Avec ce documentaire, Olivier Ducray voulait aborder une problématique qui touche de nombreuses familles : la dépendance et l’isolement des personnes âgées. Le réalisateur traite le sujet à travers le regard de l’infirmière libérale Françoise qui prodigue des soins tout en préservant un lien social avec ces personnes seules.
Le précédent court-métrage d’Olivier Ducray, Champagne, traitait déjà de l’isolement et de la solitude chez les personnes âgées. Ainsi, La vie des gens apparaît comme un prolongement de l’œuvre du réalisateur. Il explique : "Le thème de la solitude est central dans tout ce que je fais. Je ne comprends pas la manière dont on traite nos aînés. (…) Ce film, est une manière de dire que derrière ces gens, il y a des vraies vies."
Le titre La vie des gens fait référence à cette portion de fin de vie durant laquelle les personnes âgées redeviennent dépendantes comme des enfants et se retrouvent souvent isolées. Un enjeu primordial aujourd’hui au vu du rallongement de l’espérance de vie. "On découvre aujourd’hui un âge que l’humanité ne connaissait pas, c’est le grand âge. (...) La plupart des gens que j’ai filmés n’ont sans doute pas vu leurs grands-parents comme ça ; ce sont les premières générations à en avoir conscience, à savoir ce que cela signifie", déclare le réalisateur Olivier Ducray.
Olivier Ducray a choisi le format documentaire pour traiter son sujet car, selon ses dires, il n’aurait pas pu imaginer la moitié des situations qu’il a vécues. En outre, le réalisateur dit "s’être placé du côté de la vie", mais c’est aussi grâce à sa rencontre avec l’infirmière Françoise que le choix du documentaire a été privilégié.
Le tournage du documentaire s’est déroulé sur une année. Selon le réalisateur, c’est une durée nécessaire pour instaurer une relation de confiance avec les protagonistes du film. Olivier Ducray voulait également filmer le passage des saisons et le temps qui passe.
Avec La vie des gens, Olivier Ducray voulait également rendre hommage au personnel médical, des hommes et des femmes de l’ombre qui "prennent le relai d’une société qui peine à trouver des solutions et je ne parle pas que de l’État mais des individus aussi", déclare-t-il.
L’infirmière Françoise, protagoniste principale du documentaire, déclare établir un véritable lien social avec ces personnes âgées. En plus d’être leur soignante, elle est leur amie et confidente mais également parfois leur accompagnatrice jusqu’à la mort : "Les personnes âgées sont amenées à nous quitter, elles le savent, c’est dans l’ordre des choses, il n’y a rien de triste. Je fais tout pour qu’elles partent en douceur", indique-t-elle.