant surtout qu'on n'a pas l'impression d'avoir un traitement de fond ni un changement au niveau des personnages qui sont tous là, car ils ont eu des problèmes dans leur paroisse. Je ne vais pas dire que j'ai pris du plaisir à regarder ce film, mais il se laisse suivre sans problème, car c'est bien réalisé, l'atmosphère est pesante et les acteurs sont convaincants, il m'a juste manqué ce petit truc en plus comme de l'émotion ou plus de scènes fortes à l'image d'une des scènes dans le dernier tiers qui est très puissante et qui m'a fait douter de ma note jusqu'au bout.
    traversay1
    traversay1

    3 579 abonnés 4 864 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 novembre 2015
    Après sa trilogie consacrée aux années Pinochet, Pablo Larrain en vient à un sujet plus contemporain avec El Club. Ours d'argent à Berlin, le film va plus que diviser, il laissera un gouffre entre ceux qui l'aiment (beaucoup) et ceux, sans doute plus nombreux , qui le détesteront. Déjà pour son formalisme et ensuite pour son discours d'une violence inouïe contre l'Eglise et ses débordements. Tourner un tel film au Chili, pays hyper catholique, témoigne d'un culot phénoménal, voire de l'inconscience. Il est d'une crudité dans les mots employés et d'une cruauté dans les actes perpétrés, qui laissent pantois. C'est justement la raison pour laquelle on peut soutenir El Club et, pourquoi pas, l'admirer. Parce qu'il va au bout de son discours, passe outre la bienséance, n'a pas peur de la vulgarité et s'acharne sur son sujet comme un chien sur un os. Quant au style, chichiteux pour ses contempteurs, il est tout simplement grandiose, surligné par une musique grandiloquente. Quand il s'agit de noirceur, Pablo Larrain n'y va pas à moitié. El Club est un Attila cinématographique, l'herbe ne repousse plus après son passage.
    cylon86
    cylon86

    2 517 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 novembre 2015
    Une petite ville côtière du Chili, une simple maison aux murs jaunes. C'est ici que vivent quatre prêtres marginalisés par l’Église. A eux quatre, ils représentent les pires aspects de la religion : pédophilie, vol d'enfants, tortures... Cette maison est leur lieu de pénitence où sous la surveillance d'une bonne sœur, ils observent une vie faite de prières mais aussi de courses de lévriers. Et puis un jour, l'équilibre bascule avec un drame, l'arrivée d'un homme décrivant haut et fort les abus dont il a été victime par un prêtre étant jeune et l'arrivée, encore plus gênante, du père Garcia, très dévoué à l’Église et venant confronter ses collègues à leurs péchés. Avec "El Club", Pablo Larrain frappe très fort. Avec un humour noir et une dureté certaine, il nous plonge au cœur de cette maisonnée où tout le monde a grandement péché sans pour autant sembler vouloir s'en repentir, chacun étant plus préoccupé par son sort personnel que la rémission de leurs actes. Opposant deux visions, celle des prêtres marginalisés (cynique et pessimiste) et celle du père Garcia (naïve et stupide), le film pose un constat amer : l’Église est une institution qui a de plus en plus de mal à offrir quelque chose de bon en ce bas-monde. Loin des clichés et de la facilité, le cinéaste aborde son sujet de plein fouet, le tout filmé dans des teintes grisâtres, nous interrogeant aussi bien sur la foi que la culpabilité. Certes, "El Club" n'évite pas certaines longueurs et sa fin déroute mais il transmet un message si fort (le tout à l'aide d'acteurs impeccables) qu'on ne peut que se laisser entraîner par ces portraits sans concessions de curés marginalisés.
    Jorik V
    Jorik V

    1 273 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 novembre 2015
    Pablo Larrain a le courage de nous emmener dans un voyage aux confins des tréfonds de l’âme humaine avec son nouveau long-métrage. Et il réussit à nous mettre mal à l’aise par son propos et quelques scènes chocs tout en nous hypnotisant par sa mise en scène parfaitement maîtrisée et le contexte dans lequel évolue ses personnages. Après, entre autres, « Despues de Lucia » ou encore « Le médecin de famille », cela nous montre encore la vitalité du cinéma sud-américain.
    Dès le départ, où l’on voit évoluer ces cinq personnages isolés dans une petite maison au fin fond d’un village chilien, on sent que quelque chose cloche. Un climat délétère et étouffant se met en place par le biais d’une mise en scène à la fois sobre, clinique et froide. La bande son rajoute encore à cette impression malsaine. Le metteur en scène sait instaurer une atmosphère et cela ne se démentira pas jusqu’à la dernière minute, après un climax effroyable et malin.
    Dès le début et petit à petit on apprend le passé des personnages et leurs méfaits : des curés bannis par l’Eglise pour des actes pédophiles ou immoraux. Mais l’arrivée d’une victime de l’Eglise et d’un prêtre réformateur va faire basculer l’équilibre apparent de ces retraités forcés du clergé chilien. Les dialogues sont sans tabou et peuvent mettre dans un état de gêne tellement ils sont crus mais c’est la force du réalisateur : aller au bout de son sujet.
    En l’état, « El Club » est un film nihiliste et une puissante diatribe contre l’Eglise catholique et ses débordements. L’histoire qu’il filme (Ours d’Argent au dernier Festival de Berlin) secoue autant qu’elle fait réfléchir. En dépit de quelques longueurs et incohérences, le film de Pablo Larrain prend aux tripes et dénonce de manière intelligente l’omerta pratiquée par cette instance révérée qu’est l’Eglise. En ces temps troublés par la religion, un film à ne pas mettre devant tout les yeux mais cependant nécessaire malgré son abord difficile, sur le fond comme sur la forme.
    velocio
    velocio

    1 305 abonnés 3 135 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 novembre 2015
    A bientôt quarante ans, le réalisateur chilien Pablo Larrain a acquis une notoriété méritée avec sa trilogie sur la dictature chilienne : "Tony Manero" en 2008, "Santiago 73, post mortem" en 2010, "No" en 2012. "El Club" est son 5ème film et cette charge cynique et très anti-cléricale a obtenu le Grand Prix du Jury lors de la Berlinade 2015, en février dernier. "El Club" est un sacré pavé dans la mare de l’Eglise catholique, d’autant plus qu’il vient d’une région du monde dans laquelle cette Eglise représente une force très importante, parfois pour le pire, parfois pour le meilleur.
    Christoblog
    Christoblog

    828 abonnés 1 675 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 novembre 2015
    Pablo Larraín s'affirme de film en film comme un immense réalisateur.

    Avec ce petit bijou, tourné en vitesse entre deux projets plus importants, il nous scotche littéralement à notre siège.

    Le début du film est sidérant : quatre prêtres catholiques sont retirés dans une maison en bord de mer, gardés par une soeur.

    Qu'ont-ils fait ? Sont-ils prisonniers, malades ou en retraite ? On est littéralement happé par les tronches des acteurs et la mise en place de l'histoire. La mise en scène est magistrale, la photographie somptueuse, avec ses nuances de surexposition blanchâtre et son aspect éteint. On sent en quelques plans à quel point Pablo Larraín est doué pour installer une ambiance et raconter une histoire, en réussissant une parfaite osmose entre le jeu de ses acteurs (remarquables), les images pleines de force, la musique suggestive (classique dépouillé ou jazz aérien) et la profondeur des sentiments en jeu.

    Après un début captivant mené sur un rythme d'enfer, l'arrivée d'un nouveau père dans la petite communauté va changer la tonalité du film, qui devient alors plus instrospectif, puis plus baroque. La fin est totalement inattendue.

    Cette oeuvre dépouillée va chercher haut dans les cintres de la foi des turpitudes qui pourront choquer les spectateurs : il ne faut probablement en conseiller la vision qu'aux aventuriers cinéphiles amateurs de sensations fortes. Pour ceux-ci, la jouissance esthétique sera extrême.
    elriad
    elriad

    435 abonnés 1 860 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 novembre 2020
    Sous forme d'un huis-clos glauque, malsain, le réalisateur réunit dans une maison de pénitence quelques prêtres défroqués qui, avec l'aide d'une bonne sœur complice, font de l'argent avec des courses de lévriers, boivent, et se complaisent dans leurs stupres. Jusqu'à l'arrivée d'un prêtre diligenté pour enquêter. Cru, sans complaisance, dans une atmosphère brumeuse, ce film chilien s'attaque à l’Église et à son hypocrite silence sur les abus et la pédophilie. Une réussite.
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