Le cinéma américain en cette période qu’il faut bien nommer de « disette scénaristique » parvient de tant à autre à faire émerger quelques pépites comme « Truth – Le prix de la vérité » réalisé en 2015 par James Vanderbilt petit-fils d’une fameuse famille de capitalistes américains qui firent fortune à la fin du XIXème siècle. Plutôt scénariste de films à succès dans l’air du temps, le jeune homme pour sa première réalisation sort complètement de son domaine de prédilection pour adapter le livre de Mary Mapes , la productrice de CBS qui en 2004 dans son émission « 60 minutes, le mercredi » tenta de compromettre définitivement la campagne de réélection de George W. Bush en affirmant qu’alors jeune homme, le Président en fonction avait bénéficié d’appuis en haut lieu pour lui éviter un enrôlement dans le conflit du Vietnam et qu’en sus il n’avait pas participé aux cours de pilotage qu’il était censé suivre. Le rôle de Mary Mapes est confié à Cate Blanchett tout juste auréolée de son Oscar récolté pour sa prestation dans « Blue Jasmine » de Woody Allen. Elle est entourée de Robert Redford qui campe le célèbre présentateur Dan Rather sorte d’icône télévisuelle indétrônable un peu à l’image de Michel Drucker en France ainsi que de Dennis Quaid, Topher Grace et Elizabeth Moss qui incarnent les membres de son équipe toute tendue à faire tomber le candidat républicain en discréditant son passé, évitant peut-être à son rival démocrate John Kerry d’avoir à trop expliciter son programme. Tropisme de transparence et de pureté absolue certes louable sur le papier mais détournant souvent les électeurs des urnes ou des enjeux essentiels. Depuis la France est largement contaminée par le phénomène. L’auto-persuasion et l’ambition d’être les nouveaux Carl Bernstein et Robert Woodward (il est vrai que Robert Redford incarnait le célèbre journaliste du Washington Post dans « Les hommes du ¨Président » d’Alan J. Pakula en 1976) conduit parfois la petite équipe à l’imprudence majeure que constitue la non-vérification de la fiabilité de certaines sources. C’est exactement cette dérive de l’information-spectacle et militante qui est décrite avec finesse, sans manichéisme et avec un parfait sens du suspense par James Vanderbilt. Tous les acteurs sont à la hauteur d’une Cate Blanchett totalement habitée et du vétéran Robert Redford qui connaît parfaitement la musique pour avoir, outre « les hommes du Président » cité plus haut, déjà participé à plusieurs films traitant de la politique et de la presse comme « Votez McKay » de Michael Ritchie en 1972 ou « Lions et agneaux » mis en scène par ses soins en 2007. Excellente surprise à chaudement recommander.
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1,5
Publiée le 31 mars 2021
Lorsque quelqu'un falsifie un vrai document avec une police informatique qui n'a existé que des décennies plus tard sur les ordinateurs cela s'appelle un mensonge ou une supercherie. Peu importe à quel point vous détestez Bush ou à quel point Redford est émotif les faits ne changent pas et les mensonges ne deviennent pas la vérité. J'ai vu un film qui était ennuyeux et fatigant surtout si vous connaissez les faits et que vous devez les regarder être déformés et tordus dans une farce révisionniste politiquement chargée. Si vous voulez savoir la vérité faites des recherches sur la fraude de Dan Rather vous-même sur le Web. Et si vous voulez être diverti choisissez un autre film car celui ci n'offre ni l'un ni l'autre...
Il ne s'agit pas d'un film mais d'un clip politique qui dure deux heures pour expliquer combien le camp d'en-face est méchant. C'est vraiment américain, destiné à un public américain d'il y a quinze ans, c'est vieux et n'a d'autre intérêt qu'anecdotique. Ce genre de logorrhée verbeuse au cours de laquelle rien ne se passe est symptomatique de l'échec une douzaine d'années plus tard d'un camp politique qui n'a plus rien à dire face à son adversaire. Les Trois Jours du Condor sont loin ! ici, il n'y a plus rien dans la boutique et rien à garder, même des interprétations convenues des acteurs vedettes.
Pas pire film montrant des journalistes essayant de descendre «Dubya» (G.W. Bush) avant son second mandat. Ça a complètement raté.spoiler: Ils avaient des évidences que Dubya n'avait même pas été à l'école militaire d'entrainement de pilotes. Leurs critiques les ont attaqués sur la véracité d'une preuve écrite . Vrai ou non, beaucoup de gens ne voulaient pas aller au Vietnam et se sauvaient même par milliers au Canada. Ça ne pouvait pas le descendre.
Nul autre pays que les USA ne produit ce genre de film. Je ne sais même pas quel nom porte ce genre. Une sorte de cinéma d'enquête. Ou même d'enquête sur l'enquête. Ici, on se penche sur quelques journalistes de CBS, fouillant le passé de Bush. Il faut donc s'accrocher parce que nous n'avons que peu de repères dans tout ça : on ne connaît pas grand monde et on s'emmêle dans ces vieux événements exhumés des archives de la vie américaine. On se sent comme un américain qui regarderait un film sur Elise Lucet cherchant à faire tomber Pénélope Fillon. Et puis, le plus curieux, c'est cette impression au final de film manichéen : les journalistes sont justes même s'ils ont foiré leur enquête et les politiciens sont méchants parce que… ben parce que c'est des politiciens. Puis voilà.
Le film de journalisme donne toujours des films puissants : « Les hommes du président », sur l’affaire du Watergate ou encore « Spotlight » sur le scandale de pédophilie dans l’Eglise Catholique de Boston. Ici, le sujet est un poil différent, il ne s’agit pas de faire un long-métrage sur une équipe de journalistes ayant fait éclater la vérité sur un scandale, mais de voir au contraire comment la course au scoop, à amener une équipe de reporters pourtant chevronnés à relayer un mensonge (ou en tout cas à ne pas pouvoir prouver ce qu’ils avancent). Dans les derniers mois précédents la réélection de Bush comme président, « 60 minutes » sur CBS sort un reportage qui dépeint le Président comme un planqué. Rapidement la controverse se fait jour et ces derniers sont accusés de mentir et ce sur la base de documents factices. Le film est donc divisé en deux parties : le premier tiers démontre comment, la volonté de sortir rapidement les choses à détourner les enquêteurs de la totale vérification de tous les faits, la deuxième partie : comment Internet et la volonté de la chaîne de se protéger les a amené à se retrouver dénoncés comme les seuls coupables, particulièrement la productrice Mary Mapes. Le film est entre le thriller journalistique et le film procédural, ce qui lui donne un côté très prenant, mais il reste quand même long et le luxe de détails finit parfois par alourdir le propos, même s’il permet de se rendre compte de combien ce sont ces détails où s’est caché le Diable qui ont perdu l’équipe de journalistes. Cate Blanchett est comme à son habitude impeccable, ici en productrice à la probité jamais prise en défaut qui voit pourtant en quelques semaines la réputation si chèrement acquise s’effondrer irrémédiablement. Un film loin d’être un chef-d’œuvre, mais qui offre une intrigue solide est intéressante. Mais, autant vous le dire dès maintenant, à la fin vous ne saurez toujours pas si George W Bush a, oui ou non, était le soldat modèle qu’il a déclaré avoir été ou un planqué qui se l’est coulé douce sans remplir même ses devoirs de réserviste de la Garde National du Texas.
Un film instructif sur les coulisses parfois éhontées de la présidence américaine, mais un brin poussif dans sa dernière demi-heure. Le film aurait gagné en puissance à être concis, mais le casting soutient tout de même plus qu'honorablement la lourde tâche de mettre le nez dans les affaires sensibles de la Maison Blanche, et de s'insurger contre la censure qui les attend. A ce petit jeu, nous ne savons pas réellement jusqu'à la dernière minute qui de la presse officielle ou des petits journalistes gagneront. Et l'intérêt du film est ainsi bien préservé jusqu'au bout, il est parfois effroyable de penser comme la "haute" de ce monde ment au "bas peuple" sans vergogne... Heureusement que ce genre de films arrive pour remettre les vérités à leur place, et rendre hommage à tous les investigateurs qui prennent la défense de Monsieur et Madame tout-le-monde, sujets de moquerie intellectuelle pour ceux qui dirigent les Etats à grand renfort de langue de bois... Une satyre politique sobre, bien fournie en preuves, qui fait réfléchir.
Un film inspiré de la vraie histoire de Dan Rather, journaliste ultra célébre aux USA. ( le PPDA local) . Comme souvetn avec ces Biopics , d'inspiration politique c'est souvent un peu lourd, et un peu bien pensant. On s'ennuie assez vite , même si le jeu des acteurs est très bons. Le duo Blanchet et Redford est le principal intérêt du film.
Une enquête intéressante, mais comme souvent dans ce genre de film, il faut s'accrocher pour saisir tous les tenants et les aboutissants. Le casting quatre étoiles est impeccable, le film un peu trop grandiloquent.
Je ne connaissais pas cet histoire et je l'ai appréciée avec émotion. Sa conclusion est terrible mais nécessaire et je remercie l'auteur et les acteurs de nous avoir si bien convaincus.
« Truth : le prix de la vérité » a la particularité de narrer une enquête qui me laisse interrogateur. Pourtant, je ne devrais pas. Le metteur en scène a choisi d’emmener le spectateur dans le sillage de Mary Mapes et son équipe. On les voit tous s’agiter autour d’elle dans une enquête qui concerne George W Bush. Il aurait bénéficié de faveurs et d’appuis familiaux pour éviter de partir au Vietnam. La belle affaire ! Peu importe, l’enquête avance et prend forme. Mary Mapes est productrice du magazine d’investigation « 60 Minutes » présentée par Dan Rather. Deux institutions dans le PAF U.S et Mary Mapes a été récompensée pour son enquête sur le scandale des prisons d’Abu Ghraib. Ce n’est pas n’importe qui cette Mary Mapes au point que Dan Rather s’appuie sur elle. La confiance est totale. L’enquête est ficelée et diffusée. Pourtant, tout va s’écrouler quand une source reconnait avoir menti sur ses informations et quand des internautes s’invitent dans les résultats de l’enquête. Autre enquête en marche, celle de la justice qui va combattre Mary Mapes. Et tout comme Mary Mapes, je suis abasourdi devant tant de mauvaise foi surtout celle venant de sa hiérarchie. Cependant je m’interroge : voilà un média sérieux, CBS, qui est obligé par la voix de Dan Rather de présenter ses excuses pour avoir diffusé des informations pas tout à fait… bien vérifiées ! Dan Rather tombera et Mary Mapes sera congédiée. Ca paraît léger quand même. Interrogateur car qui dit la vérité ? Enquête pas suffisamment approfondie, précipitée ? Voilà ce qu’on laisse entendre. Pourtant, le film nous ouvre les coulisses de l’enquête et tel qu’il m’est présenté, je crois au professionnalisme de Mary Mapes et de son équipe. Ou, tout comme Mary Mapes, ai-je le sentiment de m’être fait manipulé après m’être fait piégé ? Elle, par des hommes perchés au plus haut sommet de l’état, lesquels à la botte de Bush qui s’apprête à rempiler pour un second mandat, ont pour mission de démonter son enquête ; moi, par le réalisateur qui veut que je soutienne Mary Mapes. Voilà un film qui relate l’échec d'un média dans son investigation. Ce n’est pas banal comparé « Aux Hommes du président » ou dernièrement « Spotlight » qui aboutit, à l’un, à destituer le président Nixon, et à l’autre, à révéler des cas de pédophilie au sein de l’église catholique de Boston et, par onde de choc, du monde entier. Maintenant, si Nixon est tombé, président des USA, pourquoi Bush n’est-il pas tombé, lui ? Parce que l’enquête n’est pas suffisamment crédible, travaillée… Si tel est le cas, Mary Mapes et Dan Rather qui se contente de commenter, n’ont-ils pas fait preuve d’amateurisme sur ce coup-là ? C’est ce que le film laisse entendre par la voix des patrons de la chaîne et des avocats de Bush. A moins que les hommes de l’ombre de Bush soient plus efficaces que ceux de Nixon… Voilà pourquoi, je m’interroge. Pourtant, je crois en la sincérité de Mary Mapes, en tout cas, au vu de ce qui m’est donné à voir. Le film ne semble pas dire autre chose. Ce qui sous-entend que le film nous dit aussi que Mary Mapes s’est laissée emportée par son enthousiasme et elle s’est lourdement trompée. Ca peut arriver. Cate Blanchett qui interprète cette Mary Mapes est émouvante et dans ses convictions, dans sa détermination, dans sa sincérité et dans sa fragilité. Robert Redford, acteur iconique sous les traits de Dan Rather autre icône du paysage people des USA est la bonne idée. Film conventionnel dans sa réalisation, mais relativement efficace. Dernier point : comme l’avocat de Mary Mapes, je lui dirais aussi ceci : je vous crois. Enfin, au vu de ce qui m'est donné à voir. Malin, le réalisateur. A voir en V.O
Probablement le meilleur film traitant du métier de journaliste. L'histoire traite d'une enquête menée sur Bush et son passage dans l'armée américaine. Mais le sujet est surtout celui du journalisme et de la façon dont se traitent les informations et leur diffusion. Ce film est d'autant plus génial qu'il '' colle '' avec une certaine justesse à la réalité actuelle, largement influencée par l'instantanéité et la rentabilité des lieux de diffusion de ces informations. Comment, aujourd'hui, une information soumise à ces deux pressions simultanées et alourdie par la diffusion internétique peut elle être digne de confiance. Comment, les garants d'une certaine déontologie que sont les journalistes peuvent-ils travailler dans de telles conditions si contradictoires avec ce qui fait la vertue de leur métier ? Il s'agit là, véritablement d'un sujet majeur posé aux sociétés démocratique, avec un impératif de les traiter en urgence, avant que les usurpateurs de tous poils prennent le pouvoir de la désinformation militante pervertie.
Ce film pose tout cela sur la table. Un Excellent film de grande classe. domi
Biopic et film d’investigation, hautement inspiré du scandale provoqué par les révélations des journalistes Mary Mapes et Dan Rather, aidés de trois confrères, en septembre 2004, soit un mois avant la réélection de George W. Bush, à propos de l’imposture de la « glorieuse » carrière militaire de celui-ci. Pistons politiques et paternels, fausses notifications de la Garde Nationale, planque idéale pour échapper à la guerre du Viêt-Nam, complicités financières de la famille Ben Laden elle-même à l’époque, les documents et témoignages durement arrachés sont à deux doigts de coûter l’élection au candidat Républicain. Le film nous embarque dans la pluie de terreurs, rétractions, attaques, reculs, démentis et intimidations conséquentes, en compagnie de Cate Blanchett, Robert Redford, Dennis Quaid et Typher Grace, dans un voyage au bout de la perversion journaliste, où même les commissions de contrôle ont perdu leur indépendance au profit d’un Etat totalitaire qui ne dit pas son nom. Illustrant la corruption financiarisée et généralisée du monde actuel, une démonstration en est faite par la perte d’un esprit public et de valeurs journalistiques, brocardées par notre décadence, les profits et autres variables économiques, organisés par ces gouvernements qui osent encore chaque jour se revendiquer de la liberté et de la démocratie.