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Maqroll
162 abonnés
1 123 critiques
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4,5
Publiée le 21 décembre 2010
Deuxième long métrage de Pasolini, Mamma Roma contient déjà la plupart des obsessions de son auteur et notamment la relation si importante dans la construction de l’être humain entre la mère et son fils adolescent. Anna Magnani est déchirante en figure presque universelle de la maman putain représentative de la Ville éternelle. Le film avance à travers des foules de symboles et la fin où le jeune homme termine sa vie en crucifié martyr de la société est d’un implacable réalisme poétique qui annonce les avancées extrêmes ultérieures de Salo. La construction du récit est d’une puissance hors du commun et Pasolini se montre déjà un grand cinéaste qui a assimilé la technique et les possibilités de ce nouvel outil.
Mamma Roma loin des oeuvres postérieures, plus cérébrales, réussit une alchimie vibrante : constat amer sur déshérence de la banlieue d'après-guerre, poésie des espaces en friche écrasés de soleil qui donnent à l'itinéraire de cet adolescent des accents de tragédie. Mais Pasolini filme aussi le drame intime d'une femme qui tente d'arracher à sa fragile existence un enfant que la mort cernait depuis le début. La scène dans laquelle Anna Magnani s'adresse au spectateur est l'une des plus inventives du film. A voir ou revoir.
la rome prolétarienne des années 50. Prostitution, délinquance, impossibilité d'échapper à sa condition et l'inévitable reproduction et répétition sociale. Magnifique noir et blanc, quelques plans cultes sur les ruines de l'ancien et du nouveau monde mais un doux ennui malgré tout!!!
Ne faites pas comme moi, mais documentez-vous avant de voir ce film (ce que je n'avais pas fait et j'ai dû le revoir une 2e fois pour l'appécier à sa juste valeur, et j'aime le cinéma italien) pour se replacer dans le contexte des années 50 de l'après-guerre et du cinéma spécifique italien, là où veut en venir Pasolini. En tous cas, Anna Magnani crève l'écran. Malheureusement Pasolini ne nous épargne pas de cette fin tragique.
Tragédie nulle, scénario finalement correct mais qui ne véhicule aucune émotion, des acteurs faiblards sauf Anna Magnani qui arrive tant mieux bien que mal à donner une cohérence à ce navet. Ce film m'a donné le bourdon surtout parce que je regrette d'avoir perdu presque 2h à espéré...pour rien sinon de dire que c'est un film à éviter à tout prix.
Beau film d'un frioulan découvrant une autre Italie, celle des campagnes pauvres forçant ses paysans à migrer vers la ville où la la condition n'est pas forcément meilleure
Mamma Roma est un film qui doit beaucoup a sa sublime actrice Anna Magnani, resplendissante de vitalité et de beauté dans ce film, alors quelle devait mourir une dizaine d'années plus tard...
Néanmoins je sens que ce n'est pas le chef d'oeuvre que ca aurait ^pu être, comme si Pasolini s'interdisait, a chaque fois qu'il en avait l'occasion ( et il y'en avait des occas ) de tomber dans le coté mélodramatique pour toucher son spectateur...
On retrouve par contre des thèmes récurrents de Pasolini dans ce film, nottamment celui du jeune beau garcon ambigue... Bref on sent le film de commande ( Anna Magnani avait demandé a Pasolini de lui écrire spécialement un film suite a Accattone ) et le melange difficile de deux personnalités opposaées, Paso et Magnani...
Le film est cependant très agréable a regarder et il a de nombreuses qualités, mais les faits sont la, on sent comme quelque chose d'inabouti, d'inachevé... on regrette tout simplement...
Et a la fin, on n'est pas aussi touchés que dans les autres classiques du néo réalisme italien, la strada en tête...
Deuxième réalisation de Pier Paolo Pasolini, Mamma Roma frappe par sa liberté de ton. Nous sommes au début des années 60 et le cinéaste italien propose un magnifique voyage initiatique, emprunt de noirceur et de poésie. L'initiation est double chez Pasolini : elle concerne d'une part l'enfant ( Ettore, ange nébuleux ) et d'autre part l'adulte ( Anna Magnani, ravissante...). Les deux personnages errent chacun de leur côté, sans jamais vraiment se rencontrer, encore moins pour se retrouver. Ettore s'abrite derrière un caractère farouche et peu communicatif, tandis que Mamma Roma tente par tous les moyens de recoller les morceaux. Mais leur destin s'avère tragique, ensorceleur. Un film sur une Italie pervertie dévorant ses enfants ; un film d'une grâce indicible, porté par le charme d'Anna Magnani ( l'actrice aurait connu des difficultés pour interpréter son rôle ). Mamma Roma est un beau film fragile sur l'incapacité d'éprouver l'amour, une oeuvre poignante qu'il serait dommage de contourner. Un film à voir absolument.
Ce film est un chef d'oeuvre, Pasolini est un grand qui a su frappé les esprits des gens avec des films inoubliables, durs et fascinants. Mamma Roma son plus beau film, il nous raconte l'histoire d'un adolescent qui retrouve sa mére une prostituée vieillissante, les acteurs sont d'un trés grand naturel dans leur jeux. Anna magnani est superbe, une femme qui aime la vie, mais attention la fin du film est trés déchirante.
Mamma Roma est un veritable chef-d oeuvre , Pasolini nous offre une véritable peinture de Rome et de l Italie. Et comment ne pas parler de la voix , de la présence , enfin d' Anna Magnani , splendide de vérité . Magnifique.
Chronique sans espoir des misères de Rome, "Mamma Roma" du grand Pier Paolo Pasolini se démarque clairement de tout autre film qui soit. A mi-chemin entre le néo-réalisme et l'univers totalement phantasmé, il s'avère extrêmement surprenant d'un bout à l'autre, parvenant avec un brio incroyable de se défaire de tout cliché possible. D'une rare puissance, il bouleverse régulièrement, son parti pris de mettre ses protagonistes en avant sans pour autant délaisser quelque autre élément nécessaire à la construction de l'oeuvre s'avère payant. Proche de ce qu'il expose, il est au contact des sentiments, les explore et nous les transmet, avec recul, délaissant le jugement. Profond est un bien vain mot pour qualifier l'ensemble, si tourmenté et émotionnellement implacable. Le style du cinéaste fait son effet, provocant, terrible mais également très poétique notamment par l'intermédiaire d'une bande-son magnifique. Pasolini n'y va pas par quatre chemins : tourner autour du pot ne lui ressemble pas, lui préfère rentrer purement et simplement dans l'action, mêlant douleur infinie et tendresse sublime. Plusieurs séquences s'avèrent inoubliables, ne laissant faiblir à aucun moment la tension dramatique, constamment palpable. Anna Magnani est tout simplement extraordinaire de justesse la plupart du temps, rendant attachante et proche son personnage à un spectateur ébloui par la grâce de son coeur. Le scénario est admirablement construit, passionnant, écrit avec une grande finesse et un sens du conte inné. Il décrit parfaitement toute cette ambiance et s'inscrit dans toute forme d'écriture possible, qu'elle soit littéraire comme cinématographique. Cru dans son propos, "Mamma Roma" se regarde toutefois sans difficultés et marque singulièrement celui qui le verra, de par son originalité de traitement et son résultat splendide.
Un réalisme cru sans cesse traversé d'images à la fois pieuses et profanes, une mère-putain si tragique qu'elle en devient plus pure qu'une vierge, un petit délinquant christique qui finira tel un tableau de Mantegna, de la chair juvénile débordante à la fois d'une sensualité pleine de vie et de vices mortifères (la scène du pendentif de la vierge tombant sur le décolleté de la jeune fille vous apprendre que Madonna n'a rien inventé), des jours envahis d'une lumière presque aveuglante et des nuits si sombres que l'on s'y perdrait. Pasolini se repent en blasphèmant, injuriant les cieux dont il espére tant et sa poésie urbaine et sociale n'aura jamais eu autant de force que lorsque en un seul plan il montre la distance qui sépare Saint-Pierre des faubourgs de Rome, qui sépare les simples croyants de ceux qui revivent continuellement la crucifixion.
Oeuvre moderne pour l'époque que Pasolini mène de main de maître. Très touchant et engagé, ce film est magnifié par la beauté des images en noir et blanc et le charme d'Anna Magniani. L'une des plus belles réussites du regretté cinéaste italien.