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inspecteur morvandieu
36 abonnés
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4,0
Publiée le 21 mars 2024
Les ravisseurs de l'écrivain célèbre Michel Houellebecq ne sont pas précisément des pieds nicklés; s'ils opèrent à visage découvert et sans aucune précaution, c'est parce que le sujet de Guillaume Nicloux ne revendique aucun réalisme. Surtout que le cinéaste ne donne aucune raison (pourquoi, pour qui) à ce rapt burlesque. Et le réalisateur de pousser l'audace jusqu'à faire un acteur d'une personnalité qui n'apparait pas la plus qualifiée à priori. Coup de génie -reconduit dans deux autres films à ce jour, encore plus réussis- car Houellebecq, en jouant à peine, pour ne pas dire en restant lui même, c'est-à-dire, lunaire, égaré, détaché, fait un personnage drôlatique. En face lui, ses kidnappeurs aimables et attentionnés sont bien caractérisés et assez impayables eux aussi. Insensiblement, la détention de Houellebecq, déjà à peine coercitive, tourne quasiment à la villégiature, entretenue par des apéros, des bribes de conversations très prosaïques ou bien inattendues, littéraires ou philosophiques, et en définitive par une camaraderie que la sensibilité saugrenue des ravisseurs entretient. La comédie est une bouffonerie que son humour décalé, pour peu qu'on le partage, son second degré, pour peu qu'on le comprenne, et ses dialogues bien écrits maintiennent dans la facétie sans vugarité, sans éclats de mauvais goût ni traits épais. Une vraie prouesse compte-tenu du sujet.
Film original où l'on trouve contre toute attente des personnages tendres malgré leur situation. Toutefois, j'ai du mal avec le passage de la prostituée. Sa jeunesse, sa tristesse et son histoire donne plus envie de l'aider que d'en profiter. Là où le vieil écrivain préfère imaginer une romance, se joue pourtant un drame qui ne semble émouvoir personne.
"L'enlèvement de Michel Houellebecq" écrit et réalisé par Guillaume Nicloux pour la télévision en 2014 est une bizarrerie qui réjouira tous ceux qui à l'occasion aiment être bousculés dans leurs habitudes. Michel Houellebecq qui avait déjà fait une apparition dans "L'affaire Gordji: histoire d'une cohabitation", un autre téléfilm de Guillaume Nicloux, interprète ici son propre rôle dans le prolongement imaginaire de la vraie disparition de l'écrivain en 2011. Alors que l'on assiste benoîtement à la vie plutôt terne et alcoolisée de Michel Houellebecq entre son appartement, ses déambulations hasardeuses et ses divers rendez-vous professionnels;spoiler: trois individus à la mine patibulaires l'accompagnent dans sa cage d'ascenseur pour le placer dans une malle et le conduire dans une casse située au bord de la mer le long d'une côte de la Manche indéterminée. Il s'agit visiblement d'une prise d'otage mais celle-ci va prendre un tour très particulier avec la mise en place expresse d'un syndrome de Stockholm carabiné . Il faut dire que le kidnappé tout comme ses ravisseurs ont un profil iconoclaste. La placidité confondante ajoutée à la fragilité qui se dégage de Houellebecq surprend d'emblée les trois costauds qui ne semblent visiblement savoir que faire de cet énergumène à priori peu déstabilisé et prenant immédiatement la mesure d'une entreprise relevant pour une bonne part de l'improvisation. L'écart de niveau intellectuel palpable n'est jamais utilisé par Houellebecq pour tenter de déstabiliser des gens simples qui n'ont pas eu meilleure idée que de se servir de la maison de leurs parents (présents) comme lieu de séquestration. Ayant trouvé la bonne distance, le petit homme chétif après avoir suscité la curiosité, déclenche l'empathie puis carrément l'amitié. Le séjour tout en gardant son caractère contraint est jalonné de moments drolatiques qui amusent mais aussi interpellent sur le mélange savant de complexité et de simplicité qui fonde les rapports humains. Michel Houellebecq formidablement dirigé par Guillaume Nicloux, semble n'avoir jamais fait autre chose que du cinéma. Mais il convient de citer ses partenaires, Luc Schwarz, Mathieu Nicourt et Maxime Lefrançois qui tous comédiens peu connus lui renvoient parfaitement la balle. Difficile à classer, le film peut sans doute être assimilé à ce qu'Outre Atlantique on nomme un "feel good moovie". Guillaume Nicloux décidément très agréablement surprenant dans la gestion de sa carrière aura la bonne idée six ans plus tard de réunir une nouvelle fois tout ce beau monde en y adjoignant un inénarrable Gérard Depardieu pour "Thalasso", tout aussi jouissif. La preuve que le cinéma français dont on peut souvent désespérer est encore capable d'innover.
Le trop rare Maxime Lefrançois qu'il soit en mode muscu ou nounours est hyper appétissant, avec sa gueule de frappe son regard et sa présence, il fait partie de ces comédiens délaissés qu'on aimerait voir plus souvent. Quand à Nicloux, il me réconcilie avec le cinéma Français.
Lente déconstruction désenchantée du huis clos traditionnel, L’Enlèvement de Michel Houellebecq a l’intelligence d’offrir à son auteur l’occasion d’un repli sur soi où explosent aux yeux du spectateur les germes d’une pensée à la fois mouvante et figée, comme recroquevillée sur elle-même. Le kidnapping devient un gage de véracité, et c’est davantage celui qui regarde qui se trouve enlevé par un film écrit pour le déstabiliser : invraisemblable familiarité, attachement émotionnel, comique de situations et de personnages. Guillaume Nicloux réinvente le manifeste littéraire sous la forme d’un faux documentaire, réécrit les codes du film documentaire pour lui accorder la valeur d’une fresque truculente sur la société contemporaine. Unique, fascinant.
ovni cinématographique qui fait du bien au cinéma Français et nous sort de l' univers "jeunes en quête d'identité sexuelles" dont nous abreuve jusqu'à l'écoeurement le cinéma Français, nous ne sommes pas dans la glorification des généreux militants d'act up... donc l'enlèvement de M.HOUELLEBECQ n'ést pas programmé pour plaire à Cannes ou lors de la cérémonie des Césars et pourtant , c'est une baffe jouissive filmée dans un appartement type tour du 13 ième arrondissement ou vivait Houellebecq et dans un pavillon "bouge" à proximité d'une casse de banlieue. ce qui devrait être sordide devient jouissif, les personnages permettent à "Michel" de montrer une profonde humanité. l'humour est bien entendu très présent. A voir et à revoir , ce "docufiction" s'inspirant d'une rumeur de 2009 a tout pour devenir culte pour les fans de houellebecq et d'un cinéma alternatif.
Film plutôt léger, c'est une comédie plus qu'un drame. On ne croit en rien à cet enlèvement. C'est surtout un moyen de mettre en valeur l'écrivain Houellebecq, de nous montrer son mode de vie, et son mode de pensée. Ce n'est pas ennuyeux bien que certaines séquences paraissent longues car pleines banalités. C'est plus cocasse que comique, ce n'est pas très profond, trois ou quatre phrases seulement prononcées par l'écrivain méritent d'être retenues. Par ailleurs, c'est cinématographiquement parlant, assez faible. (Nicloux a fait beaucoup mieux depuis)
Un film très intéressant et drôle, un véritable OVNI. Ce film de Guillaume Nicloux donne le ton d’emblée. On y voit Houellebecq mener une petite vie bien routinière, discutant avec ses amis et les admirateurs qui le croisent dans la rue, l’occasion pour lui de distribuer des jugements définitifs sur tous les sujets, culturels notamment, ce qui sera également le cas en compagnie de ses ravisseurs, où l'on se plait à écouter toutes ces discussions comme si on était avec eux. On sent que les dialogues ont été improvisés. Et l'écrivain semble y mettre beaucoup de lui-même, révélant chez lui un véritable talent comique, qu'il a pu démontrer une seconde fois dans Near Death Experience, le film de Kervern et Delépine. Les trois cinéastes semblent s'être échangés Houellebecq comme ils se sont également échangés Depardieu, deux acteurs étonnants de spontanéité. Au final c'est un film assez riche, beaucoup de thèmes sont abordés et les reparties de chacun des personnages sont le plus souvent assez mordantes. Vous pouvez lire ma critique complète (et illustrée) ainsi que d’autres critiques et articles sur le cinéma ainsi que des extraits de films sur mon blog : 7emeart.wordpress
Quel belle surprise qu'est ce film ! Je n'en n'attendais franchement rien mais le film se révèle suprenament bien mené. Par un formidable humour absurde et un comique de situation, le métrage est très drôle et inventif. Le réalisateur nous offre quelques très bon plans et des scènes hilarantes (Houellebecq apprend quand même à boxer). Les acteurs sont bons à commencer par Michel Houellebecq révèle son talent d'acteur. Le film étire un peu trop les procédés comiques qui finissent par s'user mais ce n'est pas grave, le film, sans être un chef d'oeuvre, est un bon moment de cinéma et surtout un gros délire qui réussit son pari et brille par son originalité.
Difficile à noter, ce film est également difficile à juger. Surprenant le décrirait bien. On y découvre la personnalité somme-toute attachante de Houellebecq, un personnage maladif et détaché. Incroyablement banal, en fait, qui brille dans la banalité. Il semble évoluer en parfaite adéquation avec elle, et par cela parait plus proche de la réalité que nous autre qui passons notre temps à fuir le banal de nos vie. La relation entre les personnages est touchante, mais c'est bien Houellebecq qui porte le tout. Un film à voir, si vous aimez les films presque documentaire, Houellebecq, les relations humaines ou les façons différentes d'observer ce qui est vrai. Entre parenthèse, certaines scènes sont très mal filmées et/ou montées, tandis que d'autres ne subissent pas ce traitement ou nous le fond oublier.
Un bon délire de Nicloux qui m'a done l occasion de connaitre un peu mieux ce personnage pour le moins original.... L histoire en elle-même est déjà originale: soit l' enlèvement à la cool de Mich Houellebecq par une bande de semi-bourrins sans cerveaux dans la maison familiale de l'un des ravisseurs. On apprend petit à petit à connaître chacun des personnages dont Houellebecq qui prend sa captivité avec "philosophie" dirons nous.... N'espérez pas pour autant assistez à de longs et élogieux discours instructifs ! Rien du tout ! Mais qu'est ce que j'ai rigolé! Les dialogues et certaines situations sont trop tordantes pour rester de marbre! Houellebecq et son obsession pour obtenir un briquet ou son petage de plomb à table resteront dans les annales !!! Je n'ai personnellement rien retenu de plus dans ce film à l'humour bien décalé ... Peu importe, j'ai passé un bon moment ! "mais sinon..., zauriez pas du feu qd même???" 😄