Une jeune infirmière (Lou de Laâge, brillante) est appelée sur le Front Polonais en pleine débâcle de 1945, mais elle ne s'attendait pas à trouver l'horreur de la guerre dans les pupilles effarées, désabusées, perdues, des bonnes sœurs du couvent qui jouxte le Front. La cause de la perdition de ces femmes ? Elles sont
enceintes depuis qu'elles ont été violées par les soldats communistes.
Comment garder la Foi quand on a été obligée de rompre son vœu de chasteté, que le ventre arrondi rappelle à tous (et surtout à soi-même) que la virginité n'est plus, quand d'autres ont même perdu confiance en la Bonté humaine, se rappelant trop bien de leur(s) agresseur(s)... Et pour l'infirmière, comment aider ces femmes qui ne veulent pas (plus) qu'on les touche, et savent qu'elles ne pourront pas garder l'enfant (si elles trouvaient le courage de l'aimer), comment accompagner avec délicatesse ces femmes meurtries ? Pour nous : comment ne pas être touché par la détresse humaine (peu importe votre croyance ou non-croyance, le désespoir de ces sœurs se ressent et fait très mal). On n'a pas vraiment regardé à la mise en scène ni à l'aspect technique du film, assez discret, tant l'histoire vraie et son final prend de la place dans ce que l'on en retient. Vincent Macaigne, en médecin agacé, est lui aussi excellent, et l'ensemble du casting des sœurs est réussi, on sent que le film adore ses personnages. Les Innocentes, en nous rapportant la terrible histoire vraie de ces bonnes sœurs dont la Foi a été fusillée en plein cœur par quelques soldats ignobles, nous fait haïr viscéralement ceux qui ont la gâchette (et la braguette) facile.