Hope, jeune nigériane, est en route pour l’El Dorado… Passer de manière illégale en Europe. Léonard, jeune camerounais, a le même rêve d’Europe. Bon an mal an, ils vont s’associer et faire corps pour le meilleur et pour le pire durant ce long voyage.
Film choc témoin de son époque, le jeune réalisateur, issu du documentaire, ne fait pas dans la dentelle et livre un regard éclairé sans complaisance ni pathos sur la dureté du périple des migrants africains. Ces milliers d’africains jetés sur les routes sont d’une détermination sans limite… Au vu de ce qu’ils vivent jusqu’à arriver à nos portes (viol, prostitution, mafia, épuisement, peur, esclavage moderne, famine,…) ; les risques mortels pris par la traversée de la méditerranée semblent bien dérisoires. Ce film s’inscrit dans une vague actuelle cinématographique plus documentaire que fictionnel porté par le désir de montrer le monde en temps réel et tel qu’il est. « La pirogue », récemment, surfait sur la même vague ; chacun de ces films apportent une pièce d’un complexe puzzle. Ici, c’est l’immigration subsaharienne et tous ces acteurs ; migrants victimes de leurs compatriotes profitant de leurs misères. Sans fard, ce film est donc rude, mais laissant toujours les forces de l’ordre hors champ tout comme les actes de violence les plus horribles. Pas de misérabilisme. Après la critique centrale de ce genre de film est souvent la même : une intrigue faiblarde, quelques longueurs, et une distance trop importante aux personnages. Personnages et non acteurs qui eux tous amateurs reprenant un rôle toujours proche de leur propre vécu sont toujours très crédibles dans leurs compositions.
Un film utile et nécessaire…
« L’aventure a changé de camp », raconte Boris Lojkine. « Elle n’est plus du côté des Européens explorant des contrées sauvages. Le temps des Indiana Jones est révolu ! Les aventuriers d’aujourd’hui, ce sont les hommes et les femmes qui, du Sud, partent à la conquête du Nord. »