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    Ma Loute
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    545 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 19 juin 2016
    Je pense que ce film ne mérite ni cette indignité ni cet excès d'honneur. Il n'est pas toujours nécessaire de chercher des explications à tout et rien et disséquer chaque scène en long et en large. L'histoire est amusante et son point de départ divertissant (les disparitions). L'important, ce sont surtout les personnages. Evidemment, ils surjouent tous plus ou moins, mais c'est le but. Il y a un côté surréaliste dans Ma Loute, à commencer par le titre et le nom du personnage. Mais peu importe! Le spectateur s'y retrouve. Bémol quand même pour Lucchini, qui sort souvent de son personnage. J'ai lu qu'il y a eu de profondes dissensions entre lui et le réalisateur et ça se voit car son personnage du début, complètement foldingue et dépassé par tout, s'efface par moment et il redevient Lucchini et non le personnage (plus de folie douce, plus de tics de langage ni de maniérisme). Et Binoche, effectivement, est par moments insupportable en hurlant et surjoue faux pour le coup, comme si elle se moquait de son propre personnage, ce qui est à mon avis, incorrect car son personnage n'a pas de recul suffisant pour se trouver grotesque. Enfin, le couple de policiers est truculent et j'aurais aimé les voir encore plus à l'écran, comme la femme à l'ombrelle, géniale.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 16 mai 2016
    Affligeant... Cela fait quatre ans au moins que je n'ai pas posté de critique mais ce film m'oblige à écrire. C'est un supplice de mauvais goût, d'humour désuet qui ne fonctionne pas, de répétitions et de longueurs. Ne vous fiez pas à la bande annonce : ce n'est pas un Moonrise Kingdom à la française. Deux heures de temps perdu, rien de plus.
    vidalger
    vidalger

    322 abonnés 1 251 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 15 mai 2016
    Il faudrait parfois se limiter à ne regarder que les bandes-annonces. Autant on est intrigué, voire séduit par les bizarreries et l'humour de ce bref résumé de Ma Loute, autant on finit vite par se lasser d'un système répétitif et finalement peu innovant qui se déroule sur plus de deux longues heures.
    Certes, les acteurs sont bien choisis, les dialogues - en partie compréhensibles - sont drôles, le cadre du littoral nordique est cinégénique ... mais faut-il dire que cette histoire de demeurés anthropophages, bouffeurs de bourgeois d'un côté, et celle de cette famille tuyau de poêle d'industriels du Nord totalement dégénérée de l'autre, ne nous a guère amusé, tant l'humour est appuyé et lourdingue : la succession des chutes, les imbécillités dites avec pompe, l'énorme homme volant, etc.. sont des trouvailles au départ drôles mais sur lesquelles il est dommage de s'étendre à l'infini.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 16 mai 2016
    Non, décidément rien n'y fera. Ni les nombreux commentaires s'extasiant sur une quelconque "poésie" du film, ni sur les critiques élogieuses des Inrockuptibles, ou de l'Obs. Rien ne peut amener toute personne dotée d'un minimum de goût, pas beaucoup juste le minimum, à une autre conclusion : ce film est d'une nullité abyssale.

    Nullité déjà du scénario, tant la trame générale du film est inexistante. Même l'histoire d'amour naissante entre les deux protagonistes n'émeut pas une seconde. Sans même parler de ce parti pris de montrer les personnages, notamment les "pauvres" comme des bêtes dégénérées. Ce n'est pas interdit, certes, mais difficile après de prétendre à une quelconque finesse. Vous trouverez beaucoup plus de subtilités dans un film de la série "American Pie", que dans "Ma Loute". C'est dire. Mais bon, puisque le réalisateur a du talent paraît-il... En tout cas, à part mon petit neveu (et apparemment une femme derrière moi dans la salle), personne ne peut rire aux gags récurrents (le gros monsieur qui roule hihihi, les multiples chutes hohoho) qui parsèment le film, et qui créent surtout un sentiment de malaise permanent pour un long métrage d'une telle prétention (et qui pour rappel, concourt au Festival de Cannes... une pensée émue pour tous les recalés de la sélection

    Quant à l'idée que ce film serait une critique acerbe des riches familles bourgeoises, et que cela ressortirait dans la scène du repas, c'est désespérant. Ceux qui pensent en effet que les "tensions" nées autour de la découpe du gigot dominical, apparemment scène clef du film, sont pertinentes sont soit eux mêmes très riches, soit ils n'en ont jamais rencontré.

    Et l'interprétation... Faisons simple : Lucchini n'a jamais été aussi mauvais, lui pourtant si bon. Juliette Binoche surjouait tellement que la meilleure scène du film est celle où l'un des dégénérés la fait taire d'un coup de gourdin. Quant aux amateurs, ils n'ont aucun talent pour la plupart. On a bien compris que le critère pour jouer dans ce film de Dumont était d'avoir un faciès cauchemardesque.

    Bref, une daube d'un vide sidéral. Mon conseil en temps de crise : ne perdez pas votre argent à aller voir "Ma Loute". Et si on vous invite, prenez même le risque de perdre vos amis. Vous garderez au moins le sens du beau.
    ninilechat
    ninilechat

    71 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 16 mai 2016
    Après Agésilas, hélas!
    Mais après Attila, hola!

    C'est ce que Boileau écrivit au sujet du naufrage du vieux Corneille. Bon, pour moi il s'agit juste du Festival de Cannes et des deux navets consternants que je viens de consommer. Après l'exécrable Café Society, je viens, hélas, de visionner Ma Loute (titre racoleur sans doute pour évoquer, et en tirer profit, un succès commercial de Dany Boon...

    Bruno Dumont s'est fait connaitre pour des films de société qui se passent dans le Nord, tous déplaisants. Le principe: prendre des acteurs non professionnels, ça coûte moins cher, et surtout ça ne proteste jamais. Et puis, les dénuder, les ridiculiser, les avilir.... et il faut reconnaître qu'un certain nombre d'esthètes du cinéma ont encensé Dumont. Pas moi. Par principe, je n'aime pas qu'on dégrade les hommes, surtout les pauvres gens.

    Et puis, il s'est lancé dans le comique avec le pitoyable P'tit Quinquin, vu à la télévision. Et voici qu'il récidive sur grand écran, qu'il a entraîné des acteurs au top pour subir l'épreuve de l'humiliation publique, et qu'il est sélectionné à Cannes! On a honte pour eux, pour Bruni-Tedeschi, Binoche et surtout Luchini! Certes, Fabric Luchini. est, maintenant, surtout bon pour faire le show au journal télévisé. On a bien vu depuis l'Hermine qu'il avait renoncé à toute ambition d'acteur, et que faire l'oeil de poule restait son jeu de scène favori. Mais là! mais là!

    Une famille de "passeurs" (ils font traverser un petit bras de mer aux touristes en les portant dans les bras) anthropophages dégénérés, laids, sales.... versus une famille de grands bourgeois de Tourcoing en villégiature abrutis, prétentieux, phraseurs. Plus deux flics version Laurel et Hardy, intégralement idiots (il a repris un truc qui avait marché dans P'tit Quinquin). Ce n'est jamais drôle: les gags sont téléphonés; par exemple, chaque fois que quelqu'un s'assoit dans une chaise longue, elle s'effondre et Laurel roule sur lui même plutôt que de marcher. Ce n'est jamais drôle: c'est juste immonde. Même Eat the richs et The groove tube (vous voyez, j'ai des références en fait de burlesque de mauvais goût) sont infiniment plus marrants...

    On est triste, pas pour les acteurs: ils ont signé, mais pour le paysage. Elles sont tellement magnifiques, ces vastes étendues de dunes verdoyantes, vallonnées, surplombant la mer, qu'on aimerait y voir s'y dérouler quelque chose de beau...
    krabe06
    krabe06

    6 abonnés 4 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 14 mai 2016
    Nous ne devons sans doute pas avoir une "ouverture d'esprit" suffisante pour apprécier un film qui selon nous déborde de suffisance d'acteurs se croyant permis de surjouer du début à la fin dans un film sans queue ni tête, dénué d'un brin de poésie.
    Oui l'image est belle il est vrai, mais tout est gâché par des gags répétitifs et digne d'une pièce de boulevard (haha le gros personnage est tombé pour la 5ème fois, hoho il a un accent de paysans c'est rigolo...), d'acteurs hurlant ou au contraire ne disant pas un mot à des moments où l'on aimerait bien, nous pauvres incultes dénués de tout sens artistique, avoir des explications sur cette histoire insensée (spoiler car faire voler ses personnages ne donne malheureusement aucun côté fantastique ou poétique au film, juste ridicule).
    A des moments il nous a même été très dur de regarder Juliette Binoche gémir et surjouer son personnage.

    2h de perdu, et dire que de nombreux artistes talentueux cherchent à se faire connaître mais n'ont pas les bonnes "connexions" pendant que d'autres se trouvent plus intelligents que les autres et font des films de la sorte.
    Anita M
    Anita M

    17 abonnés 19 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 13 mai 2016
    Un film burlesque et macabre à outrance, des personnages consanguins ou fin de race, tous plus moches les uns que les autres, une histoire absurde qui - minute après minute - tourne à l'ignominie, bref vous l'aurez compris, pas du tout ma tasse de thé !
    Sordide et affligeant ... comme d'habitude ça n'engage que moi !
    alpha-pixel
    alpha-pixel

    28 abonnés 41 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 juin 2016
    Ça plait ou ça plait pas. On rentre dedans ou on reste tapi en boule sur son siège, attendant l’heure de la fin. Certains pouffent, d’autres râlent, quelques uns sortent. Moi, j’étais aux anges, avec le rire au ventre et la jubilation au ciboulot. Ce rire n’est jamais fou, il ne sort pas bruiter dans la salle, il est contenu… Parce que ce qui se passe sur l’écran est tellement énorme que la surprise d’une telle audace bloque le diaphragme en mode « c’est pas vrai », « il n’a pas osé », « c’est trop dingue »… Un mélange de BD déjantée, de surréalisme sans prise de tête (comme sorti d’un Bunuel léger), de farce peau de banane du cinéma muet (avec un Laurel éléphantesque), d’Hara Kiri qui veut tout passer à la moulinette, de Genet rêvant d’exterminer les gentils maîtres. On pense à des tas d’influences : au pince sans rire de Tati, à la liberté en balivernes de la famille Addams, aux laideurs felliniennes, le tout avec une surdose d’absurde au n 1-ième degré genre Monty Python… Moquerie au long cours de toute expression signifiante : les mots sont des borborygmes, les expressions désarticulées, et les phrases se dégonflent, creuses comme des bulles. Si un instant le film parait vouloir asséner une sentence ou un avis, illico son propos est torpillé par une phénoménale rigolade. Le clairon du colonel sonne asthmatique et le curé débite dans son sermon de religieuses insignifiances, au mieux recommande aux marins si fidèles de p(ê)écher morues et maquereaux. Clergé, armée, police, bourgeoisie et prolos, tout le monde en prend pour son tout petit grade. Les riches d’abord : afin de ne pas perdre une pièce de leurs sous industrieux, ils pratiquent un inceste vague et s’auto-reproduisent. Les pauvres, eux, vivent un cannibalisme tranquille. Les uns ont la morale tatillonne juste sur la préséance dans la découpe du gigot, les autres se partagent gentiment les délicieux morceaux sanguinolents des premiers. Seul le couple Ma Loute-Billie camoufle quelques beaux restes d’humanité, tout en soulevant une question centrale : le bel androgyne a-t-il ou non des testicules ? On ne le(s) verra pas. Tout au long du film l’image du no mans land est superbe, renforçant la perception réaliste de l’insensé. Comme ce plan saturé de couleurs du cyclopéen Dupont en melon noir poursuivant la belle ombrelle évaporée sur la plage déserte. Les acteurs, pros ou pas, sont tous inénarrables, figurant bien le drame burlesque de notre insondable humanité. À la fin, le gros flic Machin s’envole en lévitation. Comme moi qui ai plané tout au long de la séance. Vive l’audace créative. Vive la folie. (Pardon d’avance à ceux, peu nombreux j’espère, qui convaincus par cette critique dithyrambique vont courir voir le film et s’y ennuieront mortellement)
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 15 mai 2016
    Un film sans queue ni tête. Une belle image, mais tout est gâché par des gags répétitifs et digne d'une pièce de boulevard, des séquences longues est ennuyeuses, une histoire insensée est ridicule. 2h de perdu.
    overlook2
    overlook2

    24 abonnés 163 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 juin 2016
    Le film de Dumont est tellement hors-norme qu’on peine à le qualifier. La rencontre entre Magritte, Duchamp et Bacon ? Une symphonie grinçante qui bascule dans l’atonal ? En tout cas, une vraie bouffée d’air dans un cinéma français trop souvent sclérosé. Un geste jouissif d’une totale liberté, qui ne fait évidemment pas l’unanimité, mais, pour qui y goûte, propose un voyage entre burlesque, surréalisme et anarchisme d’une puissance formelle unique. Et un amour vibrant pour le cinéma et sa puissance d’évocation poétique.
    Serge V
    Serge V

    84 abonnés 446 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 14 mai 2016
    bruno dumont ,ah bruno dumont,voilà un metteur en scène que l'on n'oublie pas, j'avais vu Humanité il y a de nombreuses années,quel souvenir! eh bien ma loute je ne l'oublierai pas non plus ! bruno dumont ne change jamais que ce soit dans le drame pour l'un ou le comique pour ce dernier,c'est la même chose, il nous montre des demeurés ou des dégénérés ( vous me direz,quand on voit l'époque actuelle ! ) dans des scénarios abracadabrants . dans ma loute, il entraîne fabrice luchini et juliette binoche dans son délire ,luchini s'en sort à peu prés avec honneur mais juliette binoche se ridiculise . tous les personnages sont ou affreux ou idiots, par contre il y a une belle (?)histoire d' amour entre deux adolescents, l'un est, entre autres, anthropophage et l'autre est de sexe indéterminé, je vous laisse deviner si cette amourette se termine bien ! pour le bilan de ma soirée, on dirait une étape de montagne du tour de France, 37 chutes environ sur l'écran (comme c'est drôle !) , et 6 abandons dans la salle . ce film, une horreur, mais bien sûr encensé par la presse et honoré par sa présence à Cannes
    César D.
    César D.

    37 abonnés 616 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 14 mai 2016
    des dégénérés cannibales, des cathos incestueux (et volants!), deux policiers se partageant un quart de cerveau, un(e) ado transgenre et, et... je crois que c'est tout... ah non! il y a aussi des acteurs qui surjouent et des kilomètres de visage très laids. et "ça", c'est projeté à Cannes? et ben, quelque chose me dit qu'ils ne doivent pas boire que du champagne au Comité du Festival
    Jmartine
    Jmartine

    168 abonnés 673 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mai 2016
    Dans la baie de la Slack sur la côte d’Opale, aux pieds du Typhonium, édifice délirant mi art-nouveau, mi néo-égyptien, construit par l’architecte Edmond de Vigne pour un couple de peintres fortunés et excentriques, les Dumont, un hénaurme commissaire Machin et son frêle adjoint Malfoy, tels Laurel et Hardy, enquêtent et s’empêtrent, sur une série de disparitions de bourgeois, tous originaires du triangle Lille, Roubaix Tourcoing…ces disparus se sont tous aventurés à passer à gué sur les épaules d’une famille de ramasseurs de moules, les Brufort… Sur la colline, dans ce fameux Typhonium, vit une famille d’industriels du Nord les Van Peteghem…le chef de famille, André, joué par un Fabrice Lucchini méconnaissable, barbe et favori poivre et sel, engoncé dans un costume trop petit qui lui donne une démarche de gallinacé, est accompagné de sa femme, Isabelle, jouée par Valéria Bruni Tedeschi, blanche jusqu’à l’ombrelle, de ses deux filles un peu niaises, et d’une nièce au prénom de garçon Billie, sur laquelle plane une ambigüité sexuelle, fille ou garçon ? D’autant qu’elle s’habille dans les deux genres….se joignent à la famille le frère de madame, Christian, hurluberlu souffreteux, la sœur de monsieur, Aude, jouée par Juliette Binoche, hystérique à souhait et qui surjoue un peu. La famille est un peu dégénérée, fin de règne, évocation d’épisodes incestueux, mariage entre cousins, mais d’abord des mariages industriels avant d’être des mariages d’amour, souligne André…Pour faire référence à La vie est un long fleuve tranquille, lui aussi parodie de stéréotypes sociaux situé aussi dans le Nord, les Van Peteghem sont les Le Quesnoy, et les Brufort les Groseille… des Brufort bruts de décoffrage, oreilles décollées ( bravo le casting !!) , à l’accent inextricable, vrais sauvages au regard inquiétant et aux pratiques cannibalistes (ce n’était sans doute pas indispensable pour l’histoire !!!) mais dont le père commande le bateau de sauvetage en mer…Il fallait une histoire d’amour entre le fils Brufort, ma Loute, et la nièce Billie…elle est troublante…ambigüité du sexe de Billie, ambigüité de ma Loute, homme ou animal…C’est un véritable vent de folie , burlesque limite grotesque…une cruauté à la Mocky , un surréalisme à la Buñuel….une opposition entre des acteurs stars et des gens du crus qui jouent au niveau de ces stars…des paysages magnifiques, magnifiquement filmés dans une lumière à la Eugène Boudin….j’ai beaucoup aimé, après Men and Chicken, je suis servi dans le frappadingue …mais j’admets que le film puisse être clivant…on aime ou on déteste !!! Et apparemment les spectateurs sont très partagés !!!
    desiles ben
    desiles ben

    31 abonnés 204 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mai 2016
    Une fois que l'on a admis que l'histoire était abracadabrante et les personnages caricaturaux, on passe un très agréable moment en compagnie des Van Peteghem, bourgeois fin-de-race et consanguins, des Drufort, marins, cannibales à leurs heures et d'un couple de policiers dont le plus volumineux est hilarant. C'est du grand-guignol et c'est très drôle !
    poet75
    poet75

    272 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 15 mai 2016
    S'il y a une chose qu'on ne saurait reprocher à Bruno Dumont, c'est d'être incapable de se transformer du point de vue stylistique. Après avoir réalisé quelques films au ton très austère et totalement dénué d'humour, le cinéaste a créé la surprise en mettant en scène une série télévisée au comique absurde et déjanté diffusée sur Arte en 2014 (« P'tit Quinquin »). Fort de cette expérience, voici qu'il présente aujourd'hui « Ma Loute », film en compétition au festival de Cannes et d'allure encore plus extravagante que la série qui l'a précédé.
    Cela étant écrit et nonobstant les dithyrambes de quelques critiques (mais pas de tous, fort heureusement), je me dois d'exprimer à présent ma consternation et ma stupéfaction. Car s'il est vrai que Bruno Dumont a totalement changé de style ou de genre cinématographique, il n'en est pas moins vrai, me semble-t-il, que, pour ce qui concerne sa pensée, ou sa vision du monde et de l'humanité, rien n'a changé, si ce n'est en pire. Ce que je veux dire, c'est que le cinéaste n'a cessé, au fil de son œuvre, de faire montre de sa misanthropie et que cette misanthropie n'a jamais été ni aussi flagrante ni aussi repoussante que dans « Ma Loute ».
    Personne n'est épargné dans ce film, ni les Van Pethegem, famille bourgeoise de Tourcoing venue se détendre en bord de mer, ni les Brufort, famille de pêcheurs locaux aux mœurs très particulières, ni l'inspecteur Machin et son adjoint Malfoy, fades épigones de Laurel et Hardy enquêtant sur de mystérieuses disparitions. Tout ce monde est croqué par le réalisateur avec un évident mépris : triste humanité de décadents, de dégénérés et d'abrutis. Mais non, c'est faire trop de concession à Bruno Dumont que de parler d'humanité à propos de ses personnages. En vérité, ils n'ont rien d'humain, ce sont soit des pantins qui se roulent par terre comme l'inspecteur Machin ou s'effondrent sur le sol à la façon d'une marionnette désarticulée, soit des baudruches qui s'envolent dans les airs. Et s'ils parlent, c'est en éructant ou en grimaçant comme des singes.
    Tel est le spectacle offert par Bruno Dumont : comique si l'on veut, mais d'un comique détestable. Même le semblant d'histoire d'amour qui naît entre Ma Loute, l'aîné des Brufort, et Billie, une des filles des Van Pethegem (dont on se demande si elle est une fille ou un garçon), même cette histoire d'amour, dont on espère un instant qu'elle va illuminer le film, ne mène à rien d'autre qu'à un surplus de violence et d'abrutissement. Les pantins actionnés par Bruno Dumont sont comme tous les pantins, ils sont dépourvus de cœur et font juste semblant d'aimer. Chez Bruno Dumont, la seule façon d'aimer, c'est de s'entredévorer à la manière des anthropophages.
    Quant aux acteurs, qu'ils soient amateurs ou professionnels (puisque, pour la première fois, le réalisateur a engagé des acteurs confirmés), ils surjouent leurs rôles au point qu'ils en deviennent agaçants. Fabrice Luchini, Juliette Binoche et Valeria Bruni Tedeschi n'ont jamais été ni aussi mal dirigés ni aussi irritants que dans ce film. On se demande bien pourquoi ils se sont laissé manipuler, eux aussi, comme des pantins grotesques, par le réalisateur.
    Sous ses airs de comédie, c'est un triste film que propose Bruno Dumont, puisque dépourvu d'humanité. Dans une interview, quand on lui demande quels sont ses projets, le cinéaste répond qu'il s'apprête à tourner un film sur Jeanne d'Arc ! Mon Dieu ! Pauvre Jeanne ! Passée à la moulinette de Bruno Dumont, que restera-t-il d'elle ? 2/10
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