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    Mon fils
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    benoitG80
    benoitG80

    3 429 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 mars 2015
    "Mon Fils" de Eran Riklis, dégage d'emblée une grande délicatesse dans le portrait sensible de chaque personnage, tous décrits avec beaucoup de douceur et de tendresse...
    Cette caractéristique très nette est un point fort du film, ce qui contribue ainsi à lui donner cet esprit si particulier, cette ambiance toute en retenue qui domine du début à la fin pour nous atteindre et nous remuer au plus profond.
    Le héros Iyad, (magnifique Tawfeek Barhom) Arabe israélien, presque apeuré et timide, est très touchant, tout comme l'est aussi sa relation avec sa famille et en particulier, sa grand-mère aimante et protectrice !
    Son histoire d'enfant et d'adolescent très brillant en classe, le mènera à être accepté dans un grand lycée de Jérusalem.
    Sa scolarité en tant qu'élève arabe dans un établissement israélien, va mettre ainsi en relief toute une problématique sur l'identité, la différence de religion et de culture, et surtout les conséquences du conflit israélo-palestinien avec ce qu'il engendre dans la vie complexe et douloureuse de cet étudiant !
    De la découverte de l'amour impossible avec cette élève juive, jusqu'à la recherche d'un simple travail avec tous les problèmes qui en résultent, tout est très bien amené et illustré...
    Toute une approche donc, faite avec beaucoup de tact, un certain humour léger et bienvenu parfois, parmi des instants bien plus graves et même très poignants !
    Autre facette importante dans la vie d'Iyad, est cet engagement auprès de ce jeune juif handicapé interprété par Michael Moshonov, remarquable; Yonathan est en effet atteint d'une maladie dégénérative, un thème de plus dans cette réalisation et peut-être de trop...
    Mais au final la présence de cette amitié forte et essentielle, apporte au bout du compte, une grande profondeur à l'histoire, une raison d'être à Iyad et renforce intensément tous les aspects de ce film puissant et fort émouvant...
    On reste en effet suspendu à ces très beaux personnages, très profonds, crédibles et infiniment subtils dans les épreuves qu'ils ont à traverser.
    Les rôles féminins ont à ce sujet toute leur importance dans l'amour et la compréhension, le côté maternel apportant la tolérance et l'ouverture, l'espoir en quelque sorte !
    La fin est une chute certainement plus discutable, mais plutôt bouleversante sur le fond à propos de ce que représente l'identité propre...
    Riklis après "Les citronniers", a signé un film infiniment riche en émotions, où comme dans un rêve, l'homme devrait être capable de dépasser ses convictions religieuses, sa couleur de peau, sa culture et ses simples préjugés, en étant simplement un homme de chair et de sang, prêt à comprendre, écouter, aider et aimer...
    tixou0
    tixou0

    708 abonnés 2 002 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 février 2015
    Environ un citoyen israélien sur cinq est un Palestinien (avec une minorité chrétienne d'un peu moins de 10 %, parmi ces Arabes). Cette anomalie est historique, et date de la fin du mandat britannique, et de la création de l'état hébreux (1947/1948). Il était une fois une gentille famille arabe (musulmane) à passeport israélien, vivant paisiblement dans une localité essentiellement peuplée d'autres Arabes israéliens : le père, la mère, 3 fils et la grand-mère, côté paternel. Le plus jeune des enfants, Iyad, est particulièrement éveillé et ses excellents résultats scolaires lui permettent de briguer une entrée dans le meilleur internat secondaire de Jérusalem, pour y préparer l'équivalent du bac. Il y sera le seul Arabe. Rapidement accepté. Par le corps professoral, forcément "progressiste" (comme tout corps professoral, qui se respecte). Et même par ses condisciples (à quelques abrutis près), parce que c'est un garçon de grande valeur, et qu'à exemplaire unique, et avec de la bonne volonté de part et d'autre, il n'y a pas de souci d'intégration. C'est un lycée mixte. Une jolie Ashkénaze, Naomi, sera son premier amour (façon, quand même, Roméo aime Juliette - car les préjugés des parents ont la vie dure, dans un pays qui n'a connu que la guerre et est victime du terrorisme depuis ses origines, guerres contre des Arabes du voisinage - guerre du Liban et 1ère guerre du Golfe dans le film - et terrorisme palestinien, au quotidien..). Mais surtout Iyad rencontre l'amitié, celle de Yonatan, l'unique enfant d'Edna (Yaël Abécassis - juive marocaine d'origine, cousine de l'écrivain Eliette Abécassis, et militant pour la reconnaissance par Israël d'un état palestinien...), qui a dû quitter le lycée, sa dystrophie musculaire évoluant en mode galopant.... Ce nouvel opus d'Eran Riklis ("La fiancée syrienne") commence dans l'atmosphère bon-enfant d'une communauté soudée, filmée comme une bourgade italienne des années 60 (même si l'écho des conflits régionaux y est prégnant), pour devenir rapidement un récit d'apprentissage. Iyad s'accomplira en "Yonatan" (à chacun d'apprécier ses raisons... ), tirant parti d'une certaine ressemblance de photos charbonneuses, sur des documents officiels, observée en premier par le jeune infirme. spoiler: Mais cette "usurpation" d'identité, progressive, puis frontale, se fait avec l'accord d'Edna, et c'est un acte d'amour. Maternel : "Mon fils"..
    . "Les Citronniers" (2008), c'était une touchante parabole, où le contexte politique, les tensions géostratégiques, étaient essentiels. Ici, Riklis réussit une histoire qui peut être lue à plusieurs niveaux. Le contexte politique, voire géostratégique, y est bien sûr important, mais, au-delà, les enjeux sont "simplement" humains : le deuil (plusieurs scènes bouleversantes, dont une, hautement symbolique), la maladie, les sentiments et leur complexité, la famille (d'origine, et de "coeur")..... Belle mise en scène, et bons acteurs, au service de thématiques fortes, mais abordées avec finesse.
    alain-92
    alain-92

    322 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 février 2015
    Une belle réussite pour ce film servi par un casting d'exception, une mise en scène d'une grande et parfaite sobriété, un scénario coécrit avec Sayed Kashua. Ce nouveau film d'Eran Riklis est riche de bout en bout. Le réalisateur déclare "Je crois profondément que personne ne devrait dissimuler son identité, mais que, parfois, les minorités y sont contraintes par la majorité, car elles éprouvent le besoin de se faire accepter et apprécier, et de survivre."

    Cette question de survie présente tout au long du film est à la fois surprenante, quand on a la chance de ne pas y être confrontée, douloureuse aussi pour celles et ceux qui n'ont pas d'autres choix de vie possible. En cela, une scène dans les cuisines d'un restaurant est riche d'enseignements.

    Comme souvent chez le réalisateur les femmes sont au cœur du sujet. Ici trois mères qui ne se rencontreront pas. Une palestinienne interprétée par la magnifique Laëtitia Eïdo, que je ne connaissais pas. Une autre de confession juive et enfin l'excellente Yaël Abecassis, qui déclare : " je suis convaincue depuis toujours que les femmes peuvent jouer un rôle majeur dans le dialogue politique entre les communautés. Edna, pour moi, est celle qui bouscule les mentalités et permet aux autres d’être plus ouverts d’esprit."

    Les deux jeunes principaux protagonistes, Tawfeek Barhom et Michael Moshonov, sont parfaits et touchants et donnent une vraie profondeur à leur personnage.

    En ce qui me concerne un véritable coup ce cœur.
    Fritz L
    Fritz L

    187 abonnés 767 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 février 2015
    Empreint d’un sentimentalisme poussé, « Mon fils » ne peut laisser indifférent. En suivant le parcours d’Iyad, jeune musulman de Jérusalem pendant une décennie, c’est une page d’Israël qui est revisitée. Entre 1982 (début de la guerre du Liban) et 1991 (guerre du Golf) la tension était extrême er ravivait les haines auprès de populations qui jusque là cohabitaient pacifiquement. Mais comme à son habitude, Eran Riklis (dont on se souvient avec bonheur de « La fiancée Syrienne » et avec autant d’émotion de « Les citronniers ») s’attache plus à ses personnages qu’à une reconstitution historique et politique franche. Il édulcore les faits sans toutefois les trahir, ne retenant que les sensations de vécu qu’il distille avec finesse. Iyad est un très beau personnage, complexe et contradictoire, auréolé d’une envie de vivre au mieux et de s’en donner les moyens. Son mentalité, dans ses contrastes, est assez caractéristique d’une évolution des esprits de la fin du XXème siècle, où la volonté d’un processus de paix devenait possible. La fin, sans en dévoiler les aboutissants, signe le terme de cet espoir. Et si l’histoire est touchante, cela tient beaucoup aux acteurs. Le jeune Tawfeek Barhom surprend par la maturité de son interprétation, à qui Yaël Abecassis et Michael Moshonov donnent le change. Ce trio porte brillamment l’intrigue de bout en bout viscéralement et avec beaucoup de subtilité. Et si la mise en scène toute en retenue reste des plus conventionnelles, elle propage un charme efficace, dont la lumière et la musique en illustre bien les troubles.
    islander29
    islander29

    876 abonnés 2 376 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 février 2015
    un film intéressant, en terme de portrait d'un jeune arabe qui essaie de s'intégrer au monde juif par le biais d'une école prestigieuse de Jérusalem (?)......Je confesse que le film a certaines longueurs et aurait gagner à être amputer de 15 voire 20 minutes, notamment dans le relationnel avec la jeune fille ou son unique ami, qui manque de fermeté et d'émotion....Cela fonctionne certes parce que l'histoire est à priori intéressante, mais les dialogues manquent de piquant et peut être de tragique par rapport à la situation de guerre que l'on vivait (passages suggérés seulement des SCUDS missiles longue portée venus des pays arabes)....La situation se dilue plutôt dans un relationnel d'amitiés et le film s'applique plutôt à l'ambiguïté de la situation de ce jeune homme .....Du côté bien étayé, on appréciera quand même le changement de caractère du héros et les beaux passages dans les rues de Jérusalem, sous le soleil, avec un petit manque de musique, mais attrayant quand même.......Ce n'est pas le meilleur Rikklis, je pense, le film est à voir, je pense, mais pas de façon indispensable....
    ffred
    ffred

    1 728 abonnés 4 021 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 février 2015
    Yaël Abecassis et Eran Riklis (Les Citronniers) sur la même affiche. Je ne pouvais que courir aller voir ce film. D'autant plus que le cinéma israélien me déçoit rarement. Une fois de plus, c'est une réussite. Si Mon fils est peut être plus classique dans sa forme que les précédent longs métrages du réalisateur, il n'en reste pas moins un très beau film. La mise en scène est discrète et s’efface derrière son scénario, nouvelle variation du conflit israélo-palestinien (en fait plus sur les relations entre arabes vivant en Israël et juifs israéliens), avec beaucoup de tact et de sensibilité. Sur quelques années, on suit le parcours d'un jeune arabe intégré un peu malgré lui dans la vie et le quotidien d'une famille juive et dans un lycée où il est le seul arabe. Un véritable parcours du combattant pour le jeune homme. Le tout sur fond de guerre du Liban et de première guerre du golf. C'est donc finement écrit, mélangeant drame, comédie, amitié et histoire d'amour (forcément impossible). On est là devant une très belle chronique sur la famille et sur la construction d'une identité dans un pays où il peut être difficile de trouver sa place. J'ai beaucoup ri et pas mal pleuré aussi. L'interprétation très convaincante de l'ensemble du casting est un atout majeur. On retrouve la formidable et très rare Yaël Abecassis, encore une fois parfaite (je l'adore depuis Va, vis et deviens et Sans toi). Les deux jeunes acteurs principaux sont aussi très biens : Tawfeek Barhom dans le rôle titre et Michael Moshonov, vu dans Lebanon et Le policier. Sans oublier l'excellent Ali Suliman (L'attentat) déjà dans Les Citronniers. J'ai donc passé un excellent moment, plein de rires et d'émotion. Mon fils, malheureusement sorti un peu dans l'indifférence générale entre Les nouveaux héros et 50 nuances de Grey, est une très jolie surprise et l'un des plus beaux et des plus attachants films de ce début d'année.
    elriad
    elriad

    440 abonnés 1 868 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 juillet 2015
    pour être passionné par le sujet et avoir vu bon nombre de films autour du sujet israélo-palestinien, je dois reconnaitre avoir été aussi rarement déçu que par "Mon fils" malgré la présence lumineuse de Yael Abecassis. Au point de trouver le film long, sans souffle. ne trouvant jamais son style, "Mon fils" déroule un catalogue d'événements majeurs en les évoquant d'une ligne brouillonne ( Sabra et Chatila , l'invasion en Irak,) les personnages manquent sérieusement d'étoffe (la faute au scénario), les personnages eux-mêmes se perdent dans une intrigue bâclée entre invraisemblance et facilité scénaristique. vraiment raté.
    desiles ben
    desiles ben

    31 abonnés 204 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 février 2015
    Très émouvant... et aussi désespérant tant on sent que le destin du jeune Iyad, brillant élève arabe dans un lycée israélien et amoureux d'une jeune juive, reste exceptionnel. Plus souvent dans le film, les juifs humilient les Arabes tandis les Palestiniens souhaitent que des bombes tombent sur Tel-Aviv. Cela se passe pendant la Guerre du Golfe. Depuis, vingt cinq ans ont passé... et rien n'a changé. C'est bien cela le drame. Rares sont ceux, capables de faire un pas vers l'autre. Mais on se prend à espérer que le film ne soit pas une pure fiction et que quelque part en Israël, il existe quelques Iyad et quelques Edna et Yonatan Avrahami, du nom des protagonistes de ce beau récit humaniste.
    Loïck G.
    Loïck G.

    340 abonnés 1 675 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 juin 2015
    On aborde ici une fois encore le conflit israélo-palestinien, en dédramatisant les attendus historiques, au profit d’une solution esquissée vaguement à travers l’itinéraire d’un jeune palestinien admis dans une grande école israélienne. C’est donc un schéma assez classique que le réalisateur articule autour de cette confrontation avec des positions assez caricaturales, empreintes d’un humanisme forcené. Le tout fonctionne plutôt bien, même si il ne faut pas attendre grand-chose d’une mise en scène codifiée par la thématique. Si des films comme « Bethléem », « Atala » ou « L’attentat » me paraissent plus percutants, « Mon fils » libère une parole tout aussi importante sur le respect et la tolérance qui devraient présider à toute déclaration d’humanité.

    Avis bonus Un making of qui raconte surtout l’histoire du film et ses personnages
    Pour en savoir plus
    I'm A Rocket Man
    I'm A Rocket Man

    296 abonnés 3 151 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 29 avril 2017
    Je suis très déçu de ne pas avoir réussi à adhérer à ce film !! L'histoire me tentait mais je l'ai trouvé un peu trop soporifique, sans grand intérêt au niveau des dialogues et j'ai fini par lâcher et par passer à côté du sujet !! Dommage...
    Éric De Larmor
    Éric De Larmor

    20 abonnés 94 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 février 2015
    Souvenez-vous des meilleurs films d'Eran Riklis, que vous avez tant aimés : Les Citronniers et avant lui La Fiancée syrienne… Cette manière de filmer : sensuelle, efficace, joviale. Mon fils est de la même veine et de la même qualité : il rend la complexité d'un pays, de deux pays, accessible, intelligible, sensible. Dans tous ses films qui traitent d'Israël et de la Palestine, Riklis prend le parti d'un humanisme volontariste, capable de briser toutes les frontières et qui fait foutrement du bien par les temps qui courent.
    Mon fils raconte l'histoire d'une double rencontre qui défie les préjugés, qui bouscule les appartenances identitaires. Une histoire bien ancrée dans l'histoire récente : on est entre 1982 (la guerre du Liban) et 1991 (la guerre du Golfe), et l'adolescence de Lyad va être marquée douloureusement par ces conflits, l'histoire collective s'imbriquant étroitement dans sa construction intime.
    Christoblog
    Christoblog

    835 abonnés 1 684 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 février 2015
    Eran Riklis (Les citronniers, Le voyage du directeur des ressources humaines) est un réalisateur que j'aime beaucoup. Ses films sont parfois dénigrés par la presse un peu snob (dernier exemple fourni par les Inrocks à propos de Mon fils), mais je trouve pour ma part qu'il est l'exemple type du bon artisan : il fait des films qui sont pensés pour intriguer et intéresser les spectateurs.

    Mon fils remplit une fois de plus son rôle en dressant le tableau touchant et complexe d'un israélien arabe surdoué, Iyad. Ce dernier est envoyé dans un lycée très coté dans lequel il n'y a quasiment que des juifs. Bien entendu, après une période d'adaptation, le personnage principal se fait principalement des amis juifs. Les circonstances de la vie vont progressivement l'amener à faire des choix cornéliens...

    En choisissant de quitter les chemins rabattus du conflit entre communautés, Eran Riklis fait un choix audacieux et payant. Le tableau qu'il dresse de l'évolution de son personnage au fil des années (le film s'étire sur une décennie) est sensible et complexe. Les acteurs et actrices y sont tous formidables, et la mise en scène, quoique sage, n'en est pas moins très efficace.

    Sous ses abords proprets et doucereux, Mon fils s'avère bien plus complexe qu'il ne parait au premier abord. Malgré quelques imperfections, il mérite vraiment d'être vu et confirme l'excellente forme du cinéma israélien.
    ninilechat
    ninilechat

    74 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 avril 2015
    Eran Riklis est un réalisateur que je suis de façon très fidèle; j'ai dû voir à peu près tous ses films. C'est un juif, mais il filme, en priorité, les arabes israéliens. Autrement dit, il apporte un témoignage à peu près unique sur les relations entre les deux communautés, les difficultés au quotidien des Palestiniens, et cela, je crois, avec beaucoup d'objectivité.

    Riklis réalise certainement ici son film le plus élaboré, le plus ambigu. La fin en est très surprenante et même, vous le verrez, dérangeante.

    Eyad (Tawfeek Barhom) est un petit garçon très intelligent. Il grandit, au temps de la guerre avec le Liban, dans une ville de la banlieue de Jérusalem, au sein d'une famille aimante: deux frères, une mère (la belle Laeticia Eïdo) au look parfaitement occidentalisé -petites robes, pas de voile-, une grand mère très affectueuse et un père militant, Salah (Ali Suliman) qui a été, lui aussi un étudiant brillant; mais alors qu'il était à l'université, il y a eu un attentat; Salah a été arrêté, emprisonné, et même s'il n'a finalement pas été inculpé, ses études étaient foutues. Il est devenu cueilleur de fruits.... Il entend bien qu'Eyad devienne l'intellectuel qu'il n'a pas pu être. Pour le moment, Eyad est élevé à la dure dans un collège dont le directeur (Norman Issa) veut faire, de tous ces petits arabes, de bons israéliens...

    Le jeune garçon est accepté comme pensionnaire dans le meilleur lycée de Jérusalem, où il se trouve être le seul arabe. Il y va à reculons; il parle l'hébreu avec un effroyable accent qui fait rire tout le monde. Mais il est très vite intégré et noue une tendre et clandestine relation avec Naomi (Danielle Kitzis). Nous voilà en plein Romeo et Juliette car les parents de Naomi ne voudront jamais d'un arabe pour gendre, et le gentil Eyad est prêt à beaucoup de sacrifices pour Naomi.

    Dans le même temps, le lycée envoie ses élèves faire de l'action caritative. Eyad est envoyé auprès de Yonatan (Michael Moshonov), atteint d'une myopathie terriblement évolutive, qui a emporté son propre père. Là encore, Eyad est, au début, très mal à l'aise; puis il va tout faire pour aider ce garçon de son âge au destin si prévisible. Le film, finalement, se développe autour de cette relation forte, sous les yeux d'Edna (Yaël Abecassis), la mère de Yonatan, qui s'attache à ce garçon si séduisant, si gentil qui apporte à Yonatan les derniers moments de joie qu'il pourra connaître.

    Voilà le point de départ, la trame de cette histoire que Riklis traite avec délicatesse, assemblant des petits morceaux de vie, au fil des années, au fil des guerres qui ensanglantent la région, avec de l'humour aussi, le ton est plus gai que dramatique, nous amenant donc vers un dénouement surprenant.

    Même si Eyad semble parvenir à un certain équilibre entre ses deux cultures, il n'en est pas moins écartelé; Riklis nous a tracé un intéressant portrait de ces intellectuels arabes, apparemment bien intégrés dans la société israélienne, mais conduits à un constant grand écart avec leurs familles, leurs amis d'enfance... et on l'en remercie, car ils ne sont pas nombreux, les cinéastes qui s'attaquent à de tels sujets! Pourquoi le film n'a t-il pas été mieux soutenu par les media? Mystère. Il ne fait pas bon, parfois, être intelligent....
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 25 février 2015
    Film intéressant par ce qu'il montre de la vie des Arabes Israeliens, mais peu crédible en raison d'une fin totalement invraisemblable....
    mazou31
    mazou31

    98 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 mars 2015
    Un très beau film, très réussi. Beau parce qu’il donne (un peu) d’espoir dans cette tragédie montée par les Occidentaux – c’est discrètement précisé en préambule pour ceux qui l’ignoreraient –, parce que c’est un film d’amour et d’amitié, parce qu’il montre la dignité et le courage dans chaque camp et enfin parce qu’il respire l’humanité. Réussi par son rythme, par sa mise en scène sobre et soignée et par son interprétation remarquable tant des jeunes (Tawfeek Barhom impressionnant de présence, Daniel Kitsis lumineuse) que des moins jeunes (dont les trois femmes d’une superbe prestance). Un film très intelligent sur notre monde qui tourne si mal et sur ses habitants qui s’accomodent.
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