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EricDebarnot
205 abonnés
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3,0
Publiée le 22 avril 2016
Houellebecq est l'un des plus grands écrivains français - ou écrivains tout court - contemporains. Il est aussi une "personnalité médiatique" surprenante, irritante parfois, ce qui lui vaut pas mal de critiques, au delà de son travail indiscutable en tant que penseur, écrivain, poète. Quand Houellebecq joue le rôle de "Michel", avec une facétie et une vivacité étonnantes contrastant avec son personnage "droopiesque" et dépressif, il n'est pas aisé de distinguer ce qui fait partie du "jeu" de ce qui est "la réalité", et cette ambiguïté se révèle extraordinairement féconde sous la direction - inspirée, oui -, de Nicloux : entre ce qui peut être perçu comme l'opinion de Houellebecq sur le monde, et ce qui relève du scénario (ténu, mais pas inconsistant) du film, notre cœur balance en permanence... mais c'est finalement l'émotion étrange qui se dégage de nombreuses scènes qui emporte notre adhésion. "L'enlèvement de Michel Houellebecq" est un véritable OVNI : c'est un objet purement conceptuel qui se met peu à peu à "respirer la vie", contre toute attente. Au delà de "Michel", ce sont tous les acteurs qui finissent par nous bouleverser autant qu'ils nous font rire : loin de l'humour "Canal / Groland" qu'on pouvait craindre, nous partageons une heure et demi de la vie de superbes branquignols, nous buvons des coups avec eux, nous nous engueulons avec eux, et sommes finalement tous surpris d'avoir appris à les aimer. Et lorsque le film se termine, à 280 km/h sur l'autoroute avec Michel et Luc, nous sommes à la fois excités et effrayés par toutes ces grosses conneries que nous venons de faire. Il nous reste à remercier Nicloux pour cette belle aventure.
De prime abord ce téléfilm ne m'attirait guère c'est certainement le coté austère de la chose qui me rebutait un peu. Je me suis enfin lancé dans le visionnage de ce téléfilm qui pendant les 15 premières minutes n'a fait que renforcer mon sentiment d’austérité. Puis l'arrivé de l’ensemble des protagonistes à changé la donne du film. Pour lui donner un ton profondément comique,on se demande souvent si les acteurs n'avaient pas comme seul indication une petite direction d'acteurs comme point de départ aux scènes,car l’ensemble du film semble bien souvent improvisé. Voir Michel Houellebecq s'entrainer au freefight ou discuter littérature avec ses joailliers relève d'un absurde irrésistible. Juste voir l'état dans lequel se trouve Houellebecq dans certaines scènes est drôle,il semble avoir jouer sans trucage c'est à dire en abusant des boissons proposées. Car il est impossible d'avoir de tels scènes en étant dans le faux,Houellebecq est juste car il n’interprète pas il est lui et ça fonctionne parfaitement. Les autres acteurs aussi sont bons,ils sont parfois surpris par la tournure que prend la scène et ça se sent,mais ils transpirent le naturel et c'est ça qui l'emporte au final.
Récemment, j’ai regardé l’enlèvement de Michel Houellebecq de Guillaume Nicloux. Ce film m’a beaucoup plu. J’apprécie l’écrivain et son œuvre et j’étais heureux de le voir en mouvement car il est avare de ses apparitions et communications. Ne le connaissant pas à la ville, je n’ai pas pu percevoir la différence entre son jeu d’acteur et son comportement réel. Une chose est certaine : à l’écran, il parle indistinctement la plupart du temps. Selon ses propres mots, il « grommelle ». Si bien que ses ravisseurs, censés être des brutes épaisses semblent s’exprimer mieux que lui. Bravo d’ailleurs aux autres acteurs, qui jouent avec talent et permettent au film d’être réussi. A première vue, comme « ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément », on a l’impression que Houellebecq est limité mentalement. (Merci, à Nicolas Boileau) Je suis persuadé que ce n’est pas le cas et que Michel Houellebecq est un fin manipulateur. C’est cette finesse supposée qui m’a beaucoup plu. Il parvient aisément à imposer l’image qu’il souhaite donner de lui. Probablement pour avoir la paix tout en entretenant son mythe et le mystère qui l’entoure. Mais il ne faut pas se fier à son apparente faiblesse ! En quelques répliques acerbes, il règle leurs comptes à Phillipe Sollers et Alain Minc. En deux polaroids, il ridiculise François Hollande. En un dîner alcoolisé, il renvoie ses éditeurs dans les filets. Enfin, il clôt les débats par une fulgurante réflexion sur la démocratie et la liberté. Tout en se payant gentiment notre tête. spoiler: Finir une production d’Arte en accusant les hommes politiques de détruire la démocratie, en appelant à l’insurrection et en conduisant une Bentley rutilante à 300 km/heure sur une autoroute française avec un gitan pour passager…N’est-ce pas un coup de pied dans le cul fulgurant à une partie de notre société ?
Bref, j’ai trouvé Michel Houellebecq sympathique et intelligent et je félicite au passage Guillaume Nicloux pour son talent de réalisateur.
Un bijou de faux docu merveilleusement absurde qui tire le meilleur du choc des mondes; ravisseurs bourrins et curieux d'un côté, Michel plus-houellebecquien-tu-meurs de l'autre. Quelle formidable autodérision de sa part (quand bien même il nie tout élément autobiographique...)! Poilant.
Un ovni cinématographique qui oscille merveilleusement entre documentaire pour la réalité à la "Strip Tease" et fiction. Scènes décapantes, transgressives et drôlissimes. Impossible de ne pas apprécier ce personnage qu'est Houellebecq après avoir vu un film aussi jubilatoire et génial!
Je ne pourrai pas dire si ce film (téléfim) est bon ou mauvais. Ce que je peux dire c'est que je me suis marré comme une baleine du début à la fin. C'est pas de l'humour à la "Vérité si je Mens", c'est sûr. C'est pas pour le tout venant...et pourtant. Ce n'est pas la peine de connaître l'oeuvre écrite de Houellebecq pour comprendre que c'est un être à part. Pour être drôle, il n'a pas besoin de parler. Il n'a pas besoin de bouger non plus. Michel Houellebecq n'est pas un bouffon pour autant. Sa science impose le respect. Il a l'humour en lui. L'humour cynique peut-être: spoiler: "François Hollande ne paye pas les rançons, c'est pas son style..." Rien que pour celle-là, réplique face à l'inattendu maître spoiler: ACHOUI dont on se demande vraiment ce qu'il fait là (quoi que si Houellebecq joue son propre rôle, pourquoi pas lui?), je ne regrette pas d'avoir allumé la télé ce soir-là. L'ensemble pourrait s'apparenter à de l'humour à la Woody Allen, version française. Version Houellebecq en tout cas. Il me tarde de voir Near Death Experience... Et tous les acteurs son excellents d'ailleurs. Ils sont tous dans l'esprit du film. Ca fait vraiment du bien de voir un film comme celui-là. Je me demande si la Bentley à la fin lui appartient vraiment. Houellebecq en Bentley....pourquoi pas finalement.
"L'Enlèvement de Michel Houellebecq" est un téléfilm surprenant puisqu'il déjoue en partie nos attentes sur la relation entre Houellebecq et ses ravisseurs, finalement assez apaisée en dehors de quelques malentendus sans conséquences. Mais au fait, qui a enlevé le célèbre écrivain français ? Cela, Nicloux ne le dit pas, de même qu'il n'explicite pas une résolution plutôt étrange puisqu'il est difficile de savoir d'où provient la rançon. Hormis ces zones d'ombre à la fois appréciables et déstabilisantes, le film est très clair dans ses procédés comiques qui donnent lieu à des scènes cocasses qui, à défaut d'être hilarantes, font au moins sourire. Malgré son intrigue minimaliste, ce téléfilm tient la durée grâce à un montage efficace et au jeu irrésistible de son acteur principal (une diction et une gestuelle inimitables). Une bonne surprise, non sans limites mais originale.
Guillaume Nicloux, cinéaste à part, nous offre avec ce film ce qui se rapproche du portrait idéal (mais non idéalisé, loin de là!) du plus grand écrivain français actuel, personnage flegmatique à souhait, un peu trop porté sur l'alcool et la cigarette (avec le leitmotiv désopilant du film: "Et je pourrais avoir un briquet?"). A la limite du cinéma-vérité, cette étrange expérience vaut mieux que toute interview de l'auteur, et nous livre une galerie de personnages attachants, avec son lot de situations et de dialogues absolument tordants. Mais sous des dehors loufoques, ce très beau film parvient à faire sens.
aussi original que son héros, ce téléfilm brille par son audace, son originalité, son ton si décalé et drôle. Bravo Nicloux. Houellebecq magique. Un régal
Prenez un alcoolique, mélangez-le avec quelques repris de justesse, des échappés d'un Ehpad et vous obtiendrez cet ovni cinématographique que l'on pourra juger savoureux, décalé ou complètement ennuyeux et insipide. Je reste un peu sur ma faim et entre les deux.
Arte était bien la seule chaine capable comme à l'image de "Ptit Quinquin" de nous offrir des fictions aussi décalées et jouissives à la fois. C'est donc dans son propre rôle que l'on découvre Michel Houellebecq, écrivain sulfureux que l'on apprend à connaitre via ce téléfilm qui entre documentaire et fiction s'apparente presque à un épisode de "Striptease". Au travers de ce naturalisme où tous les personnages débordent d'authenticité, c'est avant tout Michel Houellebecq qu détonne. A la fois drôle, attendrissant et bien sur fidèle a lui même dans sa façon d’être. La grande réussite du film, et notamment grâce au talent de Guillaume Nicloux, c'est le décalage assumé et l'absurdité de cet enlèvement qui n'en a pas l'air. Cela procure des situations absolument hilarantes,surtout grâce à Michel Houellebecq qui n'a pas du tout l'air de jouer la comédie, ce qui donne ce coté "cinéma vérité amateur" inédit particulièrement réussi.
Ce drame est, malgré une intrigue rocambolesque et manquant d'un quelconque intérêt, doté d'un scénario relativement bien écrit et teinté d'humour et est interprété par des comédiens convaincants dont Michel Houellebecq. Divertissant.
Un chouette petit téléfilm légèrement inspiré d'une véritable histoire ( la disparition de Michel Houellebecq en 2011 ). Quelque part entre le documentaire et la fiction, cette réalisation toute simpliste à un côté fascinant, à moins que ce ne soit plutôt l'univers caustique de Houellebecq (qui joue son propre rôle) qui fascine. Un drôle de film sur un drôle de type qui se livre à travers un enlèvement fictif.
Très bien les 16 premières minutes, Michel Houellebecq est au centre du sujet, puis à partir de l'enlèvement factice, cet essai perd de son intérêt , l'ennui s'invitant trop tôt. Dommage. 1 étoile et demie.