11 ans après Bon Voyage, son précédent long métrage, Jean-Paul Rappeneau revient avec Belles familles. Entre temps, le cinéaste a travaillé sur un projet baptisé "Affaires étrangères", qui n'a finalement jamais vu le jour.
Pour Belles Familles, Jean-Paul Rappeneau s'est en quelque sorte inspiré de sa vie personnelle. Le réalisateur explique : "L’idée était de tourner une sorte d’autobiographie imaginaire puisqu’au fond, dans ce qui est raconté, tout a un lien avec moi mais rien n’a de lien avec ma véritable vie. En fait, si on se met à chercher vraiment, on trouve des correspondances bien sûr, mais aussi des choses arrivées dans d’autres familles, ou liées à d’autres encore (...) C’est un roman familial imaginaire. Mais je voulais que la ville aussi soit imaginaire. C’est pour cela qu’on a tourné dans plusieurs lieux, c’est un mélange. (...) Les personnages ressemblent tous à des gens que j’ai connus. Les petites et les grandes aventures, je sais qu’elles sont arrivées à untel, à moi, à d’autres."
Le tournage de Belles Familles a eu lieu du 16 juin au 10 septembre 2014. Pendant 12 semaines, Jean-Paul Rappeneau et son équipe ont filmé dans les villes de Blois, Chatou, Sèvres et Paris, mais aussi à Londres, Shanghai et Zanzibar.
Pour tourner son film Belles Familles, Jean-Paul Rappeneau a eu un budget de 8 millions d'euros, un montant élevé pour une comédie dramatique française.
"Dans les scènes, finalement, chacune a sa couleur, sa drôlerie, ou son interrogation, mais pendant qu’on goûte cette scène, qu’on la savoure, en même temps inconsciemment on sait que derrière il y a une autre histoire qui avance, l’histoire du film, et qu’en définitive chaque scène n’est qu’un des éléments du puzzle. On regarde la pièce du puzzle tout en sachant qu’on est en train de nous bâtir un ensemble. (...) C’est un film impressionniste, il est plus musical dans la mise en scène, je trouve", explique Jean-Paul Rappeneau.
Le tournage de Belles Familles ne semble pas avoir été de tout repos, comme en témoigne Mathieu Amalric : "C’est physiquement épuisant à faire, parce qu’on dit peut-être quatre, voire cinq répliques au maximum, et on est coupé ! Jean-Paul coupe au milieu des prises ! (...) Donc nerveusement on est au taquet, ce qui est très, très bon pour l’intensité de chaque plan, c’est pour ça que les acteurs sont à fond dans ses films, on ne peut pas lâcher. Les personnages ne sont jamais en repos… Cela me fait découvrir que le découpage peut servir comme outil souterrain qui prend en charge la psychologie des protagonistes."
Jean-Paul Rappeneau est un réalisateur minutieux qui dirige son film comme un chef d'orchestre. Gilles Lellouche explique : "Donc nerveusement on est au taquet, ce qui est très, très bon pour l’intensité de chaque plan, c’est pour ça que les acteurs sont à fond dans ses films, on ne peut pas lâcher. Les personnages ne sont jamais en repos… Cela me fait découvrir que le découpage peut servir comme outil souterrain qui prend en charge la psychologie des protagonistes."
Jean-Paul Rappeneau a une technique bien à lui pour tourner ses films : il a déjà le montage en tête et suit son découpage technique point par point. Cette expérience a été nouvelle pour Karin Viard : "Il tourne presque son montage. Alors évidemment après je suppose que les choses changent un petit peu mais globalement il a son montage dans la tête donc on tourne le film monté, ça c’est très différent ; moi j’ai l’habitude de tourner avec des metteurs en scène qui font plus des plans séquences dans un sens, puis dans un autre et puis après le film se construit au montage, là c’est un peu l’inverse."
La bande originale d'un film est toujours un exercice délicat pour Jean-Paul Rappeneau car il n'est plus aux commandes. Pour la musique de Belles Familles, le réalisateur a demandé à son fils Martin de la composer : "J’ai fait appel à Martin, qui est un grand mélodiste. A sa demande, on avait fait venir un piano dans mon bureau. Il venait chaque semaine et me jouait des thèmes. Certains me plaisaient, d’autres moins, il les écartait immédiatement. Il revenait aux premiers, les modifiait, les améliorait devant moi en direct."
Marine Vacth s'est faite remarquer dans le film de François Ozon, Jeune & Jolie. Elle a réussi à faire ses preuves et a du coup attiré l'attention du réalisateur Jean-Paul Rappeneau pour le rôle de Louise dans Belles Familles. Elle rejoint ainsi la liste des actrices qui ont tourné pour lui, comme Catherine Deneuve, Juliette Binoche ou encore Isabelle Adjani. Son personnage de Louise ressemble d'ailleurs à ceux des actrices. Marine Vacth explique : "Elles sont toujours en mouvement, un peu pestes, mais attachantes, drôles et touchantes. Louise est comme ça, mais il me semble qu’elle a plus de retenue, plus de mystère, de gravité. Tout en restant joyeuse et légère, bien sûr…"
Avant d'engager Marine Vacth, Jean-Paul Rappeneau ne la connaissait pas. Le réalisateur raconte leur première rencontre : "Un jour, elle est venue me voir. Elle s’est assise en face de moi. Elle était très enceinte et, selon la façon dont elle bougeait sur le canapé, elle déplaçait son ventre avec ses deux mains à droite ou à gauche. Elle était là et pour moi, c’était elle immédiatement, Louise, le personnage du film !"
Le film Belles Familles est coproduit par TF1 Films Productions et a été préacheté par Canal + et OCS. Le long-métrage de Jean-Paul Rappeneau est aussi soutenu par le CNC et la région Ile-de-France.
Le nouveau long-métrage de Jean-Paul Rappeneau a été projeté en ouverture au Festival du Film Francophone d'Angoulême le 25 août 2015. L'équipe du film était présente afin de présenter Belles Familles au public.
Ce n'est pas la première fois que Gilles Lellouche et Marine Vacth jouent dans le même film. Nous avons pu les voir ensemble dans Ma part du gâteau de Cedric Klapisch. Ils étaient aussi couple, mais leur histoire était assez différente de celle dans Belles Familles. L'acteur avance : "Dans le film de Cédric Klapisch "Ma part du gâteau" où elle débutait, je jouais un trader assez immonde qui la draguait, lui faisait tout un numéro, n’arrivait pas à ses fins et devenait absolument odieux. Et puis là c’est différent je suis très amoureux d’elle, mais je continue aussi à la faire souffrir un peu, je ne suis pas extrêmement sympathique tout le temps là non plus. "