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    Julieta
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    337 critiques spectateurs

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    benoitG80
    benoitG80

    3 429 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 mai 2016
    "Julieta", un nouveau Pedro Almodovar bien intéressant, mais qui aurait pu l'être bien davantage !
    C'est sans doute l'impression ressentie à l'issue de la projection de ce dernier opus centré sur un drame familial où les thèmes de la disparition, de la culpabilité, de l'incommunicabilité et de la séparation se mêlent et s'entrecroisent à la manière du célèbre cinéaste espagnol...
    Et malgré sa signature artistique et cinématographique évidente, (couleur flamboyantes, cadrages élégants, intérieurs et tenues très colorés..., un vrai petit régal !), cette histoire manque de netteté et de lisibilité en terme de rupture familiale...
    Bien qu'on puisse expliquer et déceler les failles de cette famille, son dysfonctionnement latent et ses non-dits, il manque l'événement crucial, décisif et implacable qui expliquerait le basculement entre cette mère et sa fille...
    Une situation simplement inversée et à mon avis évidente, aurait eu tout le potentiel pour le provoquer, et donner toute la force à cette scission un peu forcée à mon goût, trop de pistes ou de questions restant dans l'ombre malgré les explications ou confidences un peu fabriquées et appuyées des personnages entre eux, et données comme telles au spectateur en faisant d'une pierre deux coups !
    Procédé de fait plutôt maladroit et facile...
    Le dernier tiers du film se réveille et se révèle d'ailleurs d'une puissance bien plus prenante, quant au message final du réalisateur !
    Message ou enjeu, trop longtemps mis sous silence, un peu disproportionné par rapport à un début nous montrant une vie de famille un peu trop lisse, sans éclats particuliers d'aucune sorte permettant de camper et d'annoncer la suite.
    D'emblée, un aspect vraiment passionnel aurait ainsi apporté plus de crédibilité et de persuasion quant à l'évolution de chacun des personnages,et de légitimité à cette décision radicale.
    Ce qui n'empêche pas l'actrice Emma Suárez interprétant Julieta dans le deuxième versant de sa vie, d'être excellente, contenant puis libérant une souffrance extrême, sentie et vécue à fleur de peau comme rarement !
    Cette histoire prend donc à ce moment beaucoup plus d'intérêt, et ce, presque trop brutalement en manquant d'articulation, de cohérence et se trouvant en décalage avec une première partie plus sage et consensuelle.
    Au final et malgré tout, un bon film loin d'être à jeter comme l'était "Les Amants Passagers", mais un cran en dessous de l'émouvant "Parle avec Elle" ou encore du surprenant et intrigant "La Piel que Habito"...
     Kurosawa
    Kurosawa

    591 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 juin 2016
    Plus sec que d'autres films baroques du cinéaste, "Julieta" est l'histoire de plusieurs deuils (deuil d'un inconnu, du père, de la fille disparue, de l'enfant) - tous liés à la question de la culpabilité - qui auront touchés l’héroïne en ce qu'ils auront eu une incidence sur la séparation avec sa fille Antía, qu'elle n'a pas vu depuis douze ans. Julieta va donc remonter le fil de sa vie, raconter tous les événements décisifs de cette fracture qu'elle avait pourtant oublié. Hormis une entrée en matière quelque peu décevante, le film devient de plus en plus poignant, du fait d'un mélange entre un univers formel chaleureux et une aspérité tenace dans le ton, qui donne lieu à des scènes magnifiques (Julieta en train de regarder la mer déchaînée, le passage d'une actrice à l'autre dans la scène où sa fille et Beatriz la sèchent) en ce qu'elle ne plombent jamais la douleur des personnages mais, au contraire, la font exister et permettent l'empathie du spectateur pour cette quête de rapprochement a priori impossible, pour cette lutte contre un destin impitoyable, qui ne cesse de sévir au fil des ans. La beauté de "Julieta" réside non seulement dans ses actrices mais également dans une maîtrise totale d'un récit plus dépouillé qu'à l'ordinaire pour Almodóvar, qui parvient à faire jaillir de sa sécheresse apparente une émotion sourde et intense.
    alain-92
    alain-92

    322 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 mai 2016
    Emma Suárez et Adriana Ugarte, deux remarquables comédiennes pour un même rôle, celui de Julieta. Ce film est adapté de trois nouvelles d' Alice Munro. Pedro Almodóvar surprend dans cette une mise en scène sans emphase, mais habitée par un incomparable brio. Le scénario dramatique ne vire à aucun moment dans le pathos. La perfection du montage du fidèle José Salcedo mérite largement d'être souligné " Il a respiré avec les personnages sans que les coupes se voient. Le flot narratif coule comme dans une narration linéaire, ce qui est loin d’être le cas. " A déclaré le réalisateur. De Madrid à la Galice, jusqu'aux Pyrénées Espagnoles la photographie de Jean-Claude Larrieu est magnifique. L'ensemble concourt à faire de Julieta un grand film. Il y a un autre plus. Celui de l'utilisation des objets personnels du réalisateur. Telle cette serviette de toilette marron qui offre un moment de cinéma unique. Ou encore l'affiche d'une exposition de Lucian Freud qui semble être le reflet de la pensée de Julieta, à un moment bien précis de sa vie. Les peintures de Seoane. La maison de Galice. Tous les trésors de Pedro Almodóvar réunis dans cette histoire de femmes. Aux côtés des deux principales protagonistes, l'explosive et fidèle Rossy de Palma endosse un costume inhabituel. Un petit rôle, non négligeable dans le scénario, pour cette grande comédienne. Inma Cuesta et Michelle Jenner complètent ce très beau casting féminin. Daniel Grao et Dario Grandinetti, deux excellents acteurs donnent la réplique à ces actrices, attachantes, belles, émouvantes et magnifiques.
    islander29
    islander29

    876 abonnés 2 376 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mai 2016
    Je crois que le film est plus véritablement "sentimental" que émotionnel....Peut être est-ce la raison pour laquelle certains spectateurs n'ont pas été touchés....
    Et pourtant, le film a de beaux personnages (des femmes principalement et deux hommes) et nous parle de liens familiaux sans emphase mais avec une douce générosité qui peut vraiment parler à tout un chacun....
    les dialogues et une bande musicale très almodovarienne conforte le spectateur dans un film à la réalisation très maitrisée (des airs hitchcockiens, des airs à la Ozon)
    On pourra reprocher un scénario qui manque de twists et de complexités (trop sage en fait) , on est assez éloigné des chefs d'œuvre de Almodovar, mais la tonalité du film est elle tout à fait dans l'esprit du réalisateur à nous parler des femmes, des émotions, des histoires de famille......
    Bref on s'y retrouve, même si rien n'est déchirant, il y a un regard tendre et très humain, sur ces femmes si "proches" de nous et si "lointaines" à la fois.....Je conseille.....
    poet75
    poet75

    276 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 mai 2016
    Oublions l'insupportable comédie réalisée par Pedro Almodóvar en 2013 (« Les Amants passagers ») et réjouissons-nous de le voir renouer aujourd'hui avec ce qui lui convient le mieux : le portrait de femme raconté en mode mélodramatique (et même, en l'occurrence, tragique). Il y a pourtant matière à étonnement à propos de ce nouveau film, non pas à cause du sujet qu'aborde le cinéaste espagnol, mais à cause de sa source d'inspiration. En choisissant d'adapter trois nouvelles de la canadienne Alice Munro (prix Nobel de Littérature 2013), le moins qu'on puisse dire, c'est que le réalisateur espagnol a cherché loin de chez lui, loin de l'environnement qui lui est familier, de quoi nourrir son scénario. Et pourtant, comme on dit vulgairement, ça marche ! Les histoires imaginées par l'auteure canadienne, soigneusement hispanisées par Almodóvar, non seulement n'ont rien d'incongru mais se teintent subtilement des colorations typiquement méditerranéennes les plus persuasives.
    Même si bien d'autres femmes interviennent et prennent place au cours du film, le portrait de femme auquel s'attache le réalisateur, c'est d'abord et avant tout celui de celle qui lui donne son titre : Julieta. C'est elle qui raconte, c'est elle qui écrit, narrant à sa fille Antia, 13 ans après avoir perdu tout contact avec elle, le destin tragique de sa vie. D'abord campé par l'actrice Emma Suárez, le rôle de Julieta est confié à une autre actrice (Adriana Ugarte) lorsque le film bascule dans le flashback.
    Les faits s'enchaînent alors à la façon des tragédies grecques, prenant leur départ au fil de superbes scènes filmées dans un train (scènes qui, irrésistiblement, rappellent certaines œuvres fameuses d'Alfred Hitchcock). Est-ce à cause d'un mystérieux passager qui se suicide ou à cause d'un cerf qui semble être à la poursuite du train ? C'est en tout cas à son bord que, par un concours de circonstances ou par le jeu de la destinée, se rencontrent et s'aiment Julieta et Xoan (Daniel Grao). Et c'est de leur union que naît Antia.
    Mais reste à raconter par quels coups du sort cette dernière finit par rompre tous les liens avec sa mère. Par quels enchaînements Antia en arrive-t-elle à cette extrémité ? Que s'est-il passé dans la maison de Galice où Xoan exerce son métier de marin-pêcheur ? Et quel rôle joue Marian (Rossy de Palma), la gouvernante et gardienne de la maison de Galice, qui semble, elle aussi, s'être échappée d'un film de Hitchcock (« Rebecca » - 1940) tout en ayant des allures de pythie dégoisant ses mauvais augures ? Sans compter les autres personnages, comme Ava, l'amie sculptrice de Xoan, et Beatriz, l'amie d'enfance d'Antia, qui, chacun, nourrit à sa façon le cours de la tragédie.
    Pedro Almodóvar, dont les films sont volontiers marqués du sceau de l'exubérance, n'a peut-être jamais usé d'un style aussi dépouillé que pour conter l'histoire de Julieta. Il le fallait, probablement, pour faire percevoir aux spectateurs tout le poids de culpabilité qui pèse à la fois sur la mère (Julieta) et sur la fille (Antia) et qui les sépare l'une de l'autre pour des années. C'est comme un poison qui envenime le cœur et qui se transmet de l'une à l'autre. Cela étant dit, le film n'a rien d'ascétique. Si le jeu des actrices est empreint de sobriété, l'action, elle, se déroule dans une grande diversité de sites et donne à l'oeuvre une ample palette de tons et de couleurs : scènes d'allure onirique dans le train, scènes citadines tournées à Madrid, scènes maritimes de Galice, scènes andalouses, scènes pyrénéennes... Le film passionne et fascine par tous ses aspects. Et l'on n'est pas près d'oublier le personnage qui donne son titre au film : Julieta qui, semblable à Ulysse ensorcelé par Calypso, a laissé passer tant d'années en enfouissant au fond d'elle la douleur d'avoir perdu sa fille. 8,5/10
    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 877 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 mai 2016
    "Ton absence remplit ma vie et la détruit." Julieta est une tragédie antique dont le ressort est la culpabilité. Et la douleur de la perte. Cette fois, Pedro Almodovar a mis au rencart toute tentation excentrique ou baroque, son film est épuré, au premier degré, un drame familial limpide et complexe à la fois. Au plus sombre des ténèbres, Almodovar filme avec une grâce et une élégance sans pareilles la tristesse mortifère de l'abandon de ceux que l'on aime. Mais il y a de la lumière dans cette adaptation de trois nouvelles d'Alice Munro qui aurait pu, en d'autres mains, donner un mélodrame sirupeux encombré d'un pathos gênant. Rien de tel dans Julieta dont le scénario joue avec la dilatation du temps, dont la photographie sublime les paysages andalous, galiciens, pyrénéens ou madrilènes, dont la mise en scène s'approprie quelques éléments mythiques du cinéma dans des scènes magnifiques (le train, la mer). Jusqu'à ce raccord sublime de la "serviette" appelée à rester dans l'histoire du 7ème art. Le film a été boudé en Espagne pour des raisons stylistiques (trop de jolies femmes, trop d'intérieurs superbes, trop de décors splendides) et aussi "panaméennes" mais ceci est une autre histoire. C'est pourtant pour ce contraste sirkien entre la beauté de ses plans et la fluidité de sa narration, d'un côté et la noirceur du fond de son intrigue, de l'autre, que Almodovar signe un film unique dans sa filmographie sans pour autant s'en détacher totalement. Une oeuvre de maturité à 66 ans ? Oui, pourquoi pas.
    vincenzobino
    vincenzobino

    119 abonnés 390 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 mai 2016
    Bouleversant témoignage sur les liens du sang.
    Madrid, Julieta vit avec Lorenzo et tout semble aller pour le mieux: le couple envisage de partir au Portugal. La rencontre avec une amie de la fille de Julieta, Antja, lui annonçant qu'elle avait vue cette dernière va tout bouleverser. Nous découvrons alors par un flashback ce qui a provoqué un tel revirement et la blessure secrète de cette femme.
    Le premier plan frappe d'emblée par ses couleurs, et tout le long du film, les teintes jouent un rôle d'une forte composition: de rouge, de bleu ou de jaune, les plans du maître espagnol marquent.
    Mais ce qui frappe le plus c'est bien la magnifique déclaration d'amour du cinéaste envers les femmes, comme elles ne furent rarement aussi mises en avant du point de vue de l'âme (excepté peut-être tout sur ma mère).
    Et quelles actrices: Emma Suarez et Adriana Ungarde incarnent toutes deux notre mère désemparée à quelques années d'écart avec la même justesse. La musique d'Iglesias est également magnifique et les prises de vues de nombreuses régions espagnoles magnifiques.
    Critiques positives totalement justifiées et film à recommander vivement...
    Stéphane C
    Stéphane C

    63 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 mai 2016
    Difficile de retenir ses larmes tant ce film est douloureux et parle si bien d'amour, de mort et de remords, de l'absence (...), des thématiques pourtant si triviales. La retenue quasi systématique qui caractérise ce film est sublimée par la mélancolie dégagée de la très belle musique feutrée et lancinante d'Alberto Iglesias (Tout sur ma mère) ... Almodovar est un Maître qui aborde souvent les mêmes problématiques sans jamais lasser ...
    Vincent T.
    Vincent T.

    27 abonnés 134 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 mai 2016
    Un mélodrame juste, intime et poignant sur l’histoire d’une femme qui décide d’écrire son Histoire pour en faire part à sa fille qui l’a abandonné sans aucune raison apparente.

    Une tragédie filmée sur 40 ans qui évoque l’amour, la filiation et la perte. Alternant présent et passé ingénieusement, le réalisateur nous montre l’existence de femmes et leurs choix plus ou moins importants sur le moment qui entraîneront des conséquences sur leur futur. Sans compter, le poids du sentiment de culpabilité qui peut naître ou renaître suite à ses choix.

    A défaut d’être original, un portrait de femme émouvant mis en avant par une poésie dans la mise en scène. La palette des couleurs est très belle (le rouge et le bleu notamment) et les habits sont très intelligemment utilisés pour se marier avec les décors.

    Emma Suárez et Adriana Ugarte sont sublimes et leur jeu d’actrice bouleversant de réalisme amène à nous faire ressentir leur douleur sans compter qu’Almodóvar à un don pour filmer les femmes et les mettre en valeur, c’est brillant.

    Après le chef d’œuvre « La piel que habito », Almodóvar signe un très beau film à voir pour découvrir son style de réalisation.
    Maxence!
    Maxence!

    15 abonnés 107 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 mai 2016
    La patte d'Almodovar dépourvue d'exentricités, portrait d'une femme rythmé par les temps forts de la vie, les rencontres, les déchirures, le quotidien, les drames de la famille et de l'amour. Juste, sobre, vif, laissant une part de mystère et de non-dit sur une absence envahissante. De la belle ouvrage!
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 096 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 mai 2016
    Si je n'ai pas vu tout ce qu'a pu faire Almodovar, j'ai aimé tout ce que j'ai vu, avec une préférence pour Parle avec elle. Et ce Julieta, bien qu'imparfait, montre encore une fois, qu'en terme de mélodrame sensuel, c'est un peu lui le patron. On a un film beaucoup plus calme que d'habitude, je veux dire par là qu'on suit un personnage, qu'il n'y a pas de kidnapping, de viols, de prostitution, ou un joyeux défilés de personnages pour le moins marginaux. On a juste une femme, normale, qui se remémore sa vie.

    Je ne savais pas de quoi allait parler le film avant de le voir, la bande annonce m'avait plus embrouillé qu'autre chose, et finalement ce n'est pas plus mal. Parce que ça permet de découvrir un personnage de femme fort intéressant, qui vit des événements que l'on sera tous, sans doute amené à vivre (avec plus ou moins d'intensité, parce que là Almodovar charge quand même un peu).

    Alors oui Almodovar charge pas mal, mais ça passe très bien, parce que même si on est dans une sorte de mélodrame (genre que je déteste), il y a cette beauté, cette sensualité, qui sublime le tout. Aussi ses films sortent bien souvent des sentiers battus, et bien qu'il ait un sens aigu du tragique, tout n'est pas écrit d'avance, on regarde le film, sans savoir vraiment ce qui va se passer. Et j'apprécie ça.

    Julieta veut donc retrouver sa fille qu'elle a perdu de vue il y a 13 ans. On ne sait pas pourquoi, elle non plus et c'est ce que l'on veut découvrir. On va donc revivre tous les moments forts de la vie de Julieta, avec ses craintes, ses doutes, ses hauts, ses bas. Mais ce n'est jamais gratuit, puisqu'il y a cette quête, cette fille que l'on veut retrouver. On le veut d'autant plus que durant le début du film Almodovar fait des références au passé de Juilieta dans les accessoires, les dialogues et on veut donc savoir ce qui y a conduit.

    Bref, c'est vraiment bien écrit. C'est tellement "bien écrit", que même la fin qui semble sortie de nulle part, s'explique et fait sens, puisqu'elle résulte des actions des personnages. Sans ces actions, elle aurait été impossible. Même si je trouve ça un peu gros quand même. C'est le défaut du film pour moi, ça fait un peu trop écrit dans les dix dernières minutes. Pour moi le film aurait dû avoir une fin bien plus tragique, avec par exemple ce travelling arrière sur Julieta qui écrit sur la séparation avec sa fille.

    Cependant je chipote, parce que j'ai vraiment été ému tout le long. Que ça soit sa relation avec Xoan, avec qui elle a eu sa fille. J'aime beaucoup la manière avec laquelle la relation est amenée, on commence par une scène assez flippante, qui pourrait laisser présager quelque chose, mais en fait non... Ce n'est pas la première fois que Almodovar joue comme ça avec les indices, laissant présager quelque chose qui n'arrive pas. D'où la surprise.

    Et cette scène nous conduit à nous interroger sur le thème principal du film (ou du moins l'un des thèmes principaux) : la culpabilité. On voit la culpabilité ronger cette femme, la conduire à la dépression, ruiner sa vie. Et je trouve ça beau, beau parce que malgré le fait que tout ceci ne soit pas forcément réaliste, on est dans quelque chose de bien trop sensuel pour être dans la réalité, ça reste vrai. Tout ce qui vit cette femme on peut le vivre aussi et dans sa situation, je pense qu'on le vivrait de la même manière qu'elle.

    C'est un film qui est là pour nous dire, ou pour dire, qu'il ne faut pas se sentir coupable de tous les maux sur Terre, certaines choses arrivent... c'est tout... on a le droit d'être heureux, il ne faut pas s'accabler des fautes passées dont en plus nous ne sommes pas responsables.

    Ce qui est d'autant plus drôle que juste avant le film, la bande annonce pour un truc qui a l'air bien nul : l'origine de la violence, montrait une jeune femme dire que parce que sa famille était nazie durant la guerre elle portait en elle cette culpabilité... Il faut se libérer de ça, pour tout simplement vivre !

    Bref un beau film, vraiment touchant, qui fait sans nul doute partie du haut du panier de la filmographie du réalisateur et je ne serai pas étonné que les actrices (dont le changement entre Julieta jeune et âgée se fait magnifiquement bien, à travers un plan que je trouve à la fois plein de sens et sans lourdeurs) soient récompensées à Cannes par un petit double prix d'interprétation féminine (voire une palme d'or ?).
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 188 abonnés 5 194 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 mai 2016
    Magnifique mélodrame sur la douleur de l'absence et l'amour disparu. Almodovar filme la fragilité avec une telle délicatesse et une perception intime des sentiments profonds. "Ton absence emplit ma vie et la détruit". Une actrice poignante dans un film bouleversant. Superbe.
    Loïck G.
    Loïck G.

    340 abonnés 1 675 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 mai 2016
    C’est un film qui m’a profondément bouleversé. Cette histoire d’une mère et de sa fille qui sans jamais comprendre pourquoi et comment, elles se sont quittées, est rapportée par un réalisateur dont la maîtrise est d’une totale vérité. Cette histoire ne m’appartient pas et pourtant je l’ai vécue comme telle, emporté par une interprétation sans excès, mais si juste, si près des intentions d’une caméra qui se fait oublier. Ce sont des personnages d'une très belle sensibilité, des parcours de vie à la fois extraordinaires et terrifiants, merveilleux et pénibles. En retrouvant le chemin de ses premiers émois, Almodovar abandonne avec l’âge et l’expérience, l’exubérante fantaisie qui rendait vie au désespoir pour mieux cerner la veine des sentiments. Au-delà du chef d’œuvre, j’y vois une œuvre intemporelle, une marque indélébile du temps qui nous aura vu passer sur terre.
    Pour en savoir plus
    titicaca120
    titicaca120

    390 abonnés 2 179 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 mai 2016
    Almodovar réussi son retour et son film est une pépite.
    l faut reconnaître que l'on ne rit pas beaucoup mais il y a une telle intensité
    et une telle maitrise que nous sommes saisis dans nos petits fauteuils.
    l'histoire de Juliéta nous bouleverse et les deux actrices sont merveilleuses.
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    637 abonnés 1 403 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 mai 2016
    Ayant été très déçu de son dernier film "Les amant passagers" mais ayant adoré le précédent "La piel que habito", j'avais espoir de retrouver le bon cinéaste qui a fait sa renommée car il faut avouer que la bande-annonce ne présage rien qui vaille ; on comprend rien à l'histoire et ça donne pas forcément envie de se coltiner 1h40 de film... Fort heureusement, je n'ai pas été déçu ! Je n'aurai pas pensé assister à une telle histoire, si prégnante du début à la fin, et interprétée par de talentueux acteurs ! L'intrigue se concentre autour d'une femme solitaire d'une cinquantaine d'années et de ses secrets, sa culpabilité et ses regrets en tant que mère et épouse. L'histoire s'étend dans le temps (une trentaine d'années environ), les nœuds se défont petit à petit, et même si les détails sont nombreux et qu'il ne faut en aucun cas baisser son attention au risque de louper une étape, le tout est d'une très grande clarté et d'une justesse incroyable du côté des acteurs ! Le personnage principal est joué par deux actrices pour pouvoir jouer l'étendue d'une longue période de vie. La plus jeune, Adriana Ugarte, d'une beauté folle et plutôt vive, passionnée par son métier de professeur de grec ancien, joue le cœur du drame, les flash-back, tandis que Emma Suarez, femme d'âge mûr ayant tourné la page, retrouve les fantômes du passé dans une appréhension et une nostalgie s'assimilant parfaitement au jeu de la première. Ce portrait de femme est à la fois magnifique et dur, parlant à la fois d'amour, de famille, du temps qui passe, de frustrations, de hasards qui créé notre avenir et d'erreurs qu'on regrette. L'esthétique d'Almodovar vient se greffer subtilement par dessus, un jeu de couleurs vives (surtout dans les flash-back), des effets surréalistes discrets, et une mise en scène épurée laissant entièrement les acteurs occuper le terrain avec leurs émotions ! Malgré la dureté du scénario, on sombre jamais dans le pathos et on devine l'adaptation de nouvelles à travers la multiplicité des lieux où se déroulent l'action : du train sous la neige au centre ville de Madrid, en passant par les Pyrénées ou encoure par le bord de mer ! Tel un bon gros bouquin, "Julieta" dessine une héroïne moderne rappelant celles des mythologies, n'ayant que ses propres émotions pour la guérir des malheurs qui l'entourent !
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