Alors que l’assistanat sexuel est assimilé à la prostitution en France, cette pratique est légalisée dans certains de nos pays voisins. C’est notamment le cas en Allemagne, en Italie, en Autriche, au Danemark, aux Pays-Bas mais aussi en Suisse.
"L’assistante", court-métrage de David Guiraud et Anne-Claire Jaulin sorti en 2012, est l’une des rares œuvres traitant du sujet en France. Ce film de quinze minutes raconte l’histoire d’Isabelle, physiothérapeute dans un centre de rééducation, qui se consacre également à une activité beaucoup moins commune. "L’assistante" a reçu le Prix Découverte lors du Festival du Film Français d'Helvétie - Bienne en 2013.
Indésirables a été tourné avec de vrais handicapés, le réalisateur Philippe Barassat ne souhaitant pas obtenir une simple imitation. Il ajoute : "Cela me paraissait évident, naturel de prendre de vrais handicapés pour inter - préter des handicapés, certains d’ailleurs sont des acteurs de formation et ils ont le droit de jouer. Il y a une musique du handicap, une manière de boiter, de bouger... qu’ils sont les seuls à pouvoir rendre. Une gestuelle qui impose un rythme. J’étais convaincu qu’ils apporteraient une poésie au film qu’un acteur qui resterait dans l’imitation ne pourrait pas apporter". De plus, la production n'avait pas les moyens d'assumer l'achat de prothèses pour des personnes valides.
Après Folle de Rachid en transit sur Mars (2000) et Lisa et le pilote d’avion (2006), Philippe Barassat réalise avec Indésirables son troisième long-métrage.
Jérémie Elkaïm, Valentine Catzéflis et Béatrice de Staël se sont déjà rencontrés sur le tournage de La Guerre est déclarée, sous la direction de Valérie Donzelli. Béatrice de Staël faisait d’ailleurs partie d’une équipe hospitalière, alors que Valentine Catzéflis était narratrice.
Philippe Barassat a pour habitude de très peu travailler l'éclairage de ses films pour garder une ambiance visuelle très sobre, ce qu'il a fait pour son dernier film, Indésirables. Par ailleurs, il a opté pour le noir et blanc car les acteurs ont tourné dans un appartement où les décorateurs n'avaient pas le droit de repeindre les murs. Ainsi, le meilleur moyen de pallier le problème était d'éviter à tout prix la couleur.
Le réalisateur souhaite, via Indésirables, mettre en avant les problèmes que les handicapés peuvent rencontrer, mais en restant dans une ambiance humoristique, afin d'éviter de tomber dans la compassion et chercher à trop émouvoir les spectateurs. Il explique que la phrase qui lui a servi de base pour son scénario est tirée des propos de Françoise Sagan, qui indiquait "qu’il convenait de dire les choses graves avec légèreté". Une manière de rendre hommage à la différence.
Alors que certains réalisateurs laissent les comédiens prendre certaines décisions sur le tournage, pour Indésirables, Philippe Barassat a préféré diriger ses acteurs sans que ces derniers n'interviennent de trop dans le scénario. Jérémie Elkaïm explique : "C’était un tournage au cours duquel nous avons travaillé vite, presque dans l’urgence, le seul but était de faire le film, sans réfléchir, en allant d’un point A à un point B, pour que la scène existe, pour que le film existe. Il fallait juste être là. Je me jetais donc dans les scènes, rapidement. J’étais vraiment entre les mains de Philippe et j’ai prêté mes gestes et mon corps à Aldo."