Enfin, enfin, enfin un film qui nous parle sans chichi et sans romantisme fleuri, mais avec honnêteté et humour, des hommes, des femmes, d’amour et surtout… du corps et de sexe.
Le voilà ! Le grand/gros mot. Celui que l’on fait semblant de nous montrer au cinéma, pour mieux nous rendre la chose impossible à vivre simplement. Nous connaissons par coeur les scènes convenues qui nous montrent les corps parfaits des doublures, et les visages des acteurs : portions de corps lascifs, jamais sauvages, éclairées à la lumière du feu de cheminée (bien sûr), mains qui glissent sur des peaux de satin, lèvres qui s’entrouvrent sur un soupir sagement enfoui sous la musique… Et ça nous énerve ! Mais le mystère est tellement grand, et la pudeur est tellement poussée, que nous n’avons droit qu’au suggéré, à l’esthétique. Ou à l’exact opposé. Inutile de compter sur le cinéma donc, pour nous initier à quoi que ce soit.
Pourtant ici, Jérôme Soubeyrand signe un film plein d’audace et de simplicité que, je le dis franchement, beaucoup de monde gagnerait à voir. Surtout ceux qui ont compté sur les magazines féminins pour leur apprentissage sous les draps (leurs chroniqueurs n’en savent pas plus que vous et moi, de même que leurs astrologues, mais je m’égare).
Pudique tout en étant osé, libératoire tout en évitant la vulgarité, distrayant et pédagogique, Ceci est mon corps est un petit film indépendant comme on les aime, et auquel je souhaite une jolie carrière. Carrière qu’il a d’ailleurs bien commencé, avec le Prix du public au Festival de Groland de Toulouse.
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