Les Derniers jours dans le désert a été présenté en avant-première au festival de Sundance en janvier 2016.
Ewan McGregor est à présent le troisième acteur de la franchise intergalactique Star Wars à avoir joué Jésus, après Max von Sydow dans La Plus grande histoire jamais contée (1965) et Kenneth Colley dans La Vie de Brian (1979).
Ewan McGregor campe deux personnages : Yeshoua et Lucifer. Pendant le tournage, l'acteur a fait appel à sa doublure de longue date Nash Edgerton pour lui donner la réplique : « Il m’a doublé dans Moulin Rouge et Star Wars, alors nous lui avons demandé s’il pouvait jouer le côté opposé de ces scènes avec moi. Nash joue le diable quand je joue Yeshoua, et il regarde ce que je fais dans ce rôle. Puis on échangeait et je réagissais à Nash en disant ces lignes comme si je les entendais pour la première fois. »
Fils de l’écrivain Gabriel García Márquez, Rodrigo García a majoritairement mis en scène des femmes dans ses films, comme Ce que je sais d’elle… d’un simple regard, Nine Lives, Mother & Child et Albert Nobbs. Avec Les Derniers jours dans le désert, il suit le point de vue d’un homme et pas n’importe lequel : Jésus. « Je prends la figure de Jésus et j’explore la dimension humaine de sa vie. Je ne sais pas ce que ressent le côté divin, alors j’ai décidé de traiter Jésus et ses difficultés de la même façon que je traiterais une personne ordinaire. »
Yeshoua est la prononciation hébraïque de « Jésus » et le nom par lequel il est appelé dans le film.
Le réalisateur recherchait à l’origine un acteur de 30 ans pour incarner Jésus mais ses producteurs l’ont persuadé de contacter Ewan McGregor, qui a aussitôt accepté le projet. L’acteur a perdu du poids pour se rapprocher de la condition physique d’un homme qui a jeûné pendant près de 40 jours dans le désert. Mais le plus grand défi était de rentrer dans l’esprit de son personnage : « J’ai réalisé que je n’avais vraiment qu’à jouer ce gars que Rodrigo a nommé Yeshoua qui marche dans le désert pendant 40 jours et 40 nuits en essayant de concilier la mission que son Père a pour lui. Il sait que Dieu veut qu’il retourne à Jérusalem, qu’il commence à prêcher et qu’il meure finalement pour l’humanité. Une fois que j’ai commencé à penser de cette façon, c’est devenu moins effrayant. »
S’il fut envisagé de tourner en Israël, au Qatar ou au Maroc, Les Derniers jours dans le désert a été filmé dans le Parc d’État du désert d’Anza-Borrego situé à quelques heures à l’est de San Diego en Californie. Le réalisateur a découvert cet endroit via Internet : « L’endroit était magnifique, mais une partie de moi me disait : 'Est-ce que je vais vraiment tourner ce film sur Jésus quatre heures à l’extérieur de Los Angeles? Cela ne peut pas fonctionner.' »
En raison du budget modeste du film, le directeur de la photographie oscarisé Emmanuel Lubezki a suggéré d’utiliser la lumière naturelle dans la mesure du possible. Le réalisateur se souvient que son collaborateur lui a dit : « Pour aller là-bas avec une équipe complète de poignées et d’équipement électrique, il faudrait tellement de main-d’œuvre et tellement de semaines de tournage pour déplacer l’équipement que ce serait ridicule ».
Malgré son personnage principal, Les Derniers jours dans le désert ne cherche pas à délivrer un message religieux, comme le souligne Ewan McGregor : « Le personnage que je joue est Jésus, mais nous ne faisons pas un film sur les Evangiles. Nous faisons un film sur les pères et les fils. Nous nous servons de Jésus-Christ et de son passage dans le désert comme toile de fond pour explorer ce sujet. » Pour le réalisateur, il s’agit d’une histoire de passage à l’âge adulte mais aussi d’une évocation du pouvoir de la narration : « le monde est une histoire que Dieu nous raconte et réécrit encore et encore. On pourrait dire que dans ce film, Jésus essaie de réécrire l’histoire de cette famille. Et en tant qu’auteur, j’interprète moi-même l’histoire de Jésus en le prenant comme un personnage littéraire et en imaginant une nouvelle partie de son histoire. »