Fidèle collaborateur d’Alexandre Aja depuis Furia et jusqu’à Mirrors, le scénariste Grégory Levasseur passe à la réalisation avec Pyramide, un film d’horreur en found footage qu’il n’a pas écrit. Le résultat est sans réelle surprise : un film qui part dans tous les sens, et qui ne parvient pas à créer la moindre émotion durant sa courte durée. Comme la grande majorité des films d’horreur en found footage, Pyramide est avant tout un film lent et paresseux. Et une mise en scène qui se plie aux impératifs du genre, à savoir un style documentaire dont les images sont issues de ce que filment les personnages. Sauf que très vite, Grégory Levasseur n’en a plus grand chose à faire et apporte un contrechamp là où aucun élément interne au film n’est physiquement capable de filmer la scène. Un travelling arrière à l’entrée de la pyramide, des plongées depuis le plafond d’une salle… des angles de cinéma, à priori bien sentis, sauf qu’ils n’entrent pas dans le cadre du found footage. Dès lors, pourquoi faire appel à la grammaire cinématographique du genre pour les 3/4 du film, sinon par simple paresse ? Quoi qu’il en soit, Pyramide n’apporte rien sur le plan visuel et s’avère même assez pauvre, reproduisant des séquences qui fonctionnaient très bien dans The Descent mais qui n’ont plus grand intérêt ici. Même la gestion des lumières se montre globalement incohérente, de sorte que l’obscurité (l’action se déroule tout de même à l’intérieur d’une pyramide enterrée, un lieu tout de même assez sombre dans l’idée) n’est même plus source d’effroi. Pyramide entre donc dans ces nombreux films d'horreurs qui oublient le but principal : faire peur, créer de l'effroi. Non seulement l’ambiance ne prend jamais, et ce malgré une direction artistique plutôt soignée, mais même les traditionnels « jump scares » se montrent inefficaces, beaucoup trop prévisibles. Pas un sursaut donc et pas un seul moment à suspense. On n'est pas non plus vraiment aidé par les acteurs et leurs personnages, qui deviennent très vite fades et complètement débiles une fois entrés dans la pyramide. Leur comportement n'a absolument aucun sens et tout part dans tous les sens. En résulte donc une séire B bas de gamme, où se croisent des pyramides à trois faces, des militaires toujours en colère, le Mars Exploration Rover, des archéologues sortis tout droit d’un mauvais remake de Jurassic Park, des éléments de la mythologie égyptienne balancés n’importe comment, des chats mutants, un monstre ignoble en CGI et des francs maçons. Pyramide n’est jamais loin du kamoulox horrifique. Levasseur devrait donc se retirer de derrière la caméra. Car l'échec de son premier film est total.