A travers ce documentaire, Laurent Chevallier a voulu initier les enfants au cinéma. Dans ce centre de loisirs de Montreuil en Seine Saint Denis, il a trouvé intéressant de les réunir autour d'un même projet : la création de leur propre film.
Montreuil est une ville empreinte d'un grand métissage. Dans le centre de loisirs où a lieu le tournage sont réunis des enfants dont les parents sont d'origine étrangère, mais également des enfants issus de classes plus aisées. Pourtant, malgré leurs différences, tant en matière d'éducation que de classe sociale, on peut voir qu'ils se sont tous investis avec la même passion. Laurent Chevallier raconte : "Sans chercher à être un manifeste, le documentaire montre nécessairement que cette France mélangée est possible, qu’elle se construit d’ailleurs comme elle l’a toujours fait, jour après jour, loin des discours alarmistes et simplificateurs qui ont cours sur la question de l’immigration."
Ce documentaire traite également de la frontière perpétuelle entre la réalité et la fiction qui existe au cinéma. Un paradoxe que l'on retrouve chez les enfants, pour qui les conventions sociales et les normes ne sont pas encore bien définies. Le cinéaste raconte : "J’ai donc le sentiment que faire un film sur l’enfance et le cinéma, c’est parler de cette frontière fragile entre rêve et réalité. Cette frontière qui n’a pas la même place quand on est enfant ou adulte, le cinéma, quel que soit l’âge du spectateur, se charge de la faire bouger. La figure du film dans le film me servira à faire sentir cette frontière et à en jouer".