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Spiriel
37 abonnés
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5,0
Publiée le 10 novembre 2008
Totalement unique, et pour cause, c'est le seul long métrage réalisé par Vigo. Le réalisateur décide de raconter la vie de ces "rien du tout" en refusant de romancer, de provoquer la pitié ou l'attachement. Cela donne des personnages criant de vérité, reflets de la misère sociale et humaine, et un quotidien sans aucune trace de confort de quelque nature que ce soit. Dita Parlo a une présence érotique mais jamais fantasmée incroyable, et Jean Dasté est génial dans ce rôle de mari brutal et sensible. Mais c'est bien sûr Michel Simon, plus légendaire que jamais ici, qui emporte l'adhésion. Mais l'Atalante n'est pas qu'un miroir social d'une rare intelligence, c'est également un bijou de magie et de poésie. Vigo réussit ce miracle d'associer toutes ces composantes comme une alliance naturelle, logique. Au final, la modernité du film, qui comme Zéro de conduite n'a en rien vieilli, étonne et subjugue. Et pousse à se demander à quoi aurait pu ressembler la suite de la carrière de cet écorché vif.
Preuve inestimable du génie de Jean Vigo, «L'Atalante» est certainement l'un des plus grands chefs-d'oeuvres du cinéma français et même mondial. Avec sa sensibilité si particulière, Vigo nous narre avec talent l'amour passionné d'un homme et d'une femme, confrontés aux péripéties de la vie quotidienne. Plus encore que les auteurs du "réalisme poétique" français, Jean Vigo n'a pas son pareil pour sublimer le réel en conciliant vérité et poésie. La sincérité de «L'Atalante» et de ses protagonistes est en effet terriblement émouvante : Jean Dasté, Dita Parlo et Michel Simon y sont exceptionnels de justesse, de fougue et de vie. Hymne à l'amour entre l'homme et la femme, «L'Atalante» se débarasse aisément des clichés et autres convenances pour revendiquer une modernité dont est fortement tributaire la Nouvelle Vague française ; il semble aussi qu'il ait été source d'inspiration pour «La Strada» de Fellini, notamment pour ce qui est de l'intrigue parallèle avec le saltimbanque. Comme nombre d'autre chefs-d'oeuvres du cinéma «L'Atalante» fut atrocement mutilé, mais aujourd'hui nous avons enfin la chance de pouvoir apprécier quasimment à sa juste valeur ce film extraordinaire, il serait donc fort dommage de rater l'occasion de voir cette oeuvre splendide. Quelle tristesse que Jean Vigo soit disparu si tôt (à 29 ans seulement!), on pourra toujours rêver de ce que serait devenu ce pur génie si la vie lui avait été plus clémente... [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
"L'Atalante", de Jean Vigo, est un voyage cinématographique sous la forme de fable sociale. Réalisme poétique, c'est par ces termes que l'on définit le cinéma du malchanceux Jean Vigo, et c'est loin d'être réducteur, c'est même vrai... Poétique donc, on suit la traversée d'un couple de jeunes mariés, Juliette et Jean, le marinier, à bord de leur péniche, l'Atalante. On y découvre des personnages fascinants, comme le Père Jules, interprété par l'incroyable Michel Simon... "L'Atalante" possède des images juste sublimes. Des images que même des réalisateurs contemporains admirent. Comme Kusturica, qui s'est très largement inspiré de la scène où Jean plonge dans le fleuve, et où la caméra filme le jeune homme sous l'eau, pour son "Underground". Et dire que ce film date de 1934... Et dire que Vigo mourra quelques mois plus tard et ne verra jamais son unique long métrage, son chef d’œuvre, un chef d’œuvre historique du cinéma français.
Jean Vigo est un réalisateur français que je trouve intéressant malgré le fait que je n'adhère pas totalement à l'ensemble de ces oeuvres . En effet , par exemple A propos de Nice est un film absolument magnifique et magistral , une véritable promenade dans Nice , c'est le cas de le dire avec une panoplie de portraits bouleversants comme ces plans mémorables sur la vieille femme à la fin . Zéro de conduite et La Natation vue par Jean Taris étaient des films qui m'avaient plu au premier visionnage mais qui me paraissent insupportables aujourd'hui . L'Atalante , quant à lui , est un incroyable chef-d'oeuvre d'une minute à l'autre . En effet , ce long-métrage incarne à lui seul la perfection , le talent virtuose . Il est riche par sa ribambelle admirable de personnages poignants et inoubliables comme ce couple admirable formé par Jean Dasté et Dita Parlo mais aussi l'incroyable Père Jules ( le merveilleux Michel Simon ) . Le thème du couple avec ces failles et ces moments de doutes , d'hésitations et d'interrogations est formidablement traité et ce , notamment dans une scène miraculeusement bien mise en scène : celle où le jeune époux se retrouve dans l'eau et où l'on peut voir le reflet de sa femme , une scène poétique , belle , dramatique . Comme le reste du film qui n'est rien d'autre qu'un pur enchantement comme le parcours de Juliette dans les villes . On a bien cette idée de la femme qui s'émancipe , qui veut être libre . Et pas un plan ne séduit pas . Le meilleur film de Jean Vigo bien évidement . Magistrale leçon de cinéma qu'est l'Atalante .
Sorti en 1934, l'Atalante est le premier long métrage de Jean Vigo, et aussi son dernier car il mourut peu de temps après que le film fut retiré de l'affiche. Nous racontant la vie d'un couple à bord d'une péniche, ce film nous présente une galerie de personnages (Michel Simon, exceptionnel) et de situation des plus étranges, nous plongeant dans une ambiance très particulière tout au long du film. La photographie du film, assez sombre, nous plonge dans le bateau grâce à ses plans serré du meilleur effets, renforçant l'impression d'enfermement que finira par ressentir la femme. La musique, peu présente, donne son sens à certaine scène sans dialogue, permettant une compréhension totale du récit jusque dans les scènes les plus obscure. Avec cet unique long métrage, Jean Vigo prouvait toute l'étendue de son talent qui aurait put déboucher sur une filmographie magnifique.
Unique long-métrage de Jean Vigo, cinéaste génial dont la modernité aura sans nul doute inspiré bon nombre de réalisateurs (on imagine parfaitement ceux de la Nouvelle Vague sensibles à ce cinéma), "L'Atalante" est une histoire d'amour magnifique sur un bateau en route vers Paris, conduit par un accordéoniste tantôt grincheux tantôt joyeux, imprévisible et insaisissable, incarné par un immense Michel Simon. Ce personnage marginal, au même titre que le saltimbanque rencontré dans un restaurant au milieu du film, est filmé avec une vitalité débordante et un amour presque irraisonné. Cette folie - des personnages, des dialogues et des situations - est omniprésente et s'accorde à une liberté narrative exceptionnelle et à des changements de tons incroyablement audacieux. Car l'impression qui domine est plutôt celle de voir un film s'écrire de lui-même, s'improviser en permanence - au fil des fleuves qu'il parcourt - et passer de l'humour le plus décalé au drame amoureux le plus poignant qui soit, ce dernier étant incarné dans la rupture entre Jean et Juliette, qui engendre la solitude, la décrépitude et l'insupportabilité de vivre sans l'autre, des sentiments mis en scène de façon tour à tour réalistes et oniriques, où le cinéaste fait valoir son inventivité formelle hors du commun. "L'Atalante" est un film riche, aussi profond dans son intrigue minimaliste que dans les réflexions périphériques proposées (la ville fantasmée / la ville réelle) et son intérêt pour les êtres en marge de la société, qui aura certainement influencé Carax pour "Les Amants du Pont-Neuf", lui donne une véritable singularité; car si la façon dont Vigo filme l'amour est aussi sensuelle qu'universelle, son film, lui, marche seul au milieu d'un cinéma français qui ne lui ressemble alors absolument pas. Loufoque et grave, surréaliste et profondément humain, "L'Atalante" est un grand film d'un cinéaste malheureusement trop vite disparu.
Sur cet amour qui est sans cesse déranger et attaquer que ça soit par un excentrique ou l'envie de l'aventure.
Sur les illusions, Juliette y est prisonnière d'elle-même, de son monde et de ses désirs ce qui fait qu'elle n'est pas plus libre après sa fuite.
Il s'agit aussi d'une opposition du rural et de l'urbain, les personnages viennent de la campagne et parlent de la ville comme s'il s'agissait d'un endroit magique alors que bien évidemment cette illusion va s'avérer fausse.
Encore un grand film que les critiques ont mis plusieurs décennies à reconnaitre à sa juste valeur.
Un film magnifique comme on en fait plus aujourd'hui très proche de la poésie de Murnau, Renoir et Malick c'est pour cela que j'aime encore plus Terrence Malick qui est je pense le dernier grand poète du cinéma.
Vigo s'est donné corps et âme dans ce chef-d’œuvre qu'il ne faut pas manquer.
J'étais très impatient de découvrir ce film dit "culte", adulé par la presse,et par les spectateurs (5ème dans le classement des Cahiers du cinéma, quand même!) Je l'ai vu à la suite de Zéro de conduite du même réalisateur que je n'avais pas apprécié, alors je voulais voir si les films du "grand" Jean Vigo étaient aussi bien qu'on les présentaient. Après un bon début, quelle déception! Je me suis ennuyé pendant 1h30, je fermais l'oeil à toutes les scènes et ce n'est pas faute d'avoir lutté: je tentais vainement de trouver du bon à ce film (par snobisme, peut-être), mais là honnêtement, je n'ai pas pu. Je ne trouve rien de bon à ce film: comme dans Zéro de conduite, au son mauvais s'ajoute l'accent des acteurs qui empêche de comprendre la moitié des dialogues,les personnages ne sont pas très attachants: pourtant certaines scènes sortent du lot :spoiler: Lorsque l'homme plonge dans l'eau et voit le fantome de son épouse, ou encore le magicien dans la salle de danse mais elles ne sont que de jolies gouttes d'eau dans une mare de boue.
un film magnifique et finalement très poétique qui se passe essentiellement sur une péniche l'Atalante avec quatre personnages deux jeunes mariés un mousse et un vieux loup de mer (michel Simon remarquable ) Un film en rupture totale avec le cinéma des années trente qui était très réaliste.
Social et poétique, ah, si le spectateur pouvait choisir entre la ville et l'Atalante, ça serait l'Atalante, un voyage sans fin à bord, avec comme conducteur Jean Vigo...
Dans la nébuleuse du réalisme poétique, l'œuvre de Jean Vigo se distingue par son cadre, la vie sur une péniche, mais aussi par son optimisme. Le point fort du film, c'est bien évidemment Michel Simon, plus truculent que jamais. A cet égard, l'affiche est éloquente. Malheureusement, la pauvreté des dialogues et surtout du scénario vient torpiller la péniche Vigo. Du coup on s'ennuie autant que les passagers de l'Atalante. Si votre passion dans la vie, outre le fait de regarder "Questions pour un champion", tourne autour des péniches, regardez plutôt "Le baron de l'écluse", moins réaliste mais autrement plus jouissif en matière d'échanges verbaux.
Suis-je passé à côté de quelque chose? Une subtilité m'aurait-elle échappé? Parce que j'ai beau cherché, je ne vois rien de positif à dire sur ce film (sa courte durée peut être), considéré par beaucoup comme un classique du cinéma français. Déjà que la prise de son n'est pas top alors en plus, s'il faut se farcir des acteurs à l'accent si prononcé qu'il nous empêche de comprendre une phrase sur deux, on peut déjà faire' une croix sur les dialogues. En plus, le reste ne vaut guère mieux: scénario bidon, mauvaise mise en scène, acteurs médiocres,... Non vraiment, je n'ai ressenti que de l'ennui et une pointe de soulagement à l'arrivée du mot "FIN".
D'un scénario simple, voire banal, Jean Vigo, nous livre une œuvre d'une grande singularité et d'une liberté de ton tout à fait inhabituelle dans le cinéma français des années 30. En effet, les dialogues ne semblent pas avoir été écrits, les acteurs transpirent le naturel et ont l'air d'improviser dans des séquences prisent sur le vif. La réalisation est toutefois très travaillée donnant au film un style vivant, moderne et audacieux qui lui aura valu d'avoir affaire à la censure qui l'amputa de ses scènes les plus sensuelles.
Beaucoup de qualités le rendent très attachant, si ce n'est inoubliable, notamment pour ses quelques aspects poétiques et surréalistes magnifiés par une musique nostalgique et sa direction d'acteur nous offrant une prestation mirifique de Michel Simon dans le rôle d'un personnage ambigu mais sympathique qui, en plus d'être essentiel à l'histoire, apporte une bonne part des touches humoristiques, puis, celle de Dita Parlo avec ses attitudes d'ingénue, son sourire radieux et ses yeux émerveillés devant tout ce qui la sort de sa condition de femme à peine extraite de sa petite vie de provinciale se retrouvant confiné dans une partie exigu de l'Atalante, cette péniche de fret dont l'homme, avec qui elle est fraichement mariée, à la charge. Rôle tenu par Jean Dasté, également criant de naturel tout comme Gilles Margaritis, en camelot, dans quelques apparitions assez brèves mais remarquables.
Ayant été plusieurs fois floué dans son histoire, le film fut retrouvé dans les années 90 dans sa version approuvé par Jean Vigo sur son lit de mort qui n'aura pas passé sa 29e année et n'aura pas pu assister aux premières projections de son seul long-métrage qui, s'il n'a jamais vraiment rencontré de succès, n'en figure pas moins aujourd'hui dans tous les classements des meilleurs films jamais tournés... toutes proportions gardées considérant l'époque où il a vu le jour... et envers les fans de Michael Bay qui le trouveront forcément nul...
Même si les intentions poétiques se devinent, ce film incarne tout ce qui rend ce cinéma désuet! Un son inaudible, d'autant plus que nombre d'acteurs s'expriment avec un accent acéré. Un surjeu théâtral, résidu des années du muet que certains assimilaient à du mime ou à de la dramaturgie extravertie. Un humour populaire vieilli. Un rythme d'une lenteur assommante. Des chansons d'un autre âge. Rébarbatif.