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AdriBrody
9 abonnés
622 critiques
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2,0
Publiée le 29 octobre 2023
Reiner Fassbinder est à l'origine un homme de théâtre, domaine dans lequel il est évidemment très bon. Mais le problème lorsqu'un théâtreux prend une caméra est qu'il a de grandes chances de tourner un mélange entre une pièce et un film, une sorte de Frankenstein qui ne sait où se placer. Voilà ce qu'on a ici. Les acteurs abordent un style de jeu théâtral, la mise en scène est théâtrale mais le scénario est écrit pour un film et le tout ensemble ne fonctionne pas. Surjeu ou acteurs à côté de la plaque, mise en scène complètement hors contexte (fonctionnerait bien pour une pièce encore une fois mais pas dans un film) et une histoire certes intéressante mais qui plonge à cause de ces détails. Fassbinder aborde comme à son habitude l'ambivalence des sentiments humains et l'amour qui tend vers l'échec. Ce n'est pas une mauvaise oeuvre mais elle n'était simplement pas à faire de cette manière.
Ce film est intéressant sur ce fond et cette évolution "fiction historique" mais l'histoire de la personnage principale qu'on attend vraiment au tournant par son parcours s'avère au final plutôt décevant. Les raisons sont simple car spoiler: avant toute chose, cette fin avec le gaz dans la cuisine n'a absolument rien d'enthousiasmant après tout ce qu'on a pu voir ! On devine cette chute à des kilometres ! Je croyais être surpris tellement son parcours est surprenant, et on comprend parfaitement ses motivations ! Mais cette fin me parait un peu simple et stupide. D'ailleurs n'était-elle pas censée faire un enfant avec le militaire noir ? Elle a aavorté ou quoi ?? Tout cela est bien flou . Bref, à part cela , malgré une réalisation vraiment réussie et l'effort évident de l'évolution de ce personnage dans cet environnement que j'ai trouvé vraiment intéressant, nous sommes vite déçu. Cette histoire ambitieuse évolue à du banale et du prévisible. À voir tout de même car cette proposition dramatique reste néanmoins intéressante et on ne s'ennuie pas.
Excellent film que ce Fassbinder de la fin des années 70.Sans être trop appuyée, la description de la vie ordinaire d’un famille allemande de l’après guerre est très réaliste et montre bien le désordre social d’une génération qui semble perdue mais qui pourtant fait tout pour s’en sortir., à l’image de Maria Braun dont la complexité des sentiments et la volonté sans faille nous entraînent avec elle tout au long du film. Magnifique Hanna Schygulla qui nous séduit d’emblée et aux charmes de laquelle on a envie de succomber. A revoir avec plaisir. Kestudi
Un film durant la première guerre mondiale, avec une histoire pas très interessante... Et avec ce realisateur, toujours aussi lent. Il réalise toujours une poésie qui ne me parle pas, que je trouve assez lourde. Bref, ce n'était vraiment pas ma tasse de thé !
Une histoire intéressante sur l'Allemagne d'après-guerre qui a travers cette femme allemande essaye de se relever de ses ruines.. Le souci pour moi c'est que la photo du film est très laide et m'a empêche d'apprécier le film. Mon premier Fassbinder ne m'a pas encore convaincu...
Même s’il est en apparence réaliste, le film a de toute évidence une portée symbolique forte et ses personnages, dépourvus de toute psychologie, traversent le scénario comme des allégories qu’il nous appartient de déchiffrer. N’étant pas un grand adepte des allégories, ni un fin connaisseur de l’histoire allemande, et n’ayant pas encore vu les deux autres volets de cette trilogie historique (Lola et Veronika), qui sont censés éclairer un peu le sens de ce premier épisode, j’avoue m’être un peu ennuyé. La trajectoire du personnage principal est quand même assez intrigante et la mise en scène est élégante et très inventive. Les dialogues sont aussi assez beaux, bien qu’un peu obscurs parfois. A revoir plus tard peut-être.
Mouais... je m'attendais à mieux. On m'a vendu du rêve en disant que c'était le film le plus abouti pour traiter de l'Allemagne d'après guerre et bien moi je réponds que c'est faux ! Allemagne mère blafarde est nettement meilleur. Plus sombre, plus réaliste et moins surfait. Je ne suis décidément pas fan de Monsieur Fassbinder. Pour moi ce film est sans intérêt, longuet et un brin provocateur. Pas ce à quoi je m'attendais !
Pour parler de la reconstruction de son pays, Fassbinder utilise à nouveau la voie des femmes qui à ses yeux incarnent le mieux la symbolique de la renaissance et de la prospérité. Il le fait merveilleusement bien derrière sa caméra, qui ne s’autorise aucune fantaisie dans les faits et l’Histoire. La rigueur et l’application donnent un ton résolument d’époque, avec une affiche tout aussi parfaite. Hanna Schygulla y est une fois encore magnifique ! AVIS BONUS Beaucoup d'éclairages et surtout celui de Hanna Schygulla sur son travail avec Fassbinder. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Premier des trois films étudiant la société occidentale au travers du destin de la femme allemande dans l’Allemagne de l’Ouest, DIE EHE DER MARIA BRAUN (Le mariage de Maria Braun) contient un condensé de toutes les préoccupations de Fassbinder : la chair, le libéralisme et son appât du gain, la rédemption morale (parfois) et son contre pendant la déchéance (souvent), le tout dans une absence de prise sur le déroulé de la vie, les événements dictant le destin des êtres. Mystique mais pas croyant, amoureux des femmes mais bisexuel, Fassbinder dans sa flamboyance extrême nous entraine dans toutes les ombres et parfois la lumière. La caméra tourbillonnante de Michael Ballhaus, la palette musicale éclectique de Peer Raben et l’interprétation superlative d’Hanna Schygula (excellent casting en général) illustrent ce monde absolument vénal en perte de tout repère où les oeuvres complètes de Kleist se bradent au marché noir (Fassbinder dans une brève apparition). De la sexy prostitution au réalisme de l’Allemagne en reconstruction, les personnages sont emportés par les évènements pour lesquels ils ne sont plus que des jalons comme le montre, entre autres, cette cérémonie éphémère du mariage dont tout superflu est exclu dans le condensé d’un regard acquiesçant, accompagné par le bruit des bombes qui tombent au dehors. Irrespirable par moment, grandiose par ailleurs et virtuose en permanence (influence certaine de Douglas Sirk et des DAMNES de Visconti, respectivement son metteur en scène préféré et un de ses films préférés), Fassbinder nous entraine dans sa vision pessimiste et nihiliste du monde que notre société occidentale libérale a construit : l’argent qui devient le moyen, le but et la raison entrainant une matérialité qui détruit toute conscience.
Fassbinder se place dans la lignée du nouveau cinéma allemand et sort une oeuvre plus intelligente encore que ce dont on le savait capable. Il recherche des implications jusque dans la Seconde Guerre mondiale tant regrettée par les Allemands à l'époque, sortant un sujet délicat des vieux cartons tabous. Il est tellement bourré de sous-entendus que pour une fois, la quantité l'emporte sur la qualité : on ne peut pas tous les saisir au vol et ce qu'on arrive à comprendre est déjà très beau.
Le scénario raconte la vie d'une femme, qui, juste après son mariage devient "célibataire" car son mari est parti à la guerre, et "veuve" car on le dit mort. Elle se met alors en couple avec un noir américain. Or son mari revient. spoiler: Elle tue son amant, et c'est son mari qui s'accuse de ce meurtre. Il en prend pour plusieurs années de prison. Elle lui jure qu'elle l'attendra jusqu'à sa sortie. Entre temps, elle deviendra une femme d'affaires, aura des amants, deviendra riche, mais n'oubliera pas son premier mari. Beau film de Fassbinder qui conte ici symboliquement à travers une femme forte, le redressement économique de l'Allemagne d'après guerre. Cinématographiquement, c'est sans reproche. On suit l'héroïne avec un intérêt constant (belle prouesse de l'actrice Hanna Schygulla), celle-ci se sert des hommes pour réussir mais c'est sans oublier aussi son premier amour, qu'elle aime toujours. La fin, l'explosion de la maison, laisse perplexe sur ce veut dire Fassbinder.
Film sensé être "le" chef d'oeuvre de Fassbinder. Pourtant, tel n'est pas le cas. Certes, les comédiens sont convaincants et le scénario, tient la route. Sauf que ce dernier s'avère par moments trop alambiqué et de fait, empêche des réponses à certaines questions.
Rainer Werner Fassbinder nous dresse dans l'Allemagne d'après-guerre le portrait d'une femme à la personnalité complexe partie de rien et qui, par ambition, par cynisme – et peut être un peu par amour – connaîtra une spectaculaire ascension sociale. Superbement porté par Hanna Schygulla, muse du cinéaste allemand, ce long-métrage rythmé et passionnant offre une vision désabusée et désenchantée du miracle économique outre-Rhin.
Cette aventure est longue, compliquée, et tortueuse à souhaits... Et puis il y a tellement eu d'histoires mieux réussies traitant du même sujet que ça n'en fait qu'une de plus, et avec beaucoup d'invraisemblances même s'il elle est bien orchestrée et son montage bien travaillé. Si l'actrice du rôle principal croit à son rôle et arrive à nous impliquer, même sans sympathie, je n'en dirai pas autant des autres acteurs peu convaincants. Peu passionnant ! Voire déprimant... willycopresto
Le premier film que je vois de Rainer Werner Fassbinder, assurément il ne sera pas le denier tant celui-ci est un régal à suivre. L'ascension puis la chute de Maria, personnage fascinant de part sa beauté physique mais aussi par l’esprit sombre et torturé qui l'anime. Une séductrice à l’intelligence et à la perfidie sans limites mais malgré cela elle réussit à m’attendrir, elle est bouleversante dans les ultimes instants de ce long métrage ... Hanna Schygulla sort une prestation dantesque, celle-ci va me marquer encore longtemps ! L'atmosphère de cette Allemagne d'après guerre est étouffante, c'est retranscrit de manière authentique on s'y croit réellement ! Un grand film.