Au Japon, si votre vie vous insupporte et que vous voulez y mettre un terme, il existe un endroit parfait pour ça : la forêt d'Aokigahara située au pied du Mont Fuji. C'est the place to be pour tous les suicidaires du pays, même Gus Van Sant a tenté de mettre fin à ses jours de réalisateur là-bas avec son "Nos Souvenirs", c'est dire sa renommée ! Mais forcément, avec tous ces morts volontaires au kilomètre carré, la forêt est peuplée d'esprits revanchards qui prennent un malin plaisir à vous torturer mentalement pour que vous les rejoignez dans leur entre-deux-mondes VIP.
Jess (brune et délurée), une institutrice américaine, disparaît dans la fameuse forêt. Tout le monde croit bien évidemment à son suicide... sauf sa soeur jumelle Sara (blonde et sage, vous avez remarqué la subtilité ?) grâce à un lien mystico-gémellaire, une sorte de GPS surnaturel pour les jumeaux. Elle embarque donc pour le premier vol en direction du Japon afin de retrouver celle avec qui elle a partagé une colocation pendant les neuf premiers mois de son existence.
Comme d'habitude, quand le cinéma d'épouvante US est en panne d'inspiration, il délocalise et quoi de mieux que les pays asiatiques et leurs légendes ancestrales pour faire connaissance avec de nouveaux esprits ! Et, comme très souvent, le résultat est pathétique et nous ressert bien évidemment la même soupe dans un autre contexte.
"The Forest" fait un carton plein quant à l'ennui qu'il provoque en nous emmenant dans toutes les directions possibles que l'on connaît déjà : vous aurez bien entendu droit à la rencontre avec un beau gosse australien débordant de muscles qui accompagne l'héroïne dans sa quête, à l'incontournable "Hé-tiens-je vois-une silhouette-qui-n'a-rien-à-faire-là-au-milieu-de-la-forêt-mais-je-me-lance-à-sa-poursuite-en-pleine-nuit-comme-la-reine-des-cruches", aux inévitables soupçons entre les deux partenaires, à 40 minutes de séquences qui auraient très bien pu être coupées au montage sans que l'intrigue en soit impactée (à part si vous vous éclatez à regarder trois gugusses marcher dans la forêt avec des gros plans sur des champignons, des racines ou des ruisseaux accompagnés de bruits looooouuches),... D'ailleurs, parlons-en de cette histoire, "The Forest" n'a que son twist final d'à peu près malin mais, à force de ne pas savoir quoi raconter avant, le film part dans tous les sens et, au final, aussi bonne qu'était cette dernière idée, elle se retrouve submergée par la médiocrité de l'ensemble.
On sauvera peut-être de cet immense baillement d'1h35 une ou deux apparitions bien senties (l'héroïne fait une drôle de fixette sur les grands-mères asiatiques apparemment) pour ne pas crier complètement à l'arnaque.
Mais "The Forest" mériterait tout de même bien de brûler dans l'enfer d'ennui dans lequel il nous plonge.