FLA est présenté en ouverture de la Semaine Internationale de la Critique 2014.
Le réalisateur Djinn Carrenard s'est confié au micro d'Allociné sur la genèse de ce projet de deuxième film qui lui est venu en 2007 alors qu'il regardait un documentaire de la série "L’œil et la main" sur un monteur qui perdait l'oüie : "J’ai vraiment eu envie de parler de ça : comment le handicap peut tout enlever. En plus, nous on est des artistes, notre talent tient à un sens. Si on perd ce sens, c’est fini. Si je perds mes yeux, je ne suis plus réalisateur."
Le titre FLA est l'acronyme pour "faire l'amour". Et il est bien question d'amour dans le deuxième film de
Djinn Carrenard dont l'ambition première était de mettre en image des couples de tous horizons et tenter ainsi de répondre à cette question universelle : Comment l'amour se construit-il ? Dans une interview accordée à Allociné, le cinéaste décrypte les multiples facettes inscrites dans le sentiment amoureux : "Quand on prend le terme "faire l’amour", souvent on voit seulement l’acte sexuel, alors qu’en fait il y a plein d’autres choses. Il y a toutes ces discussions, tout ces rapports, ces tensions, ces disputes, où c’est encore de l’intime, c’est encore ça "faire l’amour". C’est ça que j’avais envie de bousculer un petit peu, après on peut avoir chacun notre propre vision de tout ça."
Après Donoma en 2010, un film autoproduit et tourné façon "guérilla" avec des acteurs bénévoles, le réalisateur Djinn Carrenard souhaitait pour son deuxième film, quitter le mode "do it yourself" et revenir à des méthodes plus académiques avec une direction d'acteur davantage encadrée. Cependant, après trois jours de tournage, la production du long-métrage a été interrompue par le cinéaste qui ne se reconnaissait pas dans la direction que prenait le film : "Le premier jour, tu sens que t’es en train de faire fausse route. Le deuxième jour, tu peux pas te regarder dans le miroir. Le troisième jour, tu sens que tu deviens fou, alors t’arrêtes. Je n’ai pas eu le sentiment d’avoir le choix. On a arrêté le tournage le 28 avril 2012." De plus, peu habitué à avoir un producteur placé au-dessus de lui, ce dernier ne se sentait pas entièrement libre dans sa façon de faire. Finalement, en accord avec ses partenaires - Canal +, Arte et le CNC - il a tourné le film à sa guise, sans la contrainte d'un supérieur hiérarchique.
Si son premier film, Donoma, a été auto-produit et auto-distribué à l'époque avec la somme dérisoire de 150€, FLA a bénéficié d'un budget de 1,48 millions d'euros. Fini les acteurs bénévoles, le cinéaste a organisé des ateliers de comédie pendant un mois pour choisir sa distribution.
Djinn Carrenard a posé sa caméra à Paris, Perpignan ainsi qu'à Haïti, territoire où le réalisateur est né et sur lequel il a grandi jusqu'à l'âge de 11 ans dans la ville de Port-au-Prince.
Djinn Carrenard n'a pas donné accès, ni au scénario ni aux dialogues du film, à ses comédiens. Une direction d'acteur volontaire dans la mesure où le réalisateur a préféré s'entretenir longuement avec eux pour parler avec chacun de leur personnage respectif : "Sur le tournage je leur donne un schéma d’improvisation : c’est un schéma assez encadré, avec des indications de déplacement, et des intentions précises sur ce que ça doit raconter, sur ce que chacun doit exprimer, mais les comédiens sont libres de choisir leurs mots."
L'actrice Salomé Blechmans, qui jouait le rôle de Salma dans Donoma (2010), a pris les casquettes de directrice artistique et de productrice sur FLA.
Célèbre rappeur français, Despo Rutti, alias Azu à l'écran, fait ici ses premiers pas au cinéma dans le rôle principal d'Oussmane, un musicien voulant devenir un artiste reconnu.