Avec un titre pareil et un tel casting, l’affiche est alléchante. Mais elle est aussi trompeuse, surtout quand on se refuse, comme moi, à lire le synopsis afin de se laisser aller à la découverte totale de l’intrigue. En réalité, il s’agit d’un film à caractère historique, sur des faits pas si vieux que ça, puisque ça porte sur les prémices de la crise économique qui a touché les Etats-Unis avant de déborder hors de ses frontières et du nouveau continent. Donc soyez les bienvenus dans le fonctionnement méandritique des banques… hein ? ah oui, c’est le terme méandritique qui vous gêne ? Oui, je continue à inventer des mots, et alors ? après tout, c’est aussi une spécialité des organismes bancaires, donc j’estime en avoir le droit aussi ! (non mais). Car en apparence, c’est simple : les banques doivent se faire de l’argent, et toutes les occasions sont bonnes. Et pour y arriver, elles doivent toujours inventer de nouvelles astuces, présentées sous des noms eux aussi nouveaux. En pratique, le fonctionnement est bien plus complexe, et il faut être un averti de la finance pour en comprendre à la fois les rouages, les enjeux, et les risques. Par le biais d’une narration en voix off, ou d’interviews données à la caméra d’Adam McKay comme si nous étions devant un documentaire, la situation est sommairement expliquée, et le spectateur non initié ne comprendra que les grandes lignes. Ce fut mon cas. Pour une compréhension plus profonde, je suppose qu’il vaut mieux connaître les rouages du monde de la finance. Sur le plan cinématographique, c’est bien filmé, avec une succession de plans intimistes par le biais de zooms sur Mark Baum et Michael Burry. Ma mention spéciale va à Christian Bale : il rend comme très souvent une copie parfaite, mais il franchit ici encore un cap supplémentaire
en interprétant le rôle d’un homme qui arpente les bureaux pieds nus, en écoutant du métal et en jouant de la batterie
. La photographie est intéressante et la musique… ben mis à part les goûts musicaux de Michael Burry, je ne l’ai pas remarquée… oups ! euuuuh…… tant pis ! je ne saurai pas vous dire si la partition de Nicholas Britell accompagne efficacement le film... ou non... Pour le reste, je suis comme l’internaute cinéphile Flemar, dont je viens de m’apercevoir que j’écrivais à peu près la même chose que lui. Eh bien tant pis, je ne recommence pas, car je ne vois pas ce que je pourrai dire d’autre. Mieux, je vais même carrément continuer : je confirme la présence de nombreux acronymes et termes techniques dont le spectateur lambda ne se souviendra même pas de la moitié, malgré la grande attention qu’il doit accorder afin de ne pas tomber dans le vide abyssal de l’incompréhension. C’est dommage, car le propos est intéressant et riche en enseignements, même si le constat est clair : les banquiers se font immanquablement de l’argent sur leurs clients, et que ça continue encore et encore ("c'est que le début, d'accord d'accord"), surtout si ces dits clients ont besoin de passer par des crédits. Restez donc TRES vigilent à la lecture de votre offre de prêt avant signature. Donc, si vous voulez voir un sujet sur la plus grosse crise financière de l’ère moderne, privilégiez un éventuel reportage ! A mon avis, ce sera bien plus ludique.