« After all, we can’t let you live here. »
Un film d’horreur avec des adolescentes, dont Emma Roberts, scream queen certifiée, voilà qui risque, me disais-je, de donner quelque chose de conventionnel et réchauffé. Eh bien non. même si le thème des vacances d’hiver passées dans un pensionnat n’a rien d’original, ce pensionnat n’abritant que des filles, même si on se doute bien que ça va dégénérer sévère, la caméra tantôt fluide et aérienne, tantôt statique ou en plans décadrés d’Osgood Perkins, fils d’Anthony Perkins, dont c’est la première réalisation, permet au climat de s’installer lentement, en douceur, laissant aux actrices le temps de poser leurs personnages pas trop stéréotypés, le temps pour lui-même, également scénariste, de poser les pièces de son puzzle.
Les actrices, parlons-en, les films pouvant être considérés comme non-sexistes étant assez rares. Si la réalisation est lente, voire très lente, l’interprétation permet, à force de jouer sur des micro-détails et de manière mutique, de capter l’attention du spectateur, de la spectatrice, en l’immergeant dans la perplexité muette qui étreint les trois jeunes filles. Découpé en trois parties correspondant à chacune d’entre elles, le scénario délie les fils de leurs existences, les entrelaçant quelques fois, comme pour mieux les opposer aussitôt.
Nous sommes donc face à un magnifique objet visuel, une œuvre énigmatique qui promet énormément durant plus d’une heure avant qu’on ne s’aperçoive que le puzzle en apparence si complexe ne représente finalement rien ou si peu. On se retrouve ainsi devant le générique de fin sans avoir compris grand-chose à l’histoire, si jamais il y en avait une, et c’est une énorme déception. La note attribuée fait ainsi la moyenne : 5 étoiles pour la réalisation, 2 pour le scénario.