Michael Noer est un metteur en scène dont les deux derniers longs métrages, le carcéral R et le film de gangsters Northwest, partagent un point commun : la violence physique et psychologique au sein d'un milieu criminel. Deux films (a priori) bien éloignés de La Chambre d'en face, qu'il qualifie comme étant son projet le plus personnel. La raison : il avait promis à sa grand-mère qu'elle n'irait pas dans une maison de retraite mais n'a pas pu tenir sa promesse : "C’est la bêtise d’avoir passé ce contrat avec ma grand-mère qui m’a conduit à faire ce film. À la différence de mes précédents films, cette fois c’était un univers que je connaissais. Je me suis nourri de mes relations familiales et de ma peur inconsciente pour faire ce film."
Comme il l'avait fait pour R et Northwest, Michael Noer a mélangé, dans un soucis de réalisme, des acteurs professionnels avec des amateurs, ici en l'occurrence le personnel et les résidents d’une maison de retraite.
Michael Noer définit son film comme une histoire d’amour entre seniors centrée sur des personnes qui apprennent à transcender quelque chose de neuf qu’est l’amour, pour l’autre mais aussi pour soi-même.
Ghita Nørby et Sven Wolter ont chacun déjà joué dans des films qui ont pour thématique celle des personnes âgées face à la mort. Dans Silent Heart pour la première et A Song for Martin pour le second. C'est une des raisons qui a poussé Michael Noer à les choisir.
C’est la première fois que Michael Noer travaille avec des comédiens aussi connus à la carrière aussi prestigieuse. Il explique : "Sauf que pour ce film je leur ai demandé autre chose. C’est comme avoir des super outils à disposition et les utiliser d’une manière inattendue."
Dans son film La Chambre d’en face, Michael Noer évoquait déjà le refus de mourir et l’opportunité de savoir saisir l’amour quand il se présente à nous. Il a ensuite, en compagnie de son scénariste Anders August, fait des recherches sur cette thématique mais c'est véritablement après avoir rencontré l'actrice Ghita Nørby que les deux hommes ont eu le déclic et se sont lancés dans le projet La Chambre d'en face. Elle leur a notamment fait comprendre qu'il est possible de faire un film sur les personnes âgées sans forcément traiter de la vieillesse et en se focalisant sur l'émotion ainsi que le fait de qu'il est encore possible de tomber amoureux au crépuscule de sa vie.