Ossama Mohammed, un exilé syrien qui vit en France, a coréalisé Eau argenté à distance avec Wiam Simav Bedirxan, une Syrienne d'Homs. Avec ses conseils, elle a filmé le quotidien de la ville assiégée durant trois ans. Leur collaboration a débuté sur Facebook et a duré 11 mois. Ils ne se sont rencontrés qu'au moment de la présentation du film, au Festival de Cannes 2014.
Ce film a été présenté dans le cadre des Séances spéciales au Festival de Cannes 2014. Ce n'est pas tout, puisque le documentaire a été sélectionné au Festival International du Film de Locarno (2014), ainsi qu'au Festival International du film de Toronto (2014).
L'élément déclencheur du projet Eau argentée fut la découverte par le réalisateur Ossama Mohammed, de la vidéo d'un jeune adolescent arrêté et torturé en Syrie, sur Youtube. Par ailleurs, le film comprend deux parties : la première est un montage avec des images collectées par Ossama Mohammed, qui sont en réalité des vidéos postées sur les réseaux sociaux par des amateurs et la seconde partie est constituée de prises de vues de Wiam Simav Bedirxan effectuées sur deux ans.
Le titre du film renvoie au nom de la réalisatrice Wiam Simav Bedirxan, puisque "Simav" veut dire "eau argentée".
Amnesty International, qui n'a cessé de communiquer au sujet des souffrances vécues par la population syrienne, a choisi de soutenir le film d'Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan.
La musique du film Eau argentée est née à partir des éléments présents à l'image. Ainsi, nous retrouvons le son des coups de feu, des bruits de bottes des soldats, des alertes des messages Facebook et du fredonnement d'une femme au début du film, qui se trouve être très certainement la voix de Wiam Simav Bedirxan, la réalisatrice. Par ailleurs, Eau argentée a été conçu sur le rythme de la voix de Noma Omran (une chanteuse syrienne) qui a composé la musique du film et qui l'interprète.
Alors que la ville de Homs était assiégée, la réalisatrice Wiam Simav Bedirxan a demandé à Ossama Mohammed de lui envoyer un film qui pourrait selon elle "sauver l'âme" du peuple syrien. Le réalisateur lui fit parvenir un film de Charlie Chaplin, qu'elle projeta à un groupe d'enfants, qui ont ainsi pu trouver du réconfort. Le cinéaste précise qu'à la fin du film, le jeune garçon Omar possède une démarche qui pourrait s'apparenter à celle de Charlot.