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    El Club
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    maxime ...
    maxime ...

    243 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 décembre 2018
    Mais quel horreur ! Le film le plus dur que j'ai vu depuis un moment ... Mes pensées se sont d'ailleurs vite tournée vers Bruno Dumont spécialiste en la matière. Cette histoire accroche d'entrée, on tâtonne un peu passé le premier choc, le fil conducteur nous échappe mais ce n'est point sur ce critère que le film gagne en puissance. C'est la vie des personnages et les troubles de celle-ci qui occupent et donne de la matière au travail de Pablo Larrain. El Club est d'ailleurs le second long métrage de ce même réalisateur que je découvre. Si le style diverge, les concordances avec sa radicalité et sa total immersion se rejoignent avec No. Il se signe d'une manière très significative et n'hésite pas à tout chamboulé ... Si ma première expérience de son cinéma m'avais quelque peu décontenancé celle-ci accentue se ressentit et éveille aussi l'envie de découvrir le reste de sa filmographie.
    mem94mem
    mem94mem

    116 abonnés 575 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 novembre 2015
    Voilà un petit groupe de prêtres, marginalisés par l'Eglise, qui est secoué par une visite, puis par des éléments extérieurs. Le sujet est grave, la délation tendue comme fil directeur. Le scénario est impeccable, efficace. Toutefois, pourquoi autant de violoncelle à certains moments et pourquoi une image glauque du début à la fin ? Dommage, car les couleurs et la lumière sont bien en accord avec le scénario.
    vincentasc
    vincentasc

    33 abonnés 148 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 janvier 2016
    Trop c'est trop. Sombre très sombre. Mais inutilement appuyé. Scènes et dialogues d'une violence gratuite. Prétentieux dans le propos comme dans la forme. Un voile bleu colore l'image sur toute la durée sans en comprendre l'intérêt et la raison. Le film est sauvé par une interprétation hors norme.
    Robin M
    Robin M

    70 abonnés 283 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 novembre 2015
    Après une trilogie sur la dictature Pinochet (1973-1990), Pablo Larraín poursuit sa représentation d’un pays en mutation idéologique regardant, à travers sa caméra, les zones d’ombre de son histoire. Il s’attaque, avec son ton singulier frôlant la dramédie, à une Eglise catholique en proie à une vitale reconfiguration bureaucratique. Il s’inscrit alors dans la démarche critique du cinéma contemporain qui dépeint la religion davantage par sa confrontation au rationalisme des sociétés occidentalisées que par sa dimension mystique. L’Eglise, déchue de sa centralité sociétale, ne s’illustre qu’à travers des communautés religieuses recluses volontairement (Au-delà des Collines, Cristian Mungiu, 2012) ou non (El Club). Le bannissement des prêtres de Larraín est d’autant plus intéressant qu’il est le résultat direct de la politique ecclésiastique. En refusant l’extrémisme dogmatique, le cinéaste chilien teinte ces êtres tendants vers le sacré d’une pesante humanité. Ils ne sont rattachés à leurs semblables que par les péchés les plus graves : l’avarice (le vol) et la luxure (pédophilie).

    El Club joue sur la puissance intime du cinéma en développant un dispositif confessionnel. Les prêtres-pécheurs sont filmés de face, centrés dans le cadre, et en plans rapprochés poitrine. Le spectateur prend ainsi les habits du confesseur en s’identifiant, par un simple jeu de champ/contrechamp, au Père Garcia (Marcelo Alonso) – ce bureaucrate du Vatican venant enquêter sur ce « club » excommunié aux confins du Chili. Le cinéma de Larraín devient, avec une force encore plus palpable que dans No, un véritable témoin mémoriel en se focalisant avec vigueur sur la parole. Il fait alors de ces prêtes des passeurs du non-dit d’une Eglise s’épuisant à cacher ses dérives. Le cinéaste offre par son procédé une dernière possibilité d’absolution, un dernier chemin vers la lumière.

    La question de la lumière est primordiale dans le travail plastique d’El Club. Les personnages s’inscrivent dans un paradis terrestre, la campagne côtière chilienne, qui se teinte d’une atmosphère nébuleuse. Cependant, Larraín altère cet idyllique tableau en troublant la vision de son spectateur. Il fait de l’image le reflet moral de ses personnages. Il impose l’ombre (par les contrejours) et le flou (par la focale) à ses hommes distordant la réalité pour continuer à jouir de cette prison dorée. A contrario, la perfection de l’image qui entoure le Père Garcia symbolise cette nouvelle Eglise devenue un produit communicationnel et mercantile. Une image lissée qui ne permet pas justement d’atteindre une lumière miséricordieuse, l’œuvre plongeant dans l’obscurité de la nuit.

    El Club questionne la mutation de l’Eglise catholique. Larraín établit un dialogue entre une vision passéiste, croyant que sa toute-puissance est intacte et la protège de la loi, et une vision moderne, absorbant les principes du capitalisme. Cette dernière fait de l’Eglise une entreprise obnubilée par le contrôle de son image. Dans un contexte de mise en doute des croyances – qui touche même le corps clérical –, l’Enfer n’est plus un hypothétique au-delà, mais une réalité terrestre incarnée par la Presse. En effet, ces deux visions se retrouvent uniquement dans la forte conviction que les affaires de l’Eglise ne peuvent être jetées sur la place publique et jugées par un tribunal civil. La gestion de l’image de marque du Vatican, son orgueil, est alors la porte-ouverte à tolérer le péché déguisé : les prêtres, y compris Garcia, s’enfoncent dans le mensonge et la manipulation pour sauver un honneur déjà écaillé. La force de l’écriture de Larraín (aidé par Guillermo Calderon et Daniel Villabos) est justement de faire des victimes des abus passés de l’Eglise ses nouveaux martyrs, à l’image du personnage de Sandokan (Roberto Farias) prenant littéralement la position du Christ.

    En bémol, El Club se laisse dépasser par son propre dispositif visuel et narratif. Au fur et à mesure que les rouages de sa grinçante intrigue se referment, Larraín tend vers une esthétisation quelque peu affadissante qui par son formalisme grandiloquent rappelle les limites du cinéma autrichien (Haneke, Siedl). Il fait de l’immobilisme de sa caméra un moyen de décupler un canevas dramatique qui se suffit pourtant à lui-même. De plus, il appuie parfois, dans un souci de subversion, le décalage entre le discours vulgaire de ses prêtres déchus et le caractère religieux qui devrait les contenir. Néanmoins, cela ne parvient pas à entacher la force du questionnement qui parcourt la filmographie de Larraín : la prise de responsabilité d’une institution étatique ou religieuse incapable de se remettre en question.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    121 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 23 mars 2020
    El Club : prononcé avec un accent espagnol, ça ne fait pas très sérieux, pourtant c’est la Bible qui ouvre très solennellement le film d’une citation : “Et Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière des ténèbres”.

    Larraín va refaire tout le chemin qui a conduit à ce passage biblique très visuellement parlant : pendant longtemps les ténèbres auront du mal à investir son image, peu contrastée, où la lumière rend visite à chaque grain de poussière. El Club, c’est un lieu saint qui est à l’épicentre de la lumière, une “maison de retraite pour prêtres expulsés de leur paroisse”, nous dit-on. Sauf qu’ils ne méritent pas tant de lumière que la beauté symbolique de leur exil le laisse présumer : on les a expulsés parce qu’ils ont confondu séminaire & séminal avec les plus jeunes de leurs paroissiens, une problématique qui jaillit dans une grande crudité des mots qui contraste avec l’image non-violente.

    Mais cette placidité apparente n’a pas eu pour moi la forme de l’élégance, ni la subtilité de suggérer (comme c’était sans doute prévu) la violence sous des images tout juste évocatrices, ni n’a mis le film à l’aise avec le fait que son thème est si mainstream ; quand le sang coule, c’est comme si l’on gravissait rapidement une montagne escarpée pour découvrir qu’elle n’a pas d’autre versant, qu’elle est creuse & que le vide s’étend devant nous à perte de vue.

    C’est plutôt “pourquoi” le sang coule qui fonctionne bien : pourquoi ces prêtres qu’on a poussés à la pénitence se sont en réalité figés dans le déni de leur crime & pourquoi raviver leurs plaies leur fait commettre des méchancetés pires que celles pour lesquelles on les isolait. Pires non par leur gravité (car abuser de mineurs, c’est difficilement dépassable), mais parce qu’elles confirment qu’ils sont des hommes (& une femme) perdus au sens le plus biblique du terme, impossibles à remettre dans le droit chemin.

    L’horreur des mots, sans invertir l’image, peuple peu à peu l’histoire & les grains de poussière s’éteignent : Larraín, lui aussi, a séparé la lumière des ténèbres dans une œuvre qui fait la fusion des péchés & de la continuité inexpugnable qui en résulte, mais qui manque d’une personnalité, d’un débouché qui donnerait l’impression qu’elle dure vraiment ce qu’elle dure.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    Jmartine
    Jmartine

    167 abonnés 673 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 novembre 2015
    Film chilien de Pablo Larrain…quel film !!! Glaçant…je suis littéralement resté scotché sur mon siège pendant une heure et demie…dans un petit port de Patagonie, une maison banale, quatre hommes et une femme vivent en quasi réclusion…une activité pas banale, les hommes entraînent un lévrier et parient sur ses courses, sans vraiment pouvoir y assister sur le champ de course, seule la femme y conduit leur champion…qui sont ces gens ? des prêtres… non pas dans une maison de retraite mais dans une maison de pénitence, aux règles strictes, la femme elle-même est une ancienne religieuse…ils ont été mis à l’écart pour s’être compromis avec la dictature, dans des scandales d’adoption, dans des affaires de pédophilie …arrive un nouvel arrivant lui aussi écarté par les autorités catholiques pour des affaires de pédophilie…bientôt surgit devant la maison, un pauvre bougre qui a reconnu l’arrivant…il en a été l’une de ses victimes…d’une voix forte, il vient crier dans un langage des plus crus et avec un luxe de détails, toutes les atrocités que lui a fait subir le prêtre…les autres prêtres soucieux de leur confort, propose à l’arrivant un révolver pour effrayer le perturbateur…le prêtre préférera se tirer une balle en pleine tête…les autres occupants de la maison, donneront une version très édulcorée à la police, présentant la victime comme un sujet dépressif…la hiérarchie catholique envoie un prêtre, psychologue, véritable inquisiteur qui va rétablir la discipline et interroger chacun sans concession, en même temps plane la présence de ce pauvre bougre…la vengeance poursuivant le crime…le reste du film est irracontable…jusqu’à sa fin très christique….le film est tourné dans les tons gris bleus presque délavés, nimbés d’un perpétuel voile, rendant l’atmosphère pesante…impression renforcée par les musiques sacrées et fiévreuses de Jean Sébastien Bach et Arvo Part…On pense de suite à Luis Bunuel , irréductible blasphémateur, dans ces diatribes contre une certaine forme dévoyée de la religion…ce portrait de prêtres ignobles tout autant que poignants, est d’une incroyable cruauté…et l’on peut se demander si ce jésuite inquisiteur est là pour laver les péchés , pour rétablir la justice ou pour protéger l’institution ??? Ce monde gris semble démentir la citation de la Génèse placée en exergue au début du film « Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la Lumière d’avec les Ténèbres » Ours d’argent à Berlin…pour moi une distinction méritée…
    Agnes L.
    Agnes L.

    167 abonnés 1 632 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 8 février 2017
    Plus le film avance et plus il bascule dans l'invraisemblable, ce qui fait qu'il perd de sa force. A noter que les dialogues restent assez sommaires alors que ce genre de sujet demanderait une analyse psychologique bien plus approfondie.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    269 abonnés 1 640 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2015
    Un film très audacieux dans sa volonté d'aborder frontalement un sujet délicat, méconnu et tout sauf "commercial". À savoir : l'existence de "centres de prière et de pénitence", appellation pudique pour désigner des lieux de retraite accueillant des prêtres démis de leurs fonctions et obligés à quitter leurs paroisses. Des lieux de retraite gérés discrètement par l'Église pour permettre aux prêtres délinquants ou criminels d'échapper à la justice de l'État et d'éviter ainsi quelques scandales retentissants. L'histoire du film se déroule au Chili, mais pourrait se passer ailleurs...
    Après trois films très noirs ou amèrement ironiques, situés au coeur de la dictature chilienne (Tony Manero, Santiago 73 et No), Pablo Larraín change de perspective - les considérations sociopolitiques laissent place aux considérations socioreligieuses - mais pas de thématique critique : les abus de pouvoir, les violences physiques et morales, et leurs incidences sociales. Il ne change pas non plus de regard sur l'humanité, sondant une nouvelle fois les tréfonds pulsionnels et fangeux de l'âme humaine.
    Le scénario nous introduit habilement au sein d'une petite communauté pas comme les autres, avec sa routine, ses silences pesants, ses mystères planants. Il rompt brutalement cet équilibre précaire, puis dévoile progressivement l'histoire et la personnalité des acteurs du drame, sous la forme d'une enquête (menée par un prêtre psychologue, aussi beau qu'inquiétant). Narration subtile et captivante. Propos très cru. Portrait de groupe aussi inédit que monstrueux. Le cinéaste manie l'abject avec un aplomb et une maîtrise redoutables : sans discours moralisateur, mais à coup de scènes confondantes, glaçantes ou grinçantes, parfois dans une veine tragi-comique qui génère un grand malaise. Le style visuel, avec l'utilisation de filtres blanc laiteux ou bleu sombre, soutient cette ambiance lourde et tendue, sans pour autant tomber dans la complaisance glauque qui était l'un des écueils de Tony Manero et de Santiago 73.
    Bref, El Club est un film très dur et inconfortable, mais très réussi dans son genre. Juste dans sa dénonciation. Parfaitement interprété. Et puissant dramatiquement, notamment dans la conclusion, dans la mise en place - terriblement retorse - d'une justice en vase clos, d'un entre-soi cruel et sans issue, où se confondent bourreaux et victimes. Loin des regards. Loin de l'Église et de l'État. Dans le calme infernal d'un petit bord de mer.
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    358 abonnés 1 793 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 mars 2020
    J’ai trouvé ce film aussi génial qu’il est dur. Le thème abordé est souvent considéré comme tabou, d’autant plus dans un pays à forte tendance catholique comme le Chili. Il faut dire que la pédophilie est un acte monstrueux et en parler dans le cadre d’une entité religieuse, rend la chose d’autant plus sensible. Mais les interdits sont ici bravés pour nous offrir un drame qui m’a pris aux tripes. Le ton utilisé pour l’image est très froid comme un monde vidé de son humanité. Tout cela est mêlé à une musique intense pour accentuer nos sentiments. Il faut souligner le talent de Pablo Larraín qui a su prendre le sujet par le bon bout afin de faire réfléchir et réagir surtout. Pour coller au plus près de la réalité, il a obtenu difficilement des témoignages de prêtres tenus à l’écart en raison de suspicions d'abus mais aussi de personnes abusées sexuellement. Dire qu’entre le début de l’écriture de ce scénario et la fin du tournage, il ne s’est écoulé qu’un mois et demi. Une efficacité impressionnante. Tout comme sa manière de gérer les comédiens qui n’étaient pas maquillés afin de faire plus vrai et de ne pas révéler à ses acteurs le scénario pour avoir des réactions plus intenses. Parmi eux, deux m’ont tout particulièrement touché avec l’homme envoyé par l’église, Marcelo Alonso, et surtout celui victime d’abus dans sa jeunesse, Roberto Farías. Ce dernier est très émouvant par ses tirades racontant les exactions qu’il a subies et la manière dont ça l’a détruit. On ressent un mélange de désespoir et de haine silencieuse. EL CLUB vient mettre la lumière de manière remarquable sur une thématique peu exploitée au cinéma.
    Le Blog Du Cinéma
    Le Blog Du Cinéma

    105 abonnés 297 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 novembre 2015
    EL CLUB est le cinquième long métrage de Pablo Larrain, auteur du très remarqué No. Il a été sélectionné en compétition à la dernière Berlinale et y a remporté le grand prix du Jury – la seconde place en somme. Le long métrage a par ailleurs été choisi pour représenter le Chili aux prochain Oscars du cinéma.

    Le Chili reste ici le lieu principal du récit mais l’on se retrouve dans un village reculé et presque banal où les courses de chien semblent rythmer la vie quotidienne. EL CLUB s’intéresse de près à un mystérieux groupe d’hommes - des prêtres - retranchés dans une maison sous la maternelle surveillance de Monica. Eux aussi élèvent un chien et sont bien déterminés à en faire le roi des compétitions. Un jour, un autre prêtre s'installe dans la maison; un inconnu l'accusera publiquement de divers crimes sexuels, ce qui perturbera immémorialement l’hypocrisie qui règne sur le village. Pablo Larrain s’attaque à un épineux sujet avec EL CLUB. Les scandales de l’Eglise sont directement pointés du doigt : homosexualité, pédophilie et abus sont dénoncés sans concession dans des dialogues au langage cru témoignant d’une acidité envers le dogme religieux. Le Chili est également égratigné – en tant que société – à travers différentes et invraisemblables anecdotes des villageois. Il est clair que le long métrage attaque frontalement les non-dits ainsi que les mensonges.

    Mais les mensonges ne dureront plus, un (autre) homme d'Eglise est envoyé au village pour faire – en quelque-sorte – "le ménage". Ainsi, le Club n'a d'autre choix que de se rassembler afin de faire front à ce nouvel individu qui risque de dévoiler leurs secrets les plus inavouables. Ce procédé scénaristique permet de dénoncer l'omerta qui régit l'Eglise, et l'absence complète de responsabilité de ces "messagers" de Dieu. De plus, EL CLUB interroge sur la place de l’homosexualité au sein même de l'Eglise, et les frilosités des institutions religieuses à ce sujet.

    La réalisation de Pablo Larrain est intelligemment réussie avec notamment la photographie du film. A l’aide de filtres éclaircissant bleutés et gris, le rendu final est poisseux, glacial et mortifère. Ainsi, l’atmosphère devient irrespirable et noire. De subtiles contre jours sous exposés font resurgir de sombres silhouettes méconnaissables faisant écho à toute la noirceur des personnages. En effet, le talent de Pablo Larrain se ressent également par sa réalisation. Il aurait été facile de mettre en scène un scandale à plus grande échelle – par exemple, à un niveau national. C’est exactement le contraire qui est effectué dans EL CLUB: l’action se déroulant dans un village isolé, la moindre perturbation du semblant d'harmonie fait resurgir immédiatement toute la puissance du drame qui se joue devant nous. EL CLUB est un huis clos abasourdissant réalisé à l'aide de plans rapprochés à effet de distorsion qui accentuent la perdition des personnages. Enfin, tout le récit chemine de façon très orchestrée vers un climax déchirant et superbement interprété.

    Finalement, EL CLUB ne fait pas dans la demi-mesure et dresse un portrait peu flatteur de l’Eglise. Pablo Larrain délivre ici une critique acide d’une société qui va de mal en pis à travers un huit clos étouffant.

    La critique, sur Le Blog du Cinéma
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    89 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 janvier 2017
    El club a été entièrement tourné en lumières naturelles et exclusivement sous celles de l'aube et du crépuscule. Et, pour renforcer l'effet claustrophobe du film, Pablo Larrain a utilisé des lentilles soviétiques du début des années 60 et des filtres identiques à ceux qu’Andreï Tarkovski utilisait. D’un point de vue photographie et à une époque où le numérique se généralise, le pari est audacieux.
    L'objectif affiché par le réalisateur est de donner la sensation d'être perdu dans les méandres d'un mauvais cauchemar. L’esthétique qui en ressort est très particulière. Cet effet voulu nuit cependant à la narration car les résultats obtenus apparaissent parfois contre productifs, en particulier sur les gros plans. Les images produites sont globalement sombres et leur netteté est aléatoire.
    Bien que illuminé par une superbe bande son faisant la part belle à J.S. Bach et Arvo Pärt, El club se révèle donc visuellement sombre. Son sujet et les relations entre ses personnages le sont également. En disséquant une communauté religieuse marginalisée pour cause d'actes pédophiles, Pablo Larrain dénonce le système d'impunité mis en place par l'église catholique. A savoir l’isolement des religieux coupables de délits sexuels avant que les faits ne soient médiatisés. Par sa violence allant crescendo, l'épilogue du film prend les allures d’un chemin de croix christique. Le sujet est très lourd et relaté sans faux-semblants. Si les images sont « filtrées », les échanges verbaux eux ne le sont aucunement.
    Film cru, rugueux et sans concession, El club, lauréat de l'Ours d'argent à la Berlinale 2015, s’adresse plutôt à un public averti.
    Bulles de Culture
    Bulles de Culture

    134 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 novembre 2015
    Fiction inspirée d’un fait divers, El Club surprend, bouscule et interroge. Pablo Larrain fait voler en éclat les tabous de l’Église et la met face à ses contradictions. Il dénonce les abus de cette Institution qui soustrait les individus à la justice civile par crainte d’une mauvaise publicité.

    Un rythme lancinant, quelques pointes d’humour noir savamment distillées et l’étau se resserre lentement, implacablement, faisant croître le malaise.

    Fidèle à ses comédiens, l'étoile montante du cinéma chilien, Pablo Larrain, rassemble un casting hors norme qui crève l’écran.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 568 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 30 décembre 2020
    Malheureusement c'est le film le plus ennuyeux que j'ai vu ces douze derniers mois. J'ai apprécié de nombreux films que d'autres ont qualifié de pire film de l'année. Cela veut dire que j'aime prendre des risques mais j'ai été surpris pour ce qui est le moins aimé par moi à partir de l'année 2015. D'habitude je respecte les films et le cinéma donc j'ai pensé à ne pas en faire la critique plutôt que d'écrire des choses négatives à son sujet. Je me suis rendu compte que je ne devais pas être neutre parce que je collectionne les critiques et j'en voulais toutes sortes comme des bonnes, des mauvaises et des moyennes pour mon compte. Je ne me suis jamais considéré comme un athée ou un théiste juste qu'il y a une forme de vie sur la planète terre donc cela n'a rien à voir avec la religion pour mon point de vue sur le sujet. Ce drame sur les prêtres corrompus n'était pas comme je m'y attendais j'ai bien aimé le thème mais pas El Club dans son ensemble. Ils ont essayé d'en faire une comédie noire dont la présentation générale ne m'a pas du tous impressionné...
    Extremagic
    Extremagic

    68 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 novembre 2015
    Avec Guzman, Larrain c'est un peu le cinéaste chilien du moment. Je suis un grand fan de son boulot mais j'avais bien aimé No. Si jusque là son cinéma était véritablement centré sur la période pinochetiste, ce film (quoi qu'encore emprunt d'un certain discours politique) préfère se centrer sur l'Eglise et faut dire qu'elle prend cher. Alors les discours athées anti-théologien toussa toussa on en a à tout va et c'est il suffit de lire un bouquin de Stephen King pour se frapper la tête conter un mur tellement la critique est lourde et grossière. C'est assez facile de critique à l'Eglise ses méfaits quant à la pédophilie et les paradoxes entre les paroles et les actes vis-à-vis de l'homosexualité, disons que c'est pas nouveau, que ça se sait et le film évite même de développer le sujet de la prostitution. Après ce qui m'a définitivement plu dans le film c'est qu'il le fait assez subtilement parce que il montre avant tout des relations humaines qui gravitent autour de ces sujets. Et comme je ne crois pas à l'erreur de sujet mais à l'erreur de traitement, je dois avouer que celui-ci m'a fort bien plu. Je trouve aussi que ce film es définitivement le plus cru, violent et peut-être de ce fait violent de Larrain. La fin m'a quand même pas mal secouée et la scène où le type vient débiter toutes les horreurs qu'on a pu lui faire est vraiment excellente aussi. Déjà dans Post Mortem il arrivait à insuffler cette ambiance cauchemardesque. Il y a aussi une ambiance mystérieuse qui n'est pas sans me déplaire. Rien que le bord de mer dégage ça mais comme tout tourne autour des secrets et tabous on ne sait jamais vraiment si les gens sont en train de mentir ou non. Finalement ce qui m'a le plus gêné c'est l'utilisation continuelle du grand angle qui me débecte de plus en plus à croire qu'il n'y a que To qui est capable d'en faire quelque chose de beau (Cronenberg étant un peu à part) mais là c'était vraiment pas top, sans parler de la définition de l'image qui laissait par moments clairement à désirer. Après il y avait tout de même de très beaux plans et la musique venant ajouter une certaine touche d'étrange mélancolie et de mystère. Après il y aussi un certain humour, très noir et typiquement chilien qui frôle le sinistre par moments. Mais plus je vois de leur cinéma et plus je continue de me rendre compte qu'ils ne veulent pas voir les choses en face, on continue de se cacher de ce qui s'est passé avec Pinochet, la nouvelle génération ne traite pas du coup d'état et l'ancienne essaie de traiter le sujet par voie détournée. A la limite Mon ami Machuca le faisait bien... Bref, c'était bien mais je n'ai pas été emballé - mais c'est souvent le cas avec le cinéma Chilien - en tout cas j'ai préféré à d'autres films du même réalisateur.
    gerald_w-a
    gerald_w-a

    11 abonnés 252 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 décembre 2018
    Malgré une image pas toujours nette et l'utilisation d'un grand angle qui la déforme légèrement mais régulièrement, ce film, s'il est inconfortable au spectateur, est indéniablement prenant, par ses personnages et son ambiance.
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