L'équipe de Mister Babadook est allée puiser ses fonds budgétaires sur la plateforme participative Kickstarter. Ce moyen de financer les films est de plus en plus en vogue, on le nomme le crowdfunding.
Mister Babadook fut présenté au prestigieux Festival du Film de Sundance en 2014 dans la catégorie "New Frontier". Puis, la même année dans le Festival international du film fantastique de Gérardmer où il remporta les prix du jury, du jury jeune, du public et de la critique.
La réalisatrice et scénariste Jennifer Kent n'en est pas à sa première expérience avec les films d'épouvante. En effet, celle-ci flirtait déjà avec les peurs enfantines via son court-métrage "Monstre" qui pareillement à Mister Babadook raconte l'histoire d'une mère et son fils harcelés par un monstre s'apparentant à une peluche.
La réalisatrice/scénariste Jennifer Kent nous renseigne quant à la genèse de son film : "Les choses ont commencé avec le sentiment vague et un peu diffus de quelque chose que j’avais envie de raconter et un début d’idée, puis, avec le temps, cela a fait son chemin. Mais je crois que tout a vraiment démarré avec mon court-métrage Monster, qui a été comme un tremplin pour tout le reste. Après Monster, je me suis mise à imaginer ce qu’il pouvait y avoir de plus dans cette histoire. Je suis fascinée par ce qui arrive aux gens qui n’affrontent pas les évènements et qui les enfouissent au fond d’eux-mêmes. Où cela les mènent-ils ? Quelle place ces sentiments refoulés vont-ils occuper dans leur vie ? MISTER BABADOOK est une exploration de cette question."
L'actrice Essie Davis est une amie de longue date de Jennifer Kent, puisqu'elles s'étaient connues au National Institute of Dramatic Art ensemble.
Jennifer Kent revient sur sa collaboration avec le jeune acteur Noah Wiseman, qui interprète Samuel : "Je me disais "Il y a quelque chose de vraiment spécial chez lui", et il avait six ans, il était tout innocent. Et cette innocence chez Noah a déteint sur le personnage de Samuel. J’avais dit à quelqu’un au début du tournage que diriger un enfant de cet âge, équivaut à vouloir former une ligne droite avec du mercure. Chaque jour était terrifiant, mais ça a payé. (...) Je jouais moi-même les scènes pour qu’il puisse les comprendre et pour l’amener vers des terrains différents et obtenir ce que je cherchais."
L'illustrateur Alexander Juhasz a été choisi par la réalisatrice pour ses compétences nécessaires à la création de l'univers du livre "Mister Babadook". Jennifer Kent explique : "Je voulais quelqu’un (...) qui ne soit pas seulement un pro de Photoshop. Quelqu’un qui sache dessiner de belles images. (...) Durant la préparation du film nous avons passé du temps à développer les illustrations du livre avant même les décors et les images du film. Nous avons procédé dans cet ordre-là car le livre 'Mister Babadook' est le coeur de l’univers du film."
Jennifer Kent s'est beaucoup inspirée des premiers films muets d'horreur et de l'expressionisme allemand pour donner forme à l'esthétique de Mister Babadook : "Ils sont aussi beaux que saisissants, et souvent plein de poésie. C’est le point de départ esthétique de MISTER BABADOOK. Le film s’inspire à la fois de ces univers visuels audacieux tout en y inscrivant ma marque personnelle et contemporaine."
Concernant les décors, l'équipe du film s'est inspirée des illustrations de contes, ceux de Grimm en particulier. Elle cherchait en effet un aspect retro, une qualité du noir et du blanc, sans que cela définisse le long métrage comme un film en noir et blanc. Elle a donc opté pour des niveaux de gris et de bleu avec des finitions très sombres.
Au sujet des costumes, Heather Wallace explique : "Nous avions une palette très stricte et particulière. Nous avons travaillé dans les tons de noir et blanc, avec du gris au milieu, du bordeaux, du rose pâle et des bleus marine très profonds aux bleus plus clairs. Pas de vert, pas de marron, pas de jaune… C’était très intéressant. Nous parlions aussi beaucoup de l’équilibre des contrastes à l’intérieur de la maison. Il y fait très sombre et Amelia et Sam éclairent l’espace en quelque sorte, mais lorsqu’ils sont à l’extérieur, ils sont toujours plus sombres que la lumière du dehors. Ils arrivent dans un monde plus lumineux, mais eux restent sombres. Nous avions toujours sur nous des accessoires supplémentaires comme des manteaux noirs au cas où il faudrait assombrir le cadre. Quant au style, nous avions un univers unique, un monde stylisé et non réel. C’était expressionniste, le style exprime les émotions des personnages. Les années 1930, 1940, 1970 et le 21ème siècle nous ont inspirés. Nous avons dessiné des formes et des silhouettes de ces époques. Jennifer a passé beaucoup de temps avec nous, pour que nous suivions bien sa vision du film."