Le documentariste revendique l'héritage de deux glorieux aînés : Raymond Depardon (Faits dvers, Urgence, Délits flagrants) et Frederick Wiseman (Titicut Follies, Ballet, Public Housing).
« A l'origine du projet, il y a un tournage réalisé à Dave (une ville de Belgique connue pour son institution psychiatrique, Ndrl) en 1991, comme assistant de Manu Bonmariage dans le film Pas si fou. Le personnage auquel s'intéresse le cinéaste est un homme interné depuis une quarantaine d'années dont l'activité principale est la peinture. Comment cette personne, d'une grande sensibilité et d'une grande fragilité, s'est-elle ainsi trouvée enfermée dans un asile psychiatrique ? Pourquoi les médicaments qu'on lui administrait le réduisaient-ils à l'état de zombie ? J'étais impressionné et j'avais peur. J'étais touché par l'humanité de ces gens et par le traitement que leur réservait l'établissement. »
Le film de Benoît Dervaux a obtenu le Prix des Bibliothécaires lors du 22ème Festival « Cinéma du réel » de Paris.
Benoît Dervaux a filmé pendant une année, afin «de mieux percevoir la relation à la nature et au temps» des pensionnaires, dont le comportement et l'état nerveux varie avec les saisons. Le réalisateur a notamment constaté que le printemps était une période assez agitée pour eux.
Créée à Fleurus (Belgique) en 1976, cette institution propose une alternative à la psychiatrie traditionnelle, accusée par son fondateur Michel Hock (qui apparaît dans le film) d'être «surtout influencée par les firmes pharmaceutiques». Les pensionnaires y vivent en communauté et le personnel d'encadrement ne leur impose quasiment aucune contrainte.