L’idée du film est venue à Jaime Rosales, le réalisateur, d’une volonté de parler de la jeunesse, et d’aller à la rencontre des jeunes de son pays pour donner forme à un portrait générationnel et social. Partir des jeunes espagnols en difficultés, qui ont peu de moyens et vivent en périphérie, pour parler de l’état de la société actuelle.
Bien que le film présente des aspects durs au niveau dramatique, une certaine beauté émane de ces jeunes, qui ont de l’énergie et de l’espoir. D'où le titre "La Belle jeunesse".
Le metteur en scène a convoqué deux catégories d’acteurs : des amateurs et des professionnels.
Jaime Rosales a intégré la thématique de la pornographie dans son film, car c’est une pratique très répandue en Espagne. Les gens regardent et font du porno plus facilement qu’en France. Parler de cela lui permettait de faire un parallèle avec les difficultés sociales du pays. Car selon lui, la violence de la pornographie, dont les intéressés ne sont pas forcément conscients, s’apparente à la violence de ne pas avoir de travail.
Le cinéaste n’a jamais mis de musique extra-diégétique (extérieure à la narration) dans ses cinq films, car il pense qu’elle marque la direction émotionnelle du spectateur et qu’elle l’enferme.
La Belle jeunesse est présentée au Festival de Cannes 2014, dans la section Un Certain Regard.
Les images du film sont un mélange entre celles tournées par l’équipe de tournage en négatif 16mm et celles réalisées avec les images tournées par les acteurs avec leurs propres appareils (mini-DV, smartphone, web-cam). Comme l'explique le réalisateur, "80% des images correspondent à l’équipe de tournage, tandis que les images captées au moyen de dispositifs amateurs représentent 20% du métrage total."
A chaque prise, les acteurs devaient improviser un nouveau dialogue, comme si la scène ne devait être tournée qu'une fois. Jaime Rosales développe : "Nous ne nous autorisions pas la répétition des mêmes mots, des mêmes gestes, ni au tournage, ni au doublage. Tout a été créé sur le moment. Les voix, avec leurs hésitations et leurs imprécisions, font partie de cette création spontanée irremplaçable."