"Brèves de comptoir" de Jean-Michel Ribes, curieusement, a plus suscité chez moi un malaise, plutôt que l'amusement attendu, et donc par la même occasion, une déception.
Après avoir bien démarré, ce film s'enlise très vite, malgré les bons mots qui devraient en faire tout son charme et sa raison d'être, suite à un catalogue de personnages très clichés et tristes, catalogue qui vire tout de suite au misérabilisme total...
À croire que toute la clientèle est alcoolique dans son ensemble !
Et à force de voir tout ce petit monde qui va et qui vient, qui boit et qui boit, à toute heure du jour dans ce café, faire ses commentaires, ses remarques qui passent du coq à l'âne, on finit par avoir un sentiment de gêne...
Certes tous ces petits mots qui font le film et dont ils étaient l'enjeu principal, sont quelquefois très drôles, mais le plus souvent l'effet tombe à plat comme s'il fallait que le rythme et le débit ne faiblissent pas coûte que coûte !
Par contre, l'ambiance de ce café de quartier est très réaliste en étant dans le jus d'une certaine époque et certains clients font bien partie du tableau !
Il aurait fallu à travers cette étude presque littéraire, retrouver un public plus diversifié, et surtout moins caricatural, moins cliché avec de temps à autre une famille, une bande d'étudiants, plus de couples de jeunes amoureux...
On a donc l'impression que tous ces personnages à peine ébauchés, sont plutôt de tristes portraits vus sous leur plus mauvais angle, celui de la paresse et de la bêtise, alors que les grandir un peu, montrer leur tendresse et leurs réelles qualités auraient sans doute permis un film plus ouvert et plus optimiste...
Les acteurs étaient bien choisis, l'idée était cependant excellente et la mise en œuvre avait du bon, il faut le reconnaître !
Il en ressort en conclusion un film trop limité, plutôt triste et pathétique, d'avoir sans doute trop forcé le trait, sans avoir osé entrer de plein fouet dans le cœur et dans les sentiments de chacun...