Le Paradis de Sandra : les secrets du tournage

Le paradis dont il est question dans le titre Le Paradis de Sandra, est l'un des bidonvilles les plus reculées et défavorisés de la Colombie. Sandra Liliana Sánchez, jeune femme de 22 ans, y vit depuis 15 ans et se bat chaque jour pour sauver ses habitants des épidémies, de la famine et de la pauvreté.

Le film est né de la lecture par la réalisatrice Marianne Roussy du livre "Les oubliés de Bogota". Il retrace les jeunes années de Sandra Liliana Sanchez, de son arrivée au bidonville à sept ans, de sa prise de conscience de la solitude des personnes démunies jusqu'à la création de sa fondation El Oasis à l'âge de quinze ans. Subjuguée par le destin de Sandra, elle a tenu à la rencontrer très vite pour lui proposer de faire un film.

Sandra, qui avait eu auparavant de mauvaises expériences avec des journalistes de télévision, a cependant fait confiance à Marianne Roussy dès leur première rencontre. Car la réalisatrice désirait faire un film et non un reportage. Prise entre la direction de la fondation et ses études à l'université dans le centre de Bogota (à une heure de transport), Sandra s'est rendu le plus disponible possible pour le film, ce qui a permis qu'il soit centré sur elle.

Le film a été tourné en quinze jours presque exclusivement dans le quartier El Paraiso (Le Paradis), au-dessus de Bogota, à 3200m d'altitude. Les habitants de ce quartier très pauvre et ignoré ont été surpris que des étrangers s'intéressent à eux et restent si longtemps pour les filmer.

L'équipe de tournage franco-colombienne était constituée de cinq personnes. Elle n'a jamais été confrontée à la violence que certains habitants du centre de Bogota imaginent permanente. Dans le quartier, chaque habitant a une personne de sa famille qui fréquente la fondation : fils, petit-fils, grand-mère... Aussi les portes se sont facilement ouvertes.

Beaucoup des habitants de El Paraiso sont originaires de la campagne. Déplacés par la violence ou pour des raisons économiques, ils partagent ce drame avec des paysans de nombreux pays du monde. Lorsqu'ils sont retournés à la ferme, leur visage a changé : le bonheur du retour aux racines se lisait dans leurs yeux.