Gunhild Westhagen Magnor a étudié le cinéma à l'Institut d'Art et de Design de Surrey au Royaume Uni. Possédant une formation de réalisatrice et de chef opératrice, elle a la particularité de filmer, caméra à la main, ses propres films en plus de les réaliser.
Les Optimistes a été présenté pour la première fois lors du Festival International de Cinéma à Nyon dans la catégorie "Visions du Réel". Il a également été diffusé au Festival du Film Documentaire d'Helsinki, en Finlande.
C'est à l'approche de ses trente ans que l'angoisse de vieillir a rattrapé Gunhild Westhagen Magnor. Au même moment, sa propre mère de 72 ans lui a annoncé qu'elle commençait à pratiquer le volley-ball et que la plus âgée de ses partenaires avait 96 ans ! La réalisatrice a donc aussitôt voulu rencontrer l'équipe des Opportunistes. Elle fut très marquée par cette rencontre et souhaita réaliser un documentaire : "Mon idée était de bousculer les idées reçues autour de l’image que l’on se fait des « seniors ». C’est un âge qu’on aborde habituellement sous l’angle de la solitude ou de la maladie. Au contact de Goro, 98 ans, et de sa vision enthousiasmante de la vie, j’ai donné cette inflexion positive à mon documentaire."
Bien que Les Optimistes soit un film documentaire, il est abordé comme un vrai film de fiction et notamment comme un feel good movie où l'on voit des personnes âgées prendre leur vie en main à l'instar de longs métrages tels que Sans plus attendre, Song for Marion et Indian Palace.
La cinéaste Gunhild Westhagen Magnor a souhaité aller à contre-courant des représentations en achevant son film sur une scène se déroulant en été alors que les seniors sont majoritairement associés à l'hiver : "C’est une illustration du cycle de la vie. Je voulais terminer sur l’été car cette saison remplit les gens d’allégresse (...). Je souhaitais clore mon film sur l’idée que la vie continue."
Le tournage des Opportunistes aura été une vraie course contre le temps pour Gunhild Westhagen Magnor. En effet, la réalisatrice était enceinte de près de neuf mois quand elle a commencé à filmer ses personnages. Or, elle devait boucler son film le plus rapidement possible étant donné que la meneuse de l'équipe, Goro, était âgée de 98 ans.
La réalisatrice ne souhaitait pas s'attarder sur les problèmes de santé d'un des personnages. Ni en faire un élément dramatique à la manière d'un film hollywoodien. Elle a privilégié l'aspect collectif de son film et a notamment voulu montrer cette communauté féminine très active.
Gunhild Westhagen Magnor a cherché à filmer une équipe de volley féminine en raison de la faible représentativité du troisième âge au cinéma. La réalisatrice y voyait également le moyen de mieux représenter les femmes ainsi que leur capacité à surmonter des épreuves et à se rassembler.
La réalisatrice a expliqué que si ces femmes se montrent si vivantes malgré leur âge avancé, c'est parce qu'elles ont su se prendre en main et que "le bonheur est ce qui vous fait paraître plus jeune."
Gunhild Westhagen Magnor s'est beaucoup attardée sur les visages de ces femmes, notamment en les filmant au ralenti car selon elle, "ils portent l’empreinte du temps passé (...) ils expriment plus d’émotions que ce qui les entoure."
Depuis la sortie des Optimistes en Norvège, un grand nombre de personnes âgées, très séduites par le film, ont souhaité rejoindre le club de volley-ball. Selon la réalisatrice : "Il y a même une liste d’attente. Tout le monde veut rejoindre l’équipe ! Cinq nouvelles équipes seniors se sont formées en Norvège et un tournoi va même avoir lieu."
Selon Gunhild Westhagen Magnor, le match de volley final que disputent les joueuses peut être vu comme une métaphore existentialiste, car le sport "n’est qu’un cadre pour parler des combats personnels qu’il nous faut mener. D’une certaine manière, le match métaphorise cette lutte. Les vieilles dames n’ont pas gagné dans les faits, mais sur le plan personnel, elles ont largement remporté la victoire ! Elles se sont beaucoup amusées, ont relevé le défi. Elles sont même allées jouer à l’étranger, se sont fait de nouveaux amis. L’expérience en elle-même est plus importante que le match."