Alors que l’idée de base était originale et aurait pu être bien exploitée, Jason Zada, nous entraîne dans une forêt sombre où seuls les bruits de la salle pourraient nous inquiéter. En effet, son scénario un peu plat, la lenteur de l’action, les effets de surprise peu… surprenants et tout cela rendra l’heure trente de film pesante, mais dans le mauvais sens du terme. Si vous pensiez frissonnez sur les chemins de la forêt d’Aokigahara, détrompez-vous, le seul frisson que vous aurez viendra peut-être de la climatisation mal réglée…
Jason Zada, qui réalise ici son premier long métrage, s’est penché sur un site célèbre au Japon et particulièrement inquiétant, la forêt de Aokigahara. Connue pour son nombre impressionnant de suicides depuis une cinquante d’année, elle était toute adaptée pour être un sujet et un lieu de tournage intéressants sauf que les autorités japonaises n’ont pas vu les choses du même œil et on empêché le réalisateur de déposer sa caméra dans ces contrées. « The forest », nous propose une relecture du mythe qui l’entoure et le fait de façon peu stressante voire annihilante.
Sara, jeune femme débrouillarde, se rend au Japon pour retrouver sa sœur Jess, perdue dans cette forêt « mystique ». Pour les besoins du film, Jason Zada a demandé à Natalie Dormer de jouer le rôle de l’héroïne et de sa jumelle disparue... Puisqu’il fallait une ressemblance importance entre les deux sœurs (l’une sera blonde, l’autre sera brune), faisons simple et prenons la même comédienne. Natalie Dormer, c’est Margaery Tyrell dans « Game of Thrones ». Vue également dans « Hunger Game », où elle interprète Cressida, l’actrice britannique de 34 ans fait tout son possible pour donner du crédit à ses personnages, en vain. Pour l’aider dans sa quête et lui tenir compagnie dans ces bois hostiles, Taylor Kinney et Yukiyoshi Ozawa, deux acteurs que nous ne connaissions pas jusque là.
L’intrigue principale, parsemée de petits secrets et doutes vite révélés tient en deux lignes et la pseudo tension qui en ressort occupe encore moins de place. Convenu, peu enthousiasmant, l’univers de Zada nous laisse totalement indifférent à tel point qu’on attend presque la fin du film avec impatience. Ne soyons pas non plus trop pessimistes car il est vrai que la tombée de la nuit à son petit charme et le crépitement du feu quelque chose de rassurant. Vraiment ? Mais nous sommes dans un film dit « d’épouvante », quand est-ce qu’on tressaille ici ? C’est vrai, nous avons été écoeurés à deux reprises et on a sursauté une fois dans notre fauteuil. Ne cherchons pas plus loin et mettons trois petits points à notre critique, maigre peau de chagrin d’un sujet peu inspirant… Non vraiment, « The forest », ce n’est pas un film qui vaut la peine d’être vu dans nos salles. Ne vous fiez pas à la bande annonce racoleuse (et mensongère) qui pousserait certains ados ou amateurs de frissons à dépenser quelques précieux euros dans une telle déconvenue. Dans la catégorie « mauvais films d’horreur sans en être vraiment », il se classe en bonne position. Dans notre liste des films du mois, il prend sans aucun suspense la dernière place du classement !