C'est décidé ! J'arrête de regarder LE CERCLE -émission de critique ciné présentée par Augustin Trapenard sur CANAL -. Mais pourquoi cela ? vous demandez vous... peut-être ? D'une part à cause des chroniqueurs qui, à argumenter à qui mieux mieux, finissent inexorablement par spoiler le contenu d'un film, mais aussi parce que j'ai trouvé particulièrement injuste les mauvaises notes données à "La Communauté". Puisqu'il m'est impossible d'apporter ma contradiction sur leur plateau télé, je vais le faire Ici et Maintenant.
Dans le désordre, j'ai listé les principaux griefs reprochés au film de Thomas Vinterberg (réalisateur de l'oppressant FESTEN) :
une lumière pâle, des couleurs délavées, trop de grains, une mise en scène plate et prévisible, un film qui porte mal son nom puisque la communauté n'est pas le seul sujet abordé.
Petit rappel aux chroniqueurs du Cercle, le film se déroule en 1970 (le fluo des années 80 n'était pas encore à la mode), en plein hiver (journée courte où le soleil brille par son absence), et à Copenhague (ville qui invite davantage au mystère qu'au batifolage). Ajoutez à cela, un réalisateur membre du Dogme 95 (association ciné. dont le but est de revenir à une sobriété formelle en réaction aux superproductions et à l'utilisation abusive d'artifices aboutissant à des produits formatés, impersonnels), il n'y a rien d'étonnant à voir un film au sobre et dépouillé.
Concernant le 3ème point de discorde, j'ai envie de dire : un partout, balle au centre !
Si la première partie du film se veut joyeuse, animée par les échanges et l'insousciance du "Vivre Ensemble" ; progressivement, le film va glisser vers une seconde partie beaucoup plus sombre (au propre comme au figuré). Thomas Vinterberg finit par nous proposer le portrait sans fard d'une femme, délaissée par son mari volage et bien seule au milieu de ses colocataires -chapeau à Trine Dyrholm (Ours d'Argent de la meilleure actrice à Berlin) de réussir à nous emporter avec elle dans sa tourmente-.
Moralité de La Communauté : Il est peu d'êtres sur lesquels on puisse compter, qui soient réellement des secours, des appuis, des conseils, des affections. Tous les autres se contentent de paroles vides, de protestations creuses, de simagrées qui n'engagent à rien. Ô mes amis, disait mélancoliquement Aristote, il n'y a pas d'amis !
Citation de Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 25 décembre 1879.