Le réalisateur Prashant Nair a donné les rôles des deux frères du film à deux jeunes acteurs indiens très prometteurs et dont le talent n'a pas échappé aux cinéastes américains : Suraj Sharma qui joue Ramakant était l'interprète de Pi Patel dans L'Odyssée de Pi d'Ang Lee en 2012 tandis que le rôle de son frère Lalu est tenu par Tony Revolori, célèbre pour avoir été Zero, le personnage central de The Grand Budapest Hotel en 2014.
Pour le cinéaste Prashant Nair qui a énormément voyagé et vécu dans un certain nombre de pays, Umrika fait référence à des situations qu'il a déjà connues et qu'il a souhaité raconter dans son film. Tout d'abord, il y avait l'idée de raconter l'immigration d'un personnage à l'étranger indépendamment de toutes raisons géopolitiques telle que la fuite d'une guerre. D'autre part, il y avait également le désir de narrer les différents a priori de populations sur certains pays étrangers, comme ici les Etats-Unis indissociables de toute une mythologie que les gens fantasment.
Pour certains critiques, Umrika appartient à une sorte de nouvelle vague du cinéma indien qui a vu le jour grâce au succès de Slumdog Millionaire de Danny Boyle en 2008. Plus récemment, le succès de The Lunchbox de Ritesh Batra, récompensé notamment aux Festivals de Cannes et de Toronto, a permis de mesurer une nouvelle fois la bonne santé du cinéma indien sans qu'il soit forcément issu de Bollywood.
Umrika a été présenté en compétition officielle lors de la dernière édition du Festival de Sundance où il a remporté le Prix du public.
Umrika a la particularité d'avoir été tourné en Super 16. Un choix esthétique en rapport avec la tonalité que le réalisateur souhaitait accorder à son film. Il explique : "Je voulais que le film soit une fable, donc en léger décalage, entre un documentaire venu du passé et un rêve. Alors on a décidé de tourner en pellicule, et on a choisi le Super 16 afin que le grain et la texture nous transportent dans un autre temps. On a eu énormément de mal à tourner en Super 16, et je crois que ce film sera un des tout derniers à être tournés ainsi en Inde."
Le film explore l'opposition entre le village où vivent les personnages et la ville, lieu de tous les fantasmes. Paradoxalement, Prashant Nair a souhaité figurer le village dans des couleurs chaudes et y insuffler une atmosphère chaleureuse malgré la misère qui y règne. A l'inverse, la ville a été montrée comme un lieu dénué de charme et de chaleur. Pour souligner son propos, Prashant Nair a filmé les plans de la ville de manière serrée et ceux du village en plans larges.
Même si l'Inde s'est rapprochée de l'Union Soviétique dans les années 1980, le pays a néanmoins fait preuve d'une certaine fascination pour les Etats-Unis, comme le fait remarquer Prashant Nair : "La télévision passait un programme "Hot Tracks" consacré à la musique, à la publicité, à la mode et à la culture américaines. Il n'y avait que quatre sortes de voitures dans les rues. Tout cela, on l'a mis dans le film, en essayant que cela ne devienne pas trop proéminent."