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velocio
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4,0
Publiée le 7 juin 2015
Depuis plusieurs années, Eran Riklis est considéré comme un des réalisateurs les plus importants du cinéma israélien. Parmi ses films, "La fiancée syrienne" et, plus encore, "Les citronniers", ont attiré dans les salles de notre pays un nombre respectable de spectateurs. Ce qu’on ne sait pas forcément, c’est que Eran Riklis est à la fois israélien et arabe. Il est d’ailleurs rappelé dès le début de "Mon fils" que c’est le cas de 20 % de la population israélienne : environ 1 500 000 citoyens israéliens sont arabes. Le scénario de "Mon fils" a été écrit par Sayed Kashua, également arabe et israélien. Sayed a adapté lui-même deux livres dont il est l’auteur : "Les Arabes dansent aussi" et "La deuxième personne", plutôt autobiographique pour le premier, fictionnel pour le second. C’est une peinture des relations qu’entretiennent arabes israéliens et juifs israéliens que nous livrent Sayed Kashua et Eran Riklis. Ils nous montrent de façon limpide la ségrégation qui existe en Israël entre juifs et arabes sans pour autant nous infliger un pamphlet manichéen. L’action du film se déroule il y a un quart de siècle, mais, malheureusement, la situation n’a pas évolué depuis. Elle est même sans doute pire. Cela étant, un film très proche de "Mon fils" pourrait être réalisé dans notre pays, avec un jeune du 9-3, aux origines maghrébines, qui viendrait poursuivre des études au Lycée Louis-le-Grand.
Ce film ressemble parfois à une fable pour enfants et veut tellement tout dire qu'il s'éparpille en de multiples intrigues qui ont du mal à se coordonner. Ces défauts mineurs proviennent de la très grande générosité du réalisateur Eran Riklis qui dresse ici un tableau sans concession de la cohabitation entre les communautés qui vivent en Israël. On distingue derrière l'humour et la sensibilité, un profond amour de ce pays écartelé entre ses peuples, ses haines et ses passions. L'interprétation lumineuse de Yael Abecassis et la grande force de Tawfeek Barhom contribuent à la réussite de ce film important du cinéma israélien.
Eran Ricklis, à travers ses films, regarde depuis des années le conflit israélo-palestinien entre Juifs et Arabes des territoires occupés ou entre Israël et la diaspora palestinienne et ses soutiens. Dans ce dernier long-métrage il se concentre uniquement sur son pays et cette situation assez unique dans le monde : la présence des Arabes dits israéliens qui bien que citoyens de l’Etat d’Israël ne sont pas toujours considérés comme des citoyens à part entière par l’Etat et nombre de citoyen de confession juive et qui de leur côté se considèrent avant tout comme Palestiniens et sont plus en empathie avec les Palestiniens des territoires occupés ou de la diaspora qu’avec leurs concitoyens Juifs. Sur cet empilement de paradoxes insolubles, le réalisateur en adaptant deux romans de Sayed Kashua (lui-même arabe israélien), tresse une histoire où Iyad jeune homme brillant se voit ouvrir l'opportunité de s'inscrire dans un lycée juif où il sera le seul Arabe. À travers lui, ses camarades Juifs, sa famille arabe, le film oscule cette citoyenneté étrange et la vision que les deux communautés ont l’une de l’autre entre méfiance et nécessité de vivre ensemble. Si le film scrute de façon pénétrante cette réalité, souvent oubliée du public occidental, il n’oublie pas de fournir une intrigue solide et intéressante. Il montre donc, à travers elle, cette sorte de double culture dans laquelle grandissent les Arabes israéliens en faisant d’Iyad une sorte de frère et de second fils pour la famille israélienne dans laquelle il effectue un travail communautaire, le fils étant atteint d’une maladie génétique invalidante. Le côté captivant de cette histoire, permet de faire passer l’aspect docu de la situation des Arabes israéliens en construisant une intrigue où la destinée de ce garçon se fond dans la situation d’Israël au tournant des années 90. Un film passionnant tant dans son histoire tout en sobriété que dans l’aspect diagnostique cette situation étrange des Palestiniens vivant à l’intérieur d’Israël. Vraiment un film qui sort un peu des sentiers battus des films traitant de cette partie du monde.
Ce film nous apprend tout d’abord que 1/5ème de la population d’Israël est arabe. Et avec une démographie plus importante que les juifs, les musulmans vont être de plus en plus nombreux. Après ce premier panneau informatif, Eran Riklis va nous faire entrer de plein pied dans toutes les contradictions de l’Israël d’aujourd’hui et certainement de demain à travers l’histoire d’un jeune arabe d’Israël de 16 ans. Ce jeune garçon, brillant, va être le premier arabe a intégrer la plus prestigieuse école juive. Il va parvenir à se faire accepter, se faire des copains et même une petite amie ; lui le seul arabe. Riklis, réalisateur des très bons « Les citronniers » et « La fiancée syrienne », cerne à nouveau très bien les problématiques majeures communautaires de son propre pays au travers l’histoire de gens simples. Il parvient à faire passer de nombreux messages via sa poignée de personnages centraux souvent avec humour et sans jamais être trop démonstratif. On peut juste reprocher à son film d’être un peu simpliste, trop prévisible et d’user d’une mise en scène en scène surannée. L’ellipse connait pas, on va droit au but à chaque fois. Malgré ces manques de subtilités et ces maladresses ; son scénario tient bien le cap jusqu’à un final juste un peu cousu de fil blanc. Même si ce film est moins abouti que ses précédents, il a le mérite d’avoir un propos utile. De plus son histoire d’usurpation d’identité est tellement plus crédible que celle développée lors de ma dernière sortie en salle avec « Phoenix » Sans grand talent mais à voir en famille…
Il n'est pas simple d'être Arabe en territoire israélien. Eran Riklis, on le sait, a déjà consacré plusieurs films aux tensions permanentes entre les communautés arabe et juive : qu'on se souvienne entre autres de la splendide fable intitulée "Les citronniers" qui nous avait tant ému. Ici, c'est le destin d'un jeune Arabe, prénommé Iyad, que l'on va suivre. Iyad est un garçon intelligent qui fait l'orgueil de son père et que celui-ci décide d'inscrire dans un lycée prestigieux de Jérusalem afin qu'il bénéficie du meilleur enseignement possible. Le jeune homme y est admis mais il doit se heurter aux quolibets de ses condisciples, appartenant tous à la communauté juive. Toutefois il va trouver un véritable ami en la personne d'un garçon de son âge, Yonatan, un jeune Juif atteint d'une maladie dégénérative, dont il va s'occuper bénévolement. Parallèlement à cette belle amitié, va se tisser une histoire d'amour entre Iyad et une jeune étudiante juive de son lycée. Nous ne révélerons pas la suite de l'histoire. Ce qui est certain, c'est que cette surcharge dramatique n'est pas forcément du meilleur goût. Autant l'amitié entre le jeune Arabe et Yonatan est émouvante et convaincante, autant l'histoire d'amour a quelque chose de superfétatoire, d'artificiel qui nuit à la "vérité" de l'intrigue. Et pourtant le thème retenu est fort intelligemment développé puisqu'il s'agit de l'identité. Et l'on en revient au point de départ : comment peut-on être Arabe en territoire israélien ? Comment peut-on vivre au jour le jour en se heurtant à ces sarcasmes, ces contrôles, ces suspicions ? Et s'il suffisait de ruser - jusqu'à l'inouï... C'est le parti qu'adoptera Iyad mais nous n'en dirons pas davantage. Qu'il nous suffise de dire que le film débute comme une comédie, une de ces comédies ensoleillées comme le Proche-Orient peut nous en offrir parfois : c'est alors le temps de l'enfance qui est évoqué (Iyad a douze ans), un temps où malgré les épreuves on finit en règle générale par prendre les choses du bon côté. Mais à partir du moment où le cinéaste évoque l'adolescence de son héros, le film prend une tournure toute différente. C'est alors du côté du drame le plus sombre qu'évolue l'histoire : le jeune homme se trouve pris dans un engrenage politique qui le conduit à une véritable crise existentielle. Dès lors, c'est la mère de Yonatan - incarnée par l'admirable Yaël Abecassis - qui va constituer le pivot de l'histoire. C'est elle qui donnera une nouvelle raison d'exister à ce jeune garçon qui jamais ne se révolte mais qui vit douloureusement dans un contexte perturbé. Le thème de la filiation, explicite dès le titre du film, prendra dès lors tout son sens. Un film pluriel par conséquent, qui multiplie les rebondissements et se présente un peu comme un kaléidoscope de la société israélienne.
Un très beau film touchant . Traitant de l'amitié , l'amour maternel, le transfert affectif et la perte d'un être cher ! Très bien interprété sans concession et sans voyeurisme. Avec retenue et pudeur . Un film fort .
Le cinéma israélo-palestinien-égyptien nous a habitué à nous surprendre avec de vrais petits bijoux. Ici, je ne sais pas pourquoi mais la sauce ne prend pas. C'est bien fait, bien réalisé mais l'histoire abracadabrante nous empêche probablement de croire au film.
Ce qui frêne avec ce long-métrage d’Eran Riklis, c’est sa mise en scène dépassée, presque tchip. Les acteurs qui tentent pourtant le meilleur également, tombent dans un schéma caricatural. Enfin l’histoire prend des raccourcis qui auraient pu être évités. Ces défauts mis de côté, Mon fils propose un scénario original sur la quête d’identité, l’amour fraternel, la discrimination ou encore sur l’adolescence. Mon fils est un film pacifiste qui cherche néanmoins à faire passer un message fort. Arabe en terre israélienne, Iyad doit s’intégrer dans l’un des lycées les plus prestigieux de Jérusalem et y découvre le racisme et la rancœur des autres. Cette chronique dévie toujours le problème et dénonce sans confronter et c’est ce qui lui fait perdre sa force combative. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Voila une nouvelle production du moyen orient qui mérite toute l attention des vrais cinéphiles. Scénario impeccable et implacable, trame authentiquement jouée - avec pour mon gout 15 minutes de trop. Cela reste un petit bijoux de suspens...une sorte d Opéra de Puccini des temps modernes. Une photographie assez unique (sens propre et figuré) des deux mondes, des deux religions, des deux cultures, qui se regardent qui se toisent qui s affrontent et qui s enlacent aussi. Tout sonne juste. L'epoque année 90 tres bien reconstituée aussi. C est d un certain coté aussi un thriller...quant a la chute finale c est du Nadine Labaki avec et maintenant on va où ? !! (autre magnifique réalisatrice du moyen orient si compliqué!)... A voir d urgence car dans peu de salles a mon gout.
Ce film montre les difficultés d'un jeune arabe à pouvoir s'intégrer dans la société israélienne,quelques passages sont touchant (l'histoire d'amour impossible,l'amitié avec un jeune handicapé…)mais j'ai trouvé le tout un peu trop académique,assez plat!sans vraiment nous bousculer ou nous faire réfléchir à un moment donné!car un jeune arabe qui a un problème d'intégration en Israel,on est au courant de ce constat…c'est pourtant un sujet qui m'intéresse mais c'est une petite déception quand même.2/5
J'avais beaucoup aimé Les Citronniers et Mon fils ne m'a pas déçu. Toujours de beaux portraits de femmes israéliennes et arabes... Et un très beau film sur comment grandir, trouver sa voie, s'affranchir des diktats de la société et de la famille pour trois adolescents. Bien sûr ici le contexte politique complique d'autant plus la donne... Malgré quelques longueurs sur le dernier tiers, Mon Fils donne à réfléchir tout en dressant des portraits d'humains imparfaits, ayant chacun leur vérité, leurs raisons et leur part d'humanité.
Pour un film comme ça, qui traite du mélange des communautés, je trouve que le message n’est pas très puissant. Film assez lent, ennuyeux aux allures dramatiques ridicules. Mal filmé. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 2/5
Un programme de rapprochement entre jeunes juifs et arabes dans l’Israël d’entre 1988 et 92 permet un jeune Palestinien d’intégrer une prestigieuse université de Jérusalem. Malgré la difficulté d’être le seul Arabe, il brille dans ses études, assimile la froideur chaleureuse des copains, partage l’amour sincère d’une Israélienne, et surtout l’amitié d’un handicapé juif de son âge. L’affinité de ces deux monstres de foire qui se ressemblent physiquement s’intensifiant, il finit par vivre chez son ami et sa mère, qui l’aime bientôt comme un autre fils. Cette comédie humaine Israélienne nous transporte sous deux formes. D’abord par la dualité politico-religieuse quotidienne, omniprésente, grave ou anodine mais toujours menaçante, et source de paradoxes chroniques. Celui des vocations et des espoirs communs des jeunes, hélas noyés par leur fossé conceptuel, les vociférations parentales durant la 1ère guerre du Golfe, et la désespérante ségrégation. Et celui aussi des événements de chaque jour gravant l’histoire funeste malgré le bain de vaines bonnes paroles et intentions des protagonistes. Le second cœur du film rythme l’impressionnante et presque inquiétante progression du héros, passant insolemment de l’amateurisme à la diction douteuse du début à une remarquable maitrise de la culture de ses hôtes, exploitant jusqu’aux humours déplacés, les complexes et fiertés de chacun. Après l’inoubliable Les citronniers Eran Riklis nous méduse d’effroi, nous suggère les enjeux par les scènes et les silences plus que par le dialogue, et nous bouleverse d’émotions par la conquête insolite d’une identité.
Certainement réelles en pleine guerre du Golfe, dans les années 90, les difficultés pour les arabes d'accéder aux universités et aux écoles ne sont plus d'actualité aujourd'hui. Le film donne ainsi une image ancienne de la société israélienne, qui peut induire en erreur un spectateur mal informé. Outre cet aspect, l'histoire est vraiment rocambolesque et improbable...Dire que l'envie de réussir puisse amener un jeune homme éduqué à usurper l'identité d'un mort, à renier ses origines et la famille qu'il aime est pousser un peu loin. Peu crédible, le scénario dresse aussi un portrait manichéen entre les arabes israéliens qui souhaitent la mort d'Israël et des juifs et les juifs qui vivent dans la haine de l'arabe. Ceci, encore une fois, est une vision simpliste qui ne reflète pas la réalité israélienne, beaucoup plus complexe et mélangée. On le voit d'ailleurs parfois dans le film, puisque le jeune arabe vit une histoire d'amour avec une jeune fille juive, qui l'aime en retour, que son meilleur ami est juif et qu'il finit par être intégré dans une famille juive. A mon sens, il est difficile de trouver un message cohérent à ce film, pourtant plein de bonnes intentions. Le seul message fort est certainement de mettre en valeur l'éducation comme une chance pour les arabes de créer leur pays, bien plus que le terrorisme et l'extrémisme. En ce qui concerne les acteurs, ils sont assez bons en général, excepté peut être le rôle de la jeune fille juive qui est interprété avec trop de froideur, un manque de profondeur compte tenu de la complexité des sentiments qui devraient l'animer. Un film qui fait voyager mais qui manque de réalisme. Pas indispensable à voir.....